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Sécurité Routière : Un mauvais mois d’août à cause…

… des belles journées, des vacances, des excès de vitesse, des radars non réparés ou de nouveaux dégradés et bien sur des fameux gilets jaunes.
Voilà ce que pourraient bien être dans les prochains jours, les explications venues du ministère de l’intérieur au sujet des mauvais chiffres de la Sécurité Routière pour ce mois d’août 2019.
Pour le coup, on n’attendra pas d’explications officielles sur le fait que la limitation de vitesse abaissée à 80 km/h sur nos routes il y a 14 mois ne produit aucun effet en terme de baisse des accidents de la route.

De mauvais chiffres estivaux

Ainsi, la mortalité routière a augmenté de 17.9% en août 2019 par rapport au mois d’août 2018.
Si on en croit les chiffres de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) ce sont quelques 290 personnes qui ont perdu la vie sur les routes de l’hexagone le mois passé c’est à dire 44 de plus qu’il y a un an.

Selon l’observatoire, la mortalité a augmenté sur l’ensemble du réseau routier français et pas seulement sur les petites routes ou les départementales.
Cette augmentation du nombre de morts concerne essentiellement les automobilistes (31 décès de plus) et les motocyclistes (+12 morts par rapport à août 2018).
D’un point de vue global, la hausse de la mortalité aoûtienne touche essentiellement les jeunes adultes.
L’observatoire de la sécurité routière note que la mortalité chez les cyclistes est en baisse et celle des piétons n’a ni augmenté ou baissé sur un an.

Toujours au chapitre des chiffres, l’ONISR constate que le nombre d’accidents corporels est en hausse de 3.8% sur un an (4.314 en août 2019 / 4.156 en août 2018) tout comme le nombre de blessés qui progresse héla de 4.5% (5.652 en août 2019 / 5.407 en août 2018).

Emmanuel Barbe versus Pierre Chasseray

D’un coté, le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, reste arc-bouté sur ses idées et principe et assure que le réseau des radars est loin d’être réparé et qu’il y en a encore qui sont dégradés très régulièrement. Il rappelle que les radars de nouvelle génération ou radars-tourelles, supposés plus résistants car juchés sur des mâts de 4 mètres de haut, ont eux aussi été dégradés.
Le délégué poursuit en assurant que cette situation qui ne s’améliore guère a des effets sur la vitesse. Les radars qui fonctionnent flashent beaucoup et absorbent en partie l’activité de ceux dégradés mais ils sont insuffisants pour couvrir le réseau routier comme il l’était avant.
Pour E. Barbe, l’opération est simple :

« radars toujours dégradés + non respect des 80 km/h = hausse inévitable de la mortalité routière »

C’est beau comme du Perichon !

De l’autre coté, Pierre Chasseray, le délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes, assure que les mauvais chiffres du mois d’août et notamment la hausse de la mortalité sont la preuve de l’inefficacité de la limitation à 80 km/h de la vitesse sur les routes secondaires. Cette mesure qui devait éviter quelques 400 morts/an sur nos routes chaque année montre clairement ses limites.
On gardera à l’esprit que l’an passé, la Sécurité Routière a « estimé » que 205 ou 206 vies auraient été épargnées grâce à la fameuse limitation. On est ici une fois encore dans l’approximation autour de cette décision qui ne servira peut être à rien, surtout si le premier ministre tient sa promesse et revoit sa posture en juillet 2020.
P.Chasseray rappelle, non sans bon sens, qu’au lieu de faire du matraquage avec les campagnes autour des 80 km/h, la sécurité routière ferait mieux de se donner de faire de la formation, de la prévention et de la communication pour prévenir des dangers du téléphone au volant, de l’alcoolémie, de la conduite sous stupéfiants et de la fatigue au volant.
Hélas, nous en sommes encore très loin puisque le projet de loi visant à retirer le permis de conduire à ceux qui téléphone en conduisant n’est toujours pas en vigueur et que de fait, l’affaire ne coûte toujours que 90€ et le retrait de 3 points sur le permis ce qui n’a rien de dissuasif.

Dame Perichon y est aussi allée de son petit mot en rappelant que le débat sur les 80 km/h a laissé le flou s’installer dans l’esprit des conducteur ce qui fait que la vitesse est redevenue un éléments moins important que l’alcool alors que, selon sa vérité, rouler au delà de 80 km/h est la première cause de mort sur les routes françaises.
Une fois encore Dame Perrich’ nous a rejoué le couplet sur la fin des radars fixes et la généralisation en masse des voitures radars banalisées puisqu’elle assure que c’est le meilleur moyen de coincer les récalcitrants… à moins que ce ne soit des délinquants à 84 ou 85 km/h.

Enfin, et comme souvent elle a trouvé le soutien de Maître Jehanne Collard dans sa dénonciation du renoncement de l’état dans l’affaire de la gestion départementalisée des limitations de vitesse.
Les deux femmes qui disent agir dans le bon sens, celui de la sécurité routière, assurent haut et fort que depuis les annonces faites à la fin du printemps, les automobilistes payent la facture en voyant le nombre de mort sur la route augmenter inexorablement depuis deux mois.

Une chose est sure, ces mauvais chiffres de l’été ne vont pas manquer de relancer le débat dans les prochains mois sur les 80 km/h et leur impact sur l’accidentologie routière avant qu’Edouard Philippe annonce sa décision sur le sujet en juillet de l’an prochain.

Via ONSR, Ministère de l’Intérieur, Twitter, le Figaro.

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