Il était entré chez le constructeur d’Ingolstadt en 1990 et il fut le PDG de la marque aux anneaux durant 11 années, de 2007 jusqu’au printemps 2018. Mis en examen par la justice allemande Rupert Stadler, 57 ans aujourd’hui, a été placé en détention provisoire pendant quatre mois en 2018 car il était soupçonné par la justice d’outre Rhin de chercher à influencer des témoins et de vouloir faire disparaître des documents compromettants.
En Septembre, Rupert Stadler fera sa rentrée au tribunal de Munich
L’ancien patron d’Audi va donc comparaître à partir du 30 septembre prochain devant les juges dans le cadre de la procédure judiciaire liée au Dieselgate.
Il est le premier haut responsable du groupe Volkswagen à répondre en Allemagne de ce scandale écologico-financiaro-économique qui implique, il faut le rappeler, une grande partie des dirigeants actuels et passés du groupe industriel allemand.
Rupert Stadler, est à ce jour, le seul haut dirigeant du groupe de Basse-Saxe à avoir fait de la prison.
On se rappellera que Stadler ainsi que trois ex-cadres d’Audi avaient été renvoyés devant le tribunal en juillet 2019 pour les chefs d’accusation de «fraude», «émission de faux certificats» et «publicité mensongère». Ils comparaîtront devant des juges spécialisés dans les infractions économiques et financières qui siègent au tribunal de Munich en Bavière.
Le parquet munichois reproche à R. Stadler d’avoir continué à écouler près de 435.000 voitures à moteurs TDI équipés des fameux logiciels tricheurs qui modifiaient les niveaux d’émissions de dioxyde d’azote lors des tests, des essais d’homologation et des contrôles techniques.
Le parquet bavarois assure alors qu’il aurait pris connaissance de cette manipulation au plus tard à la fin septembre 2015, c’est à dire, officiellement, en même temps que Martin Winterkorn, alors grand et puissant patron du groupe industriel.
Vers un procès fleuve
Si on en croit les annonces faites ce jour, ce premier procès du Dieselgate pourrait durer très longtemps puisqu’on évoque une date de fin fixée en décembre 2022.
L’affaire, très complexe, implique beaucoup de monde, de services et met en avant un projet financiaro-économique quasi « machiavélique » pour convertir le monde au TDI.
Les 26-28 mois d’audience de ce procès fleuve devraient voir défiler les experts, les témoins et bien sur les avocats qui viendront défendre le bavarois et probablement Audi.
Plutôt lâché par le directoire de Volkswagen, on espère que Stadler ne se laissera pas dévorer tout seul par les juges et il y a fort à parier que quelques savoureuses révélations viendront animer ce procès au long cours.
Les actuels dirigeants de Volkswagen se sont dédouanés de cette « foireuse affaire » du Dieselgate en payant de fortes amendes (financées par VW) et en nous offrant, depuis 2016, une belle session d’électro-greenwashing autour des e-Golf, ID.3 et de la plateforme MEB.
Rupert Stadler et quelques cadres allant au procès à la rentrée prochaine, il ne restera que l’ancien président du directoire du groupe automobile entre 2007 et 2015, Martin Winterkorn, à être dans l’antichambre d’un possible procès à venir dans les prochaines années.
Un procès à suivre à partir du mois de septembre 2020.
Via AP, Reuters, FAZ, Süddeutsche Zeitung.
nous sommes d’accord , je trouve la posture de Diess et Potsch un peu lâche surtout quand on sait qu’ils étaient en responsabilité à l’époque , ceci sans parler de Winterkorn qui a toutefois le bras très long et bcp d’appuis politiques