… et ça semble lui avoir réussi !
On a tous à l’esprit la période Morris Garage sous l’ère Rover et même bien avant qui produisait des versions épicées et surtout rebadgées des sages et bourgeoises berlines de la marque britannique dans les années 1990-2000 avant de sombrer lentement vers une mort certaine, comme l’ensemble du groupe, lâché par BMW il y a près de 20 ans. MG est revenu d’entre les morts en Europe continentale en 2020 avec le SUV électrique ZS. On gardera à l’esprit que MG est présent depuis bien plus longtemps de l’autres coté du Channel puisque le groupe chinois SAIC avait décidé de faire de cette marque, son moyen de reconquête du marché automobile anglais puis européen. L’affaire ne s’est pas faite un jour mais petit à petit, la marque a redémarré outre Manche avant de se ré-installé et de finalement revivre sur son marché national.
Ceci étant acquis, profitant de moyens conséquents et d’une bonne image, MG est reparti à l’assaut des marchés de l’Union Européenne non sans succès puisque les ventes de ses véhicules (thermique, hybride rechargeable et électrique) ne sont plus du tout anecdotiques.
Deux ans ont passé et la gamme s’est élargie avec le SUV hybride EHS, puis le break MG5, l’arrivée cette année de la version thermique du ZS. Cette gamme cohérente et bien positionnée en prix associée à un réseau de distributeurs déjà conséquent a permis à MG de lancer un modèle entièrement nouveau et développé en interne qui profite d’une nouvelle plateforme, des dernières évolutions techniques, d’un language esthétique propre et d’une offre tarifaire qui va probablement faire trembler les marques européennes. Voici donc la nouvelle berline compacte MG4 qui s’annonce un peu comme un épouvantail dans le monde du véhicule électrique et qui risque de donner quelques sueurs nocturnes à des valeurs quasi installées ou connues que sont les VW ID.3, Renault Megane E-Tech Electrique et Cupra Born.
Une nouvelle plateforme plus fine qu’une canette
Avec sa compacte, la marque sino-britannique profite d’une toute nouvelle plateforme qui se veut performante, évolutive et peu encombrante. En effet cette dernière a été étudiée de manière à être la plus fine possible, puisque son épaisseur n’est que de seulement 110 mm soit 13 mm de moins qu’une canette de soda américain (123 mm) et elle ne sera qu’électrique. La plateforme MSP (Modular Scalable Platform) est prévue pour accueillir un ou deux moteurs et elle sera présente sur de futurs modèles de la marque car elle peut proposer des empattements allant de 2,65 à 3,10 mètres de long.
Pour le lancement, on profite d’une motorisation disponible avec deux puissances, c’est à dire 125 kW (170 ch) ou 150 kW (204 ch) et 250 Nm de couple, de deux types de batterie et d’un système de freinage régénératif qui avec trois 3 niveaux de récupération d’énergie, c’est à dire léger, modéré et élevé.
La compacte MG4, c’est aussi une structure de nouvelle génération à haute résistance grâce à un châssis monocoque posée sur un empattement de 2.705 m qui pourra recevoir à l’avenir un pack de batterie liquide ou solide, une répartition des masses 50/50, deux moteurs. Dotée d’un centre de gravité très bas (fixé à seulement 492 mm du sol), cette plateforme modulaire va pouvoir être utiliser pour par MG pour créer une citadine, un SUV, un monospace et même… un roadster, qui arrivera sur le marché en 2024.
Sous le capot ou plutôt le châssis se cache une batterie de 64 kW, soit 60 kW utilisable (ou seulement 51 kW pour la version de base). Selon les versions, elle offre une autonomie comprise entre 350 et 450 kilomètres et surtout deux puissances : 170 ch sur la Standard et 204 ch sur les versions Comfort et Luxury. Attention toutefois, il n’y a que 435 km d’autonomie sur la version Luxury car plus lourde que les autres finitions. Enfin et sans discussion possible c’est 250 Nm de couple moteur pour toutes les versions.
Pour information, sachez que la « petite » batterie de 51 kWh utilise la technologie Lithium Fer Phosphate alors que la « grosse » d’une capacité de 64 kWh bénéficie de la technologie Nickel Manganèse Cobalt.
Pour le reste, la MG4 calque sont offres sur les »stars actuelles » du segment, elle offre ainsi une pléiade d’équipements de sécurité passive et ADAS (ESP, ABS, etc.). Il y a ainsi 9 aides à la conduite, comme le régulateur adaptatif, l’aide au maintien de la voie ou encore l’alerte traffic et la détection d’angles morts.
La marque propriété du groupe chinois SAIC propose en plus l’application iSMART qui permet de géolocaliser, de Déverrouiller/Verrouiller la voiture à distance, de gérer la climatisation, de vérifier le niveau de batterie ou de planifier une charge (si la voiture est reliée à une wallbox à son domicile ou sur son lieu de travail), etc. Une appli’ annoncée comme complète mais que nous n’avons pas pu essayer. Alors sous équipées les chinoises, dans le domaine des aides à la conduite et à la recharge on peut vous assurer que la nouvelle MG électrique est bien pourvue !
Une esthétique à l’asiatique mais séduisante
Passons à l’extérieur de la nouveauté, si les actuelles MG sont des cross-badging des autres marques du groupe SAIC, la nouvelle compacte annonce le style des futurs produits de la marque. Notre version d’essai est une Luxury 204 ch habillée d’une livrée automnale façon « orange citrouille » ce qui parait presque logique à l’approche de la fête d’Halloween mais la dénomination réelle de la teinte est Fizzy Orange.
Le regard de la berline compacte sino-britannique longue de 4.287 m est en amande et uniquement avec un éclairage full LED, les clignotants renvoyés dans les ouïes latérales (factices), un gros logo « MG » est surplombé d’un pli en creux sur le capot moteur (de la même manière qu’une Opel Corsa D).
La prise d’air inférieure sert essentiellement à refroidir le pack de batterie et indirectement le moteur. Le bas des pare-chocs s’habille d’une finition « carbone » qui rend la voiture plus sportive. La calandre est équipée de volets actifs (AGS by MG) qui contrôlent et ajustent le débit d’air pour améliorer l’aérodynamisme et les performances thermiques du véhicule. Ainsi en conditions de conduite normales, les volets sont fermés pour réduire la consommation d’énergie, étendre l’autonomie du véhicule et améliorer le confort thermique et acoustique.
Les roues en tôle avec enjoliveurs en plastique noir sont en 16 pouces pour l’entrée de gamme mais le milieu et le haut de gamme, elles sont en alliage et optent plutôt pour du 17 pouces. Elles sont chaussées en 215/50 R17. L’aérodynamique a été travaillé pour le dessin des jantes, notamment pour la partie noire en plastique noir qui cache les 4 vrais freins à disques.
L’esprit sportif ou au moins dynamique de la MG4 est visible jusque dans l’important diffuseur arrière qui est presque disproportionné qui mord jusque sur le pare-chocs arrière. Si ce diffuseur habille la partie arrière basse, on constant qu’un double becquet de toit ajouré équipe le hayon comme pour faire écho pli du hayin qui intègre les feux et un bandeau rouge. Il y a donc beaucoup d’aéro et de sportivité dans une « sage »berline compacte électrique. On est ici bien loin du triste et massif design d’une VW ID.3 par exemple.
De profil, le bas de caisse rappelle une certaine période pas si lointaine de chez Renault avec la protection latérale façon « vague » constituée de plastique qui reçoit elle aussi des inserts « carbone ». Les flancs sont sculptés, la troisième vitres de custode est quant à elle factice. Grâce au vitrage surteinté, on ne la remarquera pas.
A son bord, j’avais quelques craintes quand à la visibilité arrière réduite, il n’en est rien ! La visibilité est bonne et bien aidée grâce à au système de vision 360° dont est équipé la berline.
Les feux arrières nous on fait immédiatement penser à l’Hyundai i20, avec le «V » (sans rapport avec les lézards…).
Pour finir sur la partie arrière, la voiture est équipé sur les versions Comfort et Luxury d’un spoiler en deux parties. Cependant, le bandeau de la malle n’est disponible que sur les deux versions les plus hautes en gamme.
Il offre par la même un motif surplombant le coffre dit «constellation». Puis le pare-choc s’habille d’un diffuseur qui comme dit plus haut, plaira aux amateurs de look sport sport mais séduira moins ceux qui cherchent une voiture au style discret ou convenu. Les versions « haut de gamme » offriront aussi un toit peint en noir, pas question d’avoir de série ou même en option un toit panoramique ni même de toit ouvrant. Question de poids et surement de prix !
L’esthétique de la nouvelle compacte électrique est plaisant, presque sportif et il s’éloigne de la Volkswagen ID 3 en étant plus soigné et sans souffrir d’un effet « mono-volume ». Elle reste proche du moins sur l’arrière des récentes Toyota Yaris et Yaris Cross mais il y a pire design sur le marché. Toutefois sans beaucoup se tromper , la MG4 nous paraît plus viser la récente Renault Mégane E-Tech, plus proche d’une compacte traditionnelle avec un rien de SUV ou la Cupra Born à l’esprit esthétique sportif.
Avec l’arrivée de cette compacte MG4, les trois concurrentes directes que sont les Mégane, ID.3, Born vont à avoir à qui parler sur le marché.On aura aussi une pensée pour la Citroën e-C4 et pour la Peugeot e308 qui arrivera dans quelques mois.
Un intérieur « Less Is More »*
MG fait un autre pari avec sa nouvelle voiture, un intérieur à la page c’est-à-dire, épuré, soigné, qualitatif, tout simplement au goût des européens. A son bord, le volant nous surprend : il est presque carré. Enfin, un petit écran de 7 » (18 cm) va nous servir de compteur, même la lecture est facile car l’affichage quasi minimaliste mais nous allons y revenir.
La planche de bord est presque « flottante » libérant de l’espace pour les jambes. Au centre, un écran écran de 10,25 » (26 cm) surplombe le tout mais il n’est pas uniquement tactile puisqu’il dispose quelques touches physiques.
Cet écran central sert pour le système d’info-divertissement mais aussi pour la navigation en temps réel et l’affichage des systèmes Apple CarPlay et Android Auto de série sur la MG4.
MG explique que la système GPS s’affiche avec la circulation en temps réel et la prévision de l’autonomie de la berline. S’il est un domaine dans lequel MG Motor ne semble pas avoir investi beaucoup c’est celui du système audio qui se contente des fonctionnalités de base, de 6 HP à la sonorité assez quelconque et d’une commande au volant. Il y a en Chine et en Europe de très bons fabricants de matériel audio, le constructeur devrait penser à les contacter !
Le sélecteur de vitesse est lui situé plus bas avec la commande de freins à main électrique (de série sur toutes les versions). Derrière ce dernier, la marque propose un repose smartphone avec chargeur à induction ainsi qu’un passage pour la connexion smartphone : les ports USB sont placés sous le sélecteur. Plus de frein à main dit rangement. La MG en propose du rangement et en nombre puisqu’il y a pas moins de 28 espaces sont disponibles à bord. On note la présence à l’arrièrre d’une housse pour les smartphones et de rangements dans le dossier des sièges avant.
La finition est au niveau des voitures européennes, c’est propre et globalement sans reproche. L’assemblage est de bonne facture mais, il faut un mais, la qualité des plastiques pourra géner les adeptes du plastiques moussés et mats. Après plusieurs kilomètres en tant que passager, je me rends compte que le dessus de la planche de bord et la portière sont déjà légèrement rayés et le plastique moussé laisse apparaitre quelques petites traces blanches mais il n’y a là rien de dramatique ou polémique
Si la qualité des plastiques (en partie basse) est excusée par le tarif quasi imbattable, l’ensemble n’a rien d’indigent avec des matériaux souples en partie haute et des bons assemblages qui semblent partis pour durer dans le temps (à confirmer évidemment).
L’assise est confortable et les sièges électriques en cuir offrent un bon maintien à l’avant [ndla : des sièges habillés de tissus clairs et colorés sont proposés sur la MG4].
Nous n’avons toutefois pas fait l’expérience de leur fonction chauffante à cause des températures estivales.. On se fait aussi très vite au volant multifonction ni rond ni carré gainé de cuir noir. Quelques inserts laqués en noir brillant donnent une petite touche à l’habitacle qui se la joue sobre et dans l’air du temps.
L’ergonomie générale semble bien étudiée puisqu’on ne tatonne guère avant de trouver les bonnes fonctionnalités. Au pire, on notera que l’accoudoir central à l’avant est peut être un peu court mais c’est souvent le lot des autos modernes. On regrettera aussi au passage des économies de bout de chandelle comme l’absence de poignées au dessus des portes ou encore l’oubli de buses centrale d’aération pour les passagers arrière.
Une fois installé sur la banquette arrière qui se rabat façon 40/60, on a une bonne impression d’espace et l’assise ainsi que le dossier paraissent confortables pour tout type de gabarit. Si la visibilité pourra apparaitre comme lègèrement amoindrie à cause des montants C, celle vers l’avant est excellente et on ne souffre pas d’une impression de claustrophobie.
Si la climatisation automatique faisait des siennes durant cette session d’essai, sachez toutefois que la MG4 en version Luxury profite d’une pompe à chaleur moins énergivore qu’un chauffage dit classique et qu’elle est équipée d’un système de pré-chauffage de la batterie (gérable à distance) .
Pour partir en voyage ou en week end, la MG4 profite d’un coffre d’un volume raisonnable mais pas exceptionnel de 350 dm3. La raison en est simple, il est situé au dessus du moteur. Dans le même ordre d’idée, la berline se passe d’une roue de secours et doit se contenter d’un kit anti-crevaison.
Un système d’exploitation un peu à la ramasse !
Pour le moment, la découverte de la MG 4 est des plus positives et j’ai du mal à lui trouver de vrais points faibles, pourtant il y en a un… et il est de taille : l’écran tactile et son système d’exploitation.
Si toutes les fonctions de la voiture sont accessibles uniquement depuis l’écran central, épurant ainsi la planche de bord, le combiné implanté en face du conducteur et donnant le sentiment d’espace, on constate à l’usage qu’ici le « less is more* « n’est pas au top ou à l’unisson de la partie technique et électrique.
Quelques boutons sont présents comme raccourcis des fonctions, le graphisme est simple et lisible. Pourtant, le système d’exploitation est lent, ne répond pas à nos sollicitations (en exagérant une tout petit peu, cela ne rappellerait presque les sytèmes de feu le groupe PSA au début des années 2000). Il y a des bugs, des crashes à répétition et souvent il se bloque. Cela est d’autant plus décevant que même la climatisation automatique va faire des siennes et ne… s’activera pas. Soufflant ainsi sur Eddy, mon compagnon de route pour cette session d’essai et moi-même un air chaud pas toujours nécessaire en ce mois d’octobre ensoleillé. Suite à cette déconvenue, l’équipe de MG France nous ont fait savoir qu’une importante mise à jour allait avoir lieu dans les prochains jours.
Petite revue de détails
Sur la route, la MG4 se fait dynamique, polyvalente et amusante
Voilà quelques temps que je n’avais pas essayé une voiture électrique, juste des thermiques, des hybrides et des hybrides rechargeables. Il fallait donc se mettre à la page et essayer une voiture électrique de nouvelle génération qui ne soit pas un énième SUV, inabordable et à l’autonomie égale à celle de mon Dyson. La compacte MG4 fut, me semble t-il, un bon choix puisqu’elle s’est révélée sûre, confortable et dynamique sur la route avec un bel agrément au volant.
Le travail fait par les ingénieurs est efficace puisque la suspension avant à bras oscillant et la suspension arrière à cinq bras font très bien le travail. On ajoutera que le poids presque contenu, de 1685 kg aide à la vivacité de la MG4.
En ville, son rayon de braquage court (10,6 m) permet de se faufiler aisément, les reprises et le couple comme toutes électriques sont disponibles immédiatement, la direction n’est pas floue remontant correctement les informations de la chaussée. La lecture des panneaux est par contre incompréhensible puisqu’annonçant dans des zones 30 une vitesse autorisée de 120 km/h. La direction précise est redoutable d’efficacité. La direction apparait suffisamment précise et remonte correctement les sensations même si dans certaines conditions de roulage elle peut sembler un peu trop assistée ou lègère mais au quotidien, cela ne devrait pas être génant.
Sur routes dégradées, la suspension de la berline se révèlent agréable et douce pour nos lombaires. Elle permet ainsi de sortir de la ville en toute quiétude. Elle se révèle même amusante à mener grâce à ses roues arrières motrices presque trop joueuses comme toute bonne propulsion.
Si on la bouscule un peu, ce qui n’est pas évident avec un VE, on sent l’arrière lègèrement chasser mais heureusement l’ESP et les aides à la conduite rattrapent la moindre perte d’adhérence.
Le conducteur habitué à une propulsion de plus de 200 ch trouvera ça un peu frustrant alors que le conducteur « lambda » trouvera ça agréable et sécurisant. D’ailleurs, on se souviendra que cette MG est une berline compacte, pas une sportive. Pour passer en mode Sport, il faudra attendre la MG4 DualMotor AWD et 450 ch prévue dans une année environ si MG Motor se décide à l’envoyer en Europe.
On constate parfois une étrange sensation avec le système TCS (Contrôle de la motricité) puisque celui-ci semble prendre son temps pour entrer en action… comme si les capteurs prenaient leurs temps pour analyser la vitesse de rotations des roues. Là encore rien de dangereux mais il y a peut être un petit réglage à faire sur le système de gestion de la motricité.
Globalement cette nouveauté propose un bon travail sur la route et même sur tous les types de routes (rue, route, autoroute). Bien amortie et bénéficiant de suspensions bien dessinées, elle offre un compromis Tenue de route/Confort/Agrément de très bon niveau qui lui permet d’aller chasser sur les terres des compactes électriques européennes sans avoir à rougir. Au bout du compte on peut juste, et encore, lui reprocher une direction trop assistée dans certaines conditions et une motricité perfectible puisque l’antipatinage travaille toujours avec cette étrange sensation d’un petit temps de retard mais l’auto est agile, sûre et agréable à l’usage.
Sur autoroute, elle se révèle également à son aise, en étant stable, bien assise mais pas pataude et sans surprise pour le conducteur qui l’a facilement en main. Elle est dynamique et ne consommant que très peu de watt à vitesse stabilisée. On a testé le régulateur adaptatif et…surprise, dans les virages, la voiture freine discrètement mais réellement en se stabilisant à la vitesse de 110 km/h. Tandis que sur route, la lecture des panneaux nous affiche une vitesse 30, 50 puis 70 ou même 80 km/h, sur autoroute l’affaire parait un peu moins évident puisque le système semble parfois peiner à annoncer les 110 et les 130 km/h sur l’A8.
La berline électrique profite de la technologie by-wire ce qui permet notamment de régler le niveau de mordant du freinage selon son envie et bien évidemment les limites de la sécurité.
Pour le reste, au fil des kilomètres et de journée, la voiture n’aura consommé en moyenne que 16,8 kilowatts/100 km soit à peine plus que ce qui est annoncé officiellement de consommation.
Durant ce premier run, l’autonomie annoncée de la MG4 était de 333 kilomètres au départ En fin de journée, après plus de 230 kilomètres parcourus à son volant sans compter les aller-retours pour des photos et sans la moindre recharge, l’autonomie restante était de 110 kilomètres et 20% de la capacité de charge la batterie.
En bousculant l’auto, la consommation se rapproche des 20 kWh/100 km sans jamais les dépasser.
C’est plutôt bien même si on pourrait souhaiter que la consommation passe en dessous des 15 kWh/100 km ce qui rapprocherait des chiffres WLTP qui annoncent entre 435 et 450 km avec le moteur 170 kW. C’est ici dans la réalité que l’on constate que la norme WLTP est, aussi bien pour les véhicules thermiques qu’électriques, encore assez loin des chiffres d’une utilisation réelle.
La suite de l’essai confirmera les consommations !
La voiture propose cinq modes de conduite à savoir Normal, Eco, Sport, Neige et Personnalisé et un système de régénération très convaincant.
Le mode Normal est typé confort avec de bonnes accélérations. Il est d’ailleurs très proche du mode Sport et devrait satisfaire les utilisateurs qui préfèreront grapiller quelques kilomètres d’autonomie plutôt que quelques dizièmes de seconde. La MG4, au delà de sa vitesse maximale auto-limitée à 160 km/h apparait suffisamment véloce pour s’insérer dans la circulation sans appréhension. Ainsi l’exercice du 0 à 100 km/h est abattu en 7.9 secondes pour cette version Luxury.
Pour la régénération de la batterie, on a le choix entre les modes Faible, Moyen, Fort et Personnalisé. J’ai testé les modes Moyen et Fort. L’ensemble des actions est imperceptible et il faut regarder sur l’écran l’affichage qui se fait en pourcentage et qui évolue entre 11 et 25% de récupération. Ces modes permettent ainsi de gagner quelques kilomètres tout au long du trajet mais le système parait un peu juste et devrait évoluer pour récupérer un peu plus d’énergie.
La batterie de la nouvelle MG4 peut se recharger de 10% à 80% en seulement 35 minutes sur une borne en courant continu (DC) et ce, jusqu’à une puissance maximale de 135kW (pour la version dotée de la batterie 64 kWh à technologie NCM). Pour la vie au quotidien et si on se fie aux indications du constructeur, la recharge triphasée en courant alternatif (AC) permet d’avoir une batterie pleine tous les matins de la semaine.
Tarif : Adieu les Européens
Comme à l’Eurovision, les français et les allemands vont encore finir bons derniers. La MG4 débute à 28 900 euros, – 22 900 bonus de 6000 euros déduit – soit le prix de départ de la Dacia Spring et surtout 15 000 euros de moins que l’ ID 3 de Volkswagen et ses 204 ch.
Elle enfonce le clou en abattant au passage, la Peugeot e-208 et mettant un coup sur le capot de la Citroën e-C4. La version haut de gamme Luxury débute à 34 900 euros hors bonus, (soit 28.900 euros) ce qui est équivalent au prix de départ de la Renault Mégane E-Tech 100% Electrique.
Les jeux sont ils faits ? Possible mais pas certain car la MG n’est pas fabriquée en France, contrairement à la Mégane ou aux puces électroniques de Stellantis qui conçoit ses chaînes de traction à Douvrins dans le nord de la France. La MG vient de « l’autre bout du monde » et viendra toujours de plus loin que vous ou que vos prochaines vacances sauf si le succès est là que MG Motor décide d’installer la production de la MG4 dans son usine anglaise de Longbridge.
En attendant, à l’heure du retour du patriotisme économique c’est un élément à prendre en compte au moment de l’achat, si c’est un fait important pour l’acheteur. Si l’argument financier est prioritaire, et au regard de la crise actuelle, cela doit l’être, cette MG4 vous tend les bras si vous désirez passer à l’électrique.
Conclusion : un excellent produit
Tremble Europe ! MG arrive dans la catégorie des compactes avec un excellent produit. Certes, elle connaît quelques petits ratés avec une ergonomie parfois un peu compliquée ou pas très réactive mais elle vient avec son lot de bons atouts comme un bel agrément de conduite, du confort, une finition de bonne facture, un intérieur spacieux aux siège confortables.
On espère que les peitis bugs électroniques vont être très vite corrigés dans les jours à venir, MG France l’a promis
Mais pour le reste, la plateforme est bien née et amusante à mener. La voiture se révèle polyvalente avec une consommation raisonnable, tout comme une excellente tenue de route obtenue grâce à un centre de gravité très bas et des liaisons au sol bien fichues. Cette nouvelle MG4 est une proposition sérieuse face aux autres quelques « références » présentes sur le marché européen.
Cette chinoise un peu anglaise offre ses services pour un prix presque raisonnable et risque de bien mettre à mal la concurrence européenne.
On ajourtera que, très bien équipée dès le niveau de base, la MG4 s’enrichit au fil des finitions afin de n’offrir qu’en seuls suppléments la peinture métallisée ou bicolore.
Cette MG4 bien née et séduisante par bien des aspects mérite de s’installer et on se dira que si, même avec 1000 euros de plus, elle avait proposé 100 kilomètres d’autonomie supplémentaire, elle aurait atomisé la concurrence sur les segments B et C en Europe.
Photos : Guy Pi pour The Automobilist