Il n’est pour l’instant qu’un chapitre du PLF 2020 (Projet de Loi de Finance pour 2020) enregistré à la présidence de l’Assemblée Nationale sous le numéro 2272, nous voulons bien évidemment parlé du malus écolo qui sera mis en place le 1er janvier prochain.
Une chose est sure et sans surprise, la nouvelle grille tape fort et risque fort d’entraîner quelques bouleversement sur le marché sans toutefois donner le fameux coup de pouce nécessaire au marché des véhicules électriques qui stagne entre 1.5 et 2.0% du marché selon les mois.
Le malus écolo, une belle rentrée d’argent qui progresse chaque année
Au delà de toute considération écologique, sachez que l’abaissement progressif du seuil de déclenchement du malus écologique permet à l’état français de voir le revenu de cette taxation progressivement augmenter.
Ainsi, en 2018 le malus a rapporté à l’état quelques 560 millions d’euros (+30% entre 2017 et 2018) et cela devrait encore augmenter en 2019 mais aussi en 2020.
On se rappellera que l’argent récolté grâce au malus écolo n’est désormais plus affectée à un compte spécifique au budget de l’état puisque celui-ci a tout bonnement été supprimé.
Les fonds engrangés par la taxe d’état sont désormais sans poste comptable et se perdent discrètement mais surement dans le budget global de l’état même si on imagine qu’une partie des fonds récoltés va à la subvention à l’achat d’un VE et à la prime à reconversion (modifiée l’été dernier).
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire ne s’en est pas caché hier lors de l’émission du Grand Jury LCI RTL Le Figaro. Le ministre a clairement confirmé l’augmentation du malus écolo au 1er janvier 2020 afin de lutter contre les véhicules les plus polluants.
B. Le Maire d’ajouter : « On ne peut pas vouloir accélérer la transition énergétique et garder en France des malus auto qui sont encore relativement modestes. Nous allons augmenter le malus auto, pour une autre raison qui est très simple, il y a de nouveaux critères européens, nous les avons pris en compte. »
Le ministre annonce donc un nouveau durcissement pour le barème du malus écolo 2020.
Un barême fortement alourdi au nom de la transition écologique
En 2019, le seuil était fixé à 117 g de CO2/km. A partir de l’an prochain, celui ci perd 7 g de CO2 pour s’établir à 110 g/km. Ainsi seules les automobiles émettant au maximum 109 g de CO2/km seront exemptées de malus. Au dessus, l’état, au nom de l’écologie et de la santé, tapera beaucoup plus fort qu’actuellement dans le portefeuille des acheteurs.
A titre d’exemple, un véhicule qui émet 139 g de CO2/km va voir son malus écolo évoluer de 613€ en 2019 à 1.761€ en 2020.
Le montant du malus est donc quasiment multiplié par 3… ce qui est le cas quand vous franchissez la barre des 140 g/km.
WLTP entre en scène le 1er juin 2020
Oui, vous avez bien lu, le barême qui entrera en vigueur dans 3 mois ne sera que provisoire. Basé sur les chiffres issus du cycle NEDC « corrélé », il ne pourra durer indéfiniment, la grille de taxation ne durera donc 5 mois.
Elle évoluera au 1er juin prochain pour se baser sur le cycle d’homologation WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures) qui est l’actuelle procédure d’essai mondiale harmonisée pour les voitures particulières et véhicules utilitaires légers. Cette norme d’homologation des véhicules permet de mesurer la consommation de carburant, l’autonomie électrique et les rejets de CO₂ et de polluants des véhicules, normalement au plus près de la réalité.
Le 1er juin, l’accès au malus passera de 110 g de CO2/km à 138 g de CO2/km mais cela ne devrait pas changer grand chose pour les acheteurs puisque la grille du barême est ré-indexée sur les nouvelles valeurs WLTP.
L’été prochain certains modèles verront leur malus augmenter et d’autres baisser mais cela est encore très aléatoire puisque bon nombre de constructeurs communiquent encore officiellement avec des valeurs NEDC corrélées sans le dire.
En juin, ils ne pourront plus se défiler et ils devront afficher les vraies valeurs WLTP. L’affaire risque de créer une nouvelle séquence de nettoyage des gammes avec la fin de modèles appréciés.
Sachez enfin que le malus écolo maximal touchera en 2020 toutes les voitures dont le niveau d’émissions de CO2 est supérieur à 172 g/km. Pour fêter la nouvelle année, il va notablement augmenter puisqu’il voit son montant prendre plus de 19% et passer de 10.500 à 12.500€.
Cette affaire déjà pénalisante en 2019, le sera encore plus en 2020 et pourrait hélas sonner le glas des sportives compactes comme les Honda Civic Type R, Hyundai i30 N, Focus ST et quelques autres.
Les deux grilles du Malus 2020 (01/01 – 31/05/2020 et 01/06 -31/12/2020)
Les VE toujours aidés par l’état… au nom de la transition écologique
Pour le reste, le bonus écolo (ou aide à l’achat d’un véhicule électrique) ne change pas et reste fixé à 6.000€. Sachez toutefois, que l’état croit dur comme fer à l’accroissement du marché des VE et il a anticipé l’augmentation notable de la demande puisque le montant affecté à cette prime sera augmenté de 50% pour l’an prochain.
La prime aux VE reste donc de la partie, ce qui sous entend que le marché pour ce type de propulsion n’est pas encore « mûr » et ne peut vivre sans une subvention d’état.
Alors que le sujet est sur la table depuis quelques temps, il n’y a rien au sujet de l’efficience des VE ou du fameux rapport poids/autonomie qui reste un vrai problème pour ce genre de véhicule.
Une chose est toutefois certaine pour 2020, l’année risque d’être difficile pour le marché automobile français. Entre crise latente mais réelle du monde automobile, pression écologique, malus en deux temps, augmentation des taxes, modification des gammes et de l’offre, les bonnes surprises ou le plaisir automobile risquent fort d’en prendre un coup pour être remplacés par la taxation écologique et la mobilité ou l’e-mobilité.
A suivre.
ndla : Pour retrouver l’ensemble du PLF 2020 (326 pages) et notamment le chapitre sur le Malus écolo, c’est en cliquant sur ce lien.
Via Gouv.fr.
Erreur fondamentale de vouloir pousser le consommateur à l’achat d’une voiture électrique !
Le prix d’acquisition trop élevé pour une certaine classe de travailleurs malgré le bonus écologique !
En cause aussi: l’autonomie, le temps de recharge, la fabrication de batteries, le recyclage…
A aucun moment n’est évoqué le E85 ?
L’utilisation du bio-éthanol n’apparaît dans aucune étude ?
Les publicités font la part belle à l’électrique ainsi qu’à l’hybride !
Alors, il y a de quoi se poser des questions sur l’orientation du gouvernement dans ses choix du tout électrique ?