Depuis sa présentation durant la nuit, nous avons déjà pu lire de nombreux avis, souvent tranchés, sur le futur pick up de Tesla, le Cybertruck.
« C’est moche », « The New Hummer H1 », « Electric Humvee », « On dirait un design fait par des enfants », « Musk, il va le vendre à qui ? », « On dirait une Citroën Karin taille XXL », « Le Cybertruck, le pick up furtif », « Minecraft se lance dans l’automobile ? » ou encore « Il a du embaucher le designer du F-117 Nighthawk », voilà une partie de ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux au sujet de cette nouveauté qui n’électrise pas les foules mais qui, comme sait le faire Musk, crée du buzz.
Un design pyramidal
Une chose est sure, le design de ce grand pick up n’a rien de classique et il sera plus à considérer comme « disruptif » ou « briseur de ligne », c’est à dire en phase avec les habituelles démarches initiées par le constructeur de Palo Alto depuis une dizaine d’années.
Le dessin surprend vraiment et parait brut notamment du fait de sa structure quasi triangulaire que l’on doit à ce que Tesla appelle l’Exoskeleton, c’est à dire qu’ici il n’est pas question d’un châssis échelle mais d’un châssis qui est intégré dans la carrosserie.
Celle-ci est d’ailleurs non peinte et laisse apparaître l’acier inoxydable laminé à froid déjà utilisé pour les fusées SpaceX.
A en croire le discours technique officiel, ce type d’acier offre une bien meilleure résistance qu’avec un laminage classique chauffé à plus de 1.000°.
Du fait de son profil pyramidal, le Cybetruck se dispense de toit. Ainsi le pare-brise monte au-dessus de la tête du conducteur, le pan opposé se termine dans le prolongement de la benne. On notera toutefois que le conducteur est protégé du soleil par un large bandeau noir comme on en trouve classiquement sur les pare-brises.
Le vitrage est réalisé, non pas en verre ou en verre armé mais en TAG (Tesla Armor Glass) un verre composite recouvert de polymère ultra-résistant et moins lourd que de nombreux verres blindés.[ndla : si l’affaire parait performante, il semble que la réalité soit un peu différente puisque lors de la présentation du pick up, une vitre n’a pas résisté au lancé d’une boule d’acier envoyée à la main]
On sera curieux de connaitre les résultats de ce pick up lors des crash-tests « piétons » qui risque d’être rudes notamment à cause de la partie avant massive, rectiligne et verticale seulement animée par une rangée de phares à leds qui assure l’éclairage routier.
A l’arrière, c’est là aussi la verticalité, une ligne de leds rouges et la verticalité qui sont de la partie.
Si ce design offre une apparence solide, il faudra voir ce que cela donne lors de chocs divers et variés.
Le Cybertruck, c’est du massif… pour ne pas dire du lourd
Outre son design totalement « décalé », le pick up de Tesla en impose, notamment, par son gabarit et ses capacités plus en accord avec les habitudes américaines qu’européennes.
Le Tesla Cybertruck annonce des spécifications et mensurations qui pourront impressionner tant elles sont singulières pour ne pas dire hors normes.
Longueur : 5.88 m
Largeur : 2.03 m
Hauteur : 1.90 m
Longueur de benne : 1.98 m
Poids : à partir de 2.700 kg (version de base)
Garde au sol : 40 cm
Angle d’attaque : 35°
Angle de fuite : 26°
Nombre de places : 6
Charge maximale dans la benne : 1.588 kg
Volume utile sous couvre tonneau : 2.80 m3
Capacité de remorquage : de 3.000 kg (version Single Motor) à 6.350 kg (version Tri motor AWD)
Le Cybertruck profite de suspensions pneumatiques ajustables. Ce principe permet au pick up d’avoir une assiette toujours horizontale et une garde au sol stable quelle que soit la charge embarquée.
Cette suspension permet aussi d’abaisser le pick up ou seulement la partie arrière d’une dizaine de centimètres afin de faciliter le chargement ou l’accès à la benne.
La benne est équipée de plusieurs rangement intégrés dans le plancher et les montants latéraux de la benne. Ils permettent de ranger du matériel divers ou d’accueillir des caisses à outils.
A bord à six !
… Le Fiat Multipla aurait-il influencé les « designers » de Tesla ?
Pas sur du tout mais la double cabine prévue pour 6 passagers dont 3 à l’avant à un petit goût de Multipla ou même de Honda FRV avec ses trois sièges avant individuels (dont celui du milieu, une fois le dossier rabattu peut servir d’accoudoir ou de console centrale).
L’ambiance à bord du pick up reprend l’esprit anguleux et basique de la carrosserie qui, associé à la sobriété intérieure habituelles des véhicules Tesla donne ici un ensemble austère dont la noirceur n’est « éclaircie » que par une planche de bord façon marbre ou béton, c’est à dire du gris clair.
Seuls un volant « rectangulaire » façon racecar, des rampes d’éclairage intérieur à leds et l’habituel grand un écran tactile, ici en 17 pouces, planté sur une planche de bord vide viennent tenter d’égayer un habitacle bien vide et peu chaleureux.
A la vue des images numériques fournies par le constructeur, on se dira que Tesla a privilégié le travail et la facilité de nettoyage plutôt que les loisirs et le confort.
Trois versions annoncées
Elon Musk l’a assuré, le Cybertruck sera disponible à terme dans trois versions. Voici une première présentation de la gamme qui permet de se faire une idée de ce que Tesla proposera dans quelques années aux amateurs du genre.
Cybertruck Single Motor RWD : Propulsion (roues arrières motrices), 1 moteur électrique, Vmax : 177 km/h, 0 à 100 km/h en 6.7 secondes, plus de 400 km d’autonomie
Cybertruck Dual Motor AWD : 4 roues motrices, 2 moteurs électriques, Vmax : 193 km/h, 0 à 100 km/h en 4.7 secondes, plus de 480 km d’autonomie
Cybertruck Tri Motor AWD : 4 roues motrices, 3 moteurs électriques, Vmax : 209 km/h, 0 à 100 km/h en 3.2 secondes, plus de 800 km d’autonomie
[ndla : la puissance de cette version est annoncée aux environs de 596 kW (810 ch) et le couple moteur serait de 1.355 Nm]
Deux choses surprennent toutefois, Tesla n’annonce aucune puissance, aucun chiffre de couple et élude l’affaire des batteries (type, capacité, temps de charge).
Même si Tesla annonce que la recharge en 250 KW sera possible, cette absence de spécification laisse peser quelques doutes sur ce projet de pick up électrique qui parait, à plusieurs titres, mené à la va-vite (une habitude de Tesla et Musk) comme le prouvent l’absence de rétroviseurs et de nombreuses photos montrant des détails de finition et d’ajustement douteux ou approximatifs
La première vidéo de promo
Tarifé et réservable
La présentation du Cybertruck fut, par ailleurs, l’occasion pour Elon Musk et Tesla d’annoncer les prix du pick up sur le marché américain.
Comme à l’accoutumée, ils se veulent très attractifs pour les amateurs puisque la marque annonce une gamme tarifée entre 39.900 et 69.900$ (hors option).
Etonnamment, les réservations ouvertes pour le marché américain, le sont aussi pour le marché français.
Selon le pays, réserver votre Cybertruck pour 2021 ou 2022 ne vous coûtera que 100$ ou 100€.
Toutefois les tarifs européens ne sont pas connus, contrairement à celui de l’option « Full Self Driving » (conduite entièrement autonome) qui coûte 7.000$ ou 6.300€.
Il va falloir désormais suivre l’évolution du projet qui est loin d’être abouti mais qui a permis à « Mad Musk » de faire une fois encore le show, le buzz autour d’un véhicule, certes déconcertant, mais qui semble encore un peu brut et pas tout à fait abouti ni proche de la production en série.
Le Cybertruck a toutefois un intérêt, il fait apprécier le design souple et fluide de la familiale Model 3.
Via Tesla, Youtube.
1 Comment