Pour satisfaire aux exigences de l’Union Européenne en matière de réduction des émissions de CO2 mais surtout pour échapper aux amendes promises par les instances qui gèrent l’Europe, les marques automobiles vont devoir faire le forçing pour imposer (avec ou sans succès ?) leurs voitures et utilitaires électriques.
Au sein du Groupe PSA, Opel a fait le choix de ne pas y aller par 4 chemins et d’imposer aux distributeurs des quotas minimaux de ventes de véhicules électriques.
Des VE sinon rien !
Au sein du réseau de la marque au Blitz, il ne va pas falloir se limiter à un VE dans le hall d’exposition et à un VE présent sur la parc extérieur badgé « véhicule relais » qui sert aussi bien pour les clients de l’atelier que pour les essais.
Dès l’an prochain, il faudra « coûte que coûte » vendre des autos fonctionnant sur batterie sous peine de pénalités ou de sanctions financières.
La direction d’Opel a ainsi décidé de fixer un quota commercial aux concessionnaires de la marque.
Dès 2020, ils devront obligatoirement vendre 8% de voitures électrifiées chaque mois réparties comme suit :
- 3% d’Opel Corsa-e
- 5% de Grandland X PHEV ou hybride rechargeable
Si ces niveaux ne sont pas atteints par les distributeurs, ceux-ci se verront privés en fin de semestre ou d’année du versement de la prime dite de « Bonus Qualité » payée par la marque et quasi indispensable à l’obtention de bons ou d’acceptables résultats financiers pour la majorité d’entre eux.
L’affaire n’est pas sans risque commercial
Reste qu’Opel ne parait pas forcément tout saisir d’un marché qui se cherche actuellement et de clients très sérieusement peu attirés par les VE. Si un client est « contraint » ou mal orienté dans son choix, la réponse est très simple de sa part, il va voir ailleurs. Il n’a, bien souvent, qu’à traverser la rue pour se retrouver chez une marque concurrente qui l’écoutera et prendra plaisir à lui une auto neuve. Pendant ce temps, le concessionnaire Opel n’aura bien sur pas réussi à vendre sa Corsa-e mais en plus il aura perdu l’occasion de vendre une Corse « thermique » et c’est le « charmant » concessionnaire Toyota ou Renault en face qui aura vendu une Yaris Hybride ou une Clio TCe.
Au final, le distributeur Opel aura perdu sur toute la ligne (vente de la voiture, SAV, marge, commission du vendeur et primes de fin d’année).
Les concessionnaires allemands montent aux créneaux
L’affaire pourrait faire grand bruit dans les prochains mois chez Opel mais pas seulement, notamment si l’idée vient faire son chemin au sein du Groupe PSA mais aussi chez d’autres constructeurs.
Reste que l’affaire démarre déjà assez mal avec d’une part un marché des véhicules électriques qui ne décolle toujours pas et reste cantonné aux environs des 2% et d’autre part la première réplique qui est venue presqu’immédiatement de l’association des concessionnaires allemands Opel (VDOH) qui assure
que la demande pour ces véhicules est insuffisante pour répondre aux objectifs fixés et que le prix élevé (pour une citadine) de la Corsa-e ne serait tout simplement pas présentable aux clients.
Certains ajoutent que le manque d’infrastructures de recharge en Allemagne et en Europe ne fait qu’ajouter de la difficulté à atteindre les objectifs.
Il se murmure déjà que cette nouvelle « norme commerciale » viserait aussi à moins rémunérer les concessionnaires. Rien est certain mais c’est aussi une piste qu’il faudra envisager.
Un dossier à suivre, notamment du coté de la concurrence afin de voir comment elle va se positionner sur le sujet des ventes de véhicules électriques.
Via Autohaus, Les Numériques, Ecomento.