Lorsqu’il lance la grande Audi A8 (D5) durant l’été 2017, Audi annonce une sorte de monstre de technologies embarquées. C’est un grande partie vraie tant la limousine de luxe du constructeur bavarois est équipée de ce qui se fait de mieux et de plus performant en la matière en 2017.
Pas de N3 pour l’A8
Lors de la présentation du modèle, Audi laisse clairement entendre que l’auto est prévue pour disposer d’un système de conduite autonome de Niveau 3 ou l’automatisation conditionnée.
La conduite de Niveau 3 prévoit que dans certaines situations prédéfinies, comme les longues lignes droites avec marquage au sol bien visible, le véhicule peut entièrement gérer sa trajectoire, sa vitesse mais aussi éviter les obstacles.
Avec ce Niveau 3, le conducteur n’est plus obligé de garder les yeux sur la route, mais il doit être capable de reprendre le volant en cas de nécessité.
Un problème plus juridique que technique
Le constructeur aux anneaux avait bien prévu d’installer l’AI Traffic Jam Pilot soit cette année, soit l’an prochain au moment du restylage de mi-vie.
En capacité de gérer une conduite autonome de Niveau 3 jusqu’à 60 km/h, Audi comptait bien proposer aux acheteurs ce système dès 2021.
Hélas, le projet semble avoir du plomb dans l’aile puisque la conduite autonome de Niveau 3 n’a toujours aucun cadre juridique et légal, notamment en Europe.
Hans-Joachim Rothenpieler, le responsable du développement technique chez Audi explique qu’il n’existe pas pour l’instant de cadre juridique pour la conduite autonome dite de Niveau 3.
Pour cette raison, il est donc impossible d’homologuer un tel équipement sur une voiture de série où que ce soit sur la planète.
C’est notamment pour cela que le Traffic Jam Pilot ne viendra pas pour l’instant à bord des Audi avec sa fonctionnalité de Niveau 3 qui était initialement prévue sur l’Audi A8 D5.
Le second élément à prendre en compte étant le fait que la grande berline allemande a déjà parcouru la moitié de son cycle de vie commerciale et qu’il sera trop tard pour installer cette autonomie de Niveau 3.
Il va donc falloir attendre la prochaine génération de l’A8 pour disposer de la conduite autonome « intermédiaire ».
La conduite autonome de Niveau 3, un niveau « bâtard »
Si on reprend le propos d’Autonews Europe, ce fameux niveau 3, qui ne nécessite pas une attention permanente ou un contrôle régulier, demande toutefois que l’homme reprenne le contrôle de la voiture en cas de nécessité impérieuse et immédiate.
A mi chemin entre le Niveau 1 ( autonomie minimale) et le Niveau 5 (autonomie maximale), le Niveau 3 est un niveau « Médian » pour ne pas dire « bâtard » ou moyen en tout sans être bon en rien.
Une fois encore, le problème majeur est lié à la détermination de la responsabilité en cas d’accident ou d’infraction.
Qui est responsable ? Le conducteur ou la voiture et donc son fabricant ? Les législateurs n’arrivent pas à se positionner sur le sujet mais ils ne sont pas les seuls puisque les assureurs sont dans une posture similaire.
Du coté des constructeurs, c’est aussi le doute qui prévaut puisqu’il y a l’école de ceux qui veulent conserver la grille actuelle (Niveau 1 à Niveau 5) et celle de ceux qui veulent se passer définitivement du Niveau 3. Selon leurs affirmations, ce Stage 3 mène à une impasse en matière de droit et à un imbroglio permanent en matière de responsabilité.
C’est notamment le cas chez Volvo Cars où le patron explique qu’avec ce mode de conduite, la voiture est responsable de la conduite, mais le conducteur doit quand même être prêt à prendre le volant en cas d’urgence et de fait, à devenir responsable du véhicule ce qui peut être une simples question de quelques secondes ou moins mais dans ce cas où est la responsabilité ?
Le constructeur assure que selon son expertise globale, ce mode de conduite autonome de niveau 3 est plutôt dangereux et qu’à l’avenir il se dispensera d’installer ce niveau de conduite autonome pour ne proposer que des voitures de Niveau 1, 2, 4 et 5.
L’affaire est donc loin d’être tranchée et l’unanimité entre les firmes automobiles, les assureurs et les législateurs de l’ensemble des pays concernés par cette évolution de la conduite automobile loin d’être faite !
Affaire à suivre chez Audi et… ailleurs.
ndla : Pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir l’AI Traffic Jam Pilot d’Audi, c’est ici en cliquant sur ce lien.
Via Autonews.