Elmo, qui n’a rien à voir avec la marionnette rouge de la série télévisée « Rue Sésame », est une startup estonienne qui a été fondée en 2013 et qui propose, notamment, de piloter à distance des voitures électriques, comme des Renault Zoé ou des Nissan Leaf pour les livrer à des particuliers ou des entreprise. Pour le reste, sachez qu’Elmo est un classique loueur de voitures avec des motorisations thermiques, hybrides et électriques.
Cette démarche technico-commerciale vaut surtout pour les véhicules en location puisqu’elle permet un gain de temps pour les clients qui n’ont plus à aller à l’agence d’un loueur pour récupérer la voiture ou le fourgon électriques.
Une voiture Elmo n’est pas une voiture autonome
Pour que le système fonctionne avec un maximum d’efficacité mais aussi de sécurité, on découvre que chaque voiture est équipée d’un système de 6 caméras qui envoie un flux vidéo permanent à la station de contrôle d’où est conduite la voiture grâce à un véritable conducteur.
Assis dans un ensemble qui comprend un siège, un volant avec commodos, un pédalier et 3 écrans, le pilote à distance envoie à la voiture « télécommandées » des instructions de conduite comme la direction, le système de freinage, l’accélérateur, l’utilisation des phares et clignotants ainsi que la sélection du mode de fonctionnement (marche avant, marche arrière, point mort) en fonction des indications, du parcours et de l’environnement dans lequel la voiture Elmo circule.
Vous restez maitre à bord pendant la durée de la location
Le système développé par les estioniens fonctionne grâce au réseau 4G, partout où il est disponible et notamment dans les grandes zones urbaines et péri-urbaines.
Ainsi via le net, vous louez une voiture, et à l’heure dite et à l’endroit prévu, cette dernière vient à vous, seule, sans conducteur. Et là, vous pouvez vous déconnecter et prendre le volant du véhicule de location mais certaines images laissent à penser qu’on peut aussi se laisser conduire en montant non pas à l’avant mais à l’arrière, façon « chauffeur invisible ».
Toutefois, ce n’est pas le projet de la société Elmo qui assure que la fonction de contrôle à distance n’est utilisée qu’entre deux services de location ce qui veut dire que lorsque le client receptionne le véhicule puis en prend le volant prend la fonctionnalité « Télécommande à distance » est désactivée.
Le système est homologué dans un certain cadre défini par la loi estionienne ce qui permet à l’entreprise d’exister et d’améliorer au fil des locations son produit et la location télécommandée.
L’entreprise estonienne précise qu’elle n’utilise pas, pour l’instant la 5G car celle-ci n’est pas déployée partout mais la technologie est prévue pour l’accueillir dès que cela sera possible.
Un projet en développement
Aujourd’hui, Elmo a débuté l’été dernier les essais dans dans la réalité du trafic routier en Estonie. Si l’expérimentation se déroule sans encombre, l’entreprise envisage de mettre en service avant la fin de l’année 2022 au moins une vingtaine de voitures électriques télécommandées.
Elmo précise que jusqu’à la fin de 2022, un conducteur de sécurité sera présent à bord et se rendra à la destination commandée dans le but d’assurer la sécurité, d’acquérir une expérience de conduite dans la rue qui devrait aider à optimiser cette technologie de la voiture télécommandée.
Ainsi, on évoque le fameux temps de latence (délai d’attente entre une information entrante et sa réponse) qui pourrait être un frein au développement en toute sécurité de ce programme mais les estoniens expliquent que cette latence est aujourd’hui de l’ordre de 50 à 200 milliseconde ce qui est suffisant, selon l’opérateur, pour faire circuler une voiture « conduite à distance ».
Si le temps de latence du transfert des information est trop long entre la voiture et son conducteur ou si la connexion est coupé, la voiture se gare, déclenche ses warnings et s’arrête automatiquement le temps qu’un opérateur se rende sur place pour contrôler la voiture et en reprendre le contrôle… assis à la place du conducteur et en tenant le volant.
Elmo poursuit en assurant que le passage à la 5G sera un plus aussi bien pour la souplesse de la conduite que pour la sécurité car elle permettra de diviser ce temps de latence par 2 et d’accroitre le débit de la communication et la qualité du flux vidéo. Ainsi les conducteurs à distance seront plus fins et précis dans la commande à distance du VE.
Pas d’IA, ni de cadre juridique clair et précis dans l’hexagone
Elmo fait savoir qu’il aimerait bien s’implanter en France, mais hélas pour l’instant le cadre juridique dans l’hexagone est encore flou autour de cette technologie et ne permet pour l’instant que des démonstrations et non un service de location.
Retenez que le système développé par Elmo se dispense de toute Intelligence Artificielle dans son fonctionnement et que cette technologie, relativement simple, est adaptable à toutes les voitures électriques normalement homologuées par les constructeurs.
L’IA viendra plus tard mais pour l’instant son déploiement est trop complexe, encore risqué et surement onéreux et Elmo préfère attendre avant sa mise en service qui sera, au minimum, liée au déploiement quasi général de la 5G.
Sachez enfin que tous les téléopérateurs ou téléconducteurs sont titulaires du permis de conduire (ce ne sont pas des gamers fans de Forza Motorsport ou de Need For Speed) et qu’ils sont formés à cette technologie de conduite à distance qui demande calme et concentration.
Une vidéo de promo d’Elmo
A suivre dans les prochains mois.
Via Elmo, YouTube.
