Oups ! Gasp ! Fouchtra ! Ils l’ont fait.
C’était plus ou moins annoncé depuis quelques semaines. Les rumeurs parlaient d’une taxation du poids des voitures neuves au delà d’une masse à vide de 1.300kg (10€ par kilogramme excédentaire), d’un très gros malus pour les quelques grosses et puissantes voitures encore vendues en France (quelques milliers d’unités désormais et non des centaines de milliers comme certains veulent nous le faire croire) et d’une forte baisse du niveau d’accès au malus (-7 gr de CO2/km d’un coup au lieu des 3 grammes « habituels »), nous y sommes ou presque.
Barbara Pompili et la Convention Citoyenne sur le Climat en action
Il y a seulement quelques jours, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie se la jouait « Comme je suis un bon garçon attentif à vos situations, j’ai fait le nécessaire pour vous épargner le malus au poids ».
Que nenni puisqu’avec l’arrivée du PLF unlimited 2021, la proposition d’un malus supplémentaire visant à pénaliser les véhicules le poids dépasse les 1.300 kg n’a pas encore été validée. Toutefois, selon des personnes en charge du dossier à Bercy, l’affaire n’est pas finie puisqu’un débat est prévu dans le cadre de la CCC et il semble que ce sera elle qui va décider ou non de la mise en place de cette nouvelle taxe.
Le malus au poids doit aussi s’appliquer à tous les véhicules électriques qui dépasse le seuil des 1.700 kg, avec un plafond fixé à 10.000€.
Ce probable futur malus au poids sera par ailleurs examiné dans le cadre d’une session de l’Assemblée nationale d’ici à la fin de cette année 2020 pour entrer en application début 2021.
Cette affaire de poids est à suivre avec attention dans les prochaines semaines car une (mauvaise) surprise au moment des fêtes de Noël est toujours possible.
Grâce au PLF 2021, nous découvrons le malus écolo 2021… mais aussi 2022
C’est tout sauf une surprise mais le malus écologique va se durcir en 2021.
Ainsi on découvre que le seuil de déclenchement du « cher malus » est abaissé de 7 grammes. Il passe d’un coup d’un seul de 138 à 131 g/km de CO2. C’est plus du double qu’habituellement puisque l’évolution passait chaque année par un abaissement de 3 gramme de CO2 par kilomètre.
A la lecture du barême, on se dit que si les citadines et les voitures compactes sont globalement épargnées par la hausse de la taxe, ce malus écolo 2021 va devenir un vrai problème pour les voitures des segments D et E mais aussi pour les SUV, même ceux présents sur le segment C.
Si les segments A (mini citadine), B (citadine) et l’essentiel du segment C (compacte) sont relativement épargné par le barême 2021, on constate que le gouvernement et les services de l’état ont également doublé le plafond du malus.
A la lecture des chiffres on constate qu’il passe de 20.000€ (pour des émissions supérieures à 185 g de CO2/km) à… 40.000€ pour les véhicules émettant plus de 225 g/km de CO2. Autant dire qu’il ne va plus s’immatriculer de grandes berlines à moteur V6 ou V8 ou de supercars en France.
En agissant de la sorte, le gouvernement Castex et l’état français espèrent ainsi réduire à « peau de chagrin » les ventes de ces voitures considérées comme très polluantes en CO2 même si peu peu d’entre elles sont achetées dans l’hexagone depuis quelques années.
Les Bentley, les Porsche, les Ferrari, les Lamborghini, les BMW M, les Maserati, les Mercedes-AMG, les Aston Martin, certains Land Rover qui affichent encore des émissions de CO2 élevées risquent fort d’avoir quitté notre marché hexagonal d’ici deux à trois ans.
Si le malus au poids, la marotte de Barbara Pompilin se met lui aussi en place, le mouvement de disparition des ces autos pourrait bien être plus rapide.
Le « gentil » Bruno Le Maire pense aux constructeurs
Le ministre de l’économie qui a « sauvé le monde automobile », souhaite donner de la visibilité aux constructeurs, notamment ceux qui sont français.
Pour ce faire, le gouvernement dévoile, en annexe du PLF, le malus écolo qui entrera en vigueur le… 1er janvier 2022.
On découvre, sans être surpris, que le seuil de déclenchement de la taxe va perdre 8 grammes pour débuter à 123 g de CO2/km contre 131 g en 2021 et 138 g en 2020.
Ainsi, en 367 jours, entre le 31 décembre 2020 et le 1er janvier 2022, l’état aura abaisse de près de 11% le seuil de déclenchement du malus.
En découvrant les montants, le coût du malus, pour les segments A, B et C ne change quasiment pas mais pour les autres modèles c’est le coup de massue puisque les véhicules les plus polluants verront le montant de la taxe fixé à 50.000€ au delà de 225 g/km de CO2.
Dans ce cas, le malus va croître en un an de quelques 25%, ce qui est tout sauf négligeable même sur une voiture de plus de 200.000€.
Malus 2021 (cliquez sur le tweet pour voir défiler le barême)
Malus 2022 (cliquez sur le tweet pour voir défiler le barême)
Pour découvrir les éléments officiels et la première mouture du Projet de Loi de Finance 2021, c’est en cliquant sur ce lien PLF 2021.
Selon les chiffres et éléments officiels, si les acheteurs d’automobiles neuves ne changent pas de comportement ou de projet le nouveau malus pour l’Etat devrait rapporter en année pleine quelques 980 millions en 2021 puis 1.58 milliard d’euros en 2022 contre seulement 520 millions d’euros en cette année 2020.
A vérifier toutefois dès la fin de l’année prochaine
Les véhicules électriques sont aussi dans le collimateur
Dans un communiqué qui vient compléter les éléments révélés par le PLF 2021 et l’annonce du barême du malus 2022, les services du ministère de l’économie et des finances précisent que les véhicules électriques devraient continuer à bénéficier d’un coup de pouce de l’état qui, toutefois, au fil des années va diminuer.
Le message de Bercy dit :
« Ce bonus sera maintenu pour 2021 et 2022 à un niveau ambitieux mais dégressif, au fur et à mesure que ce type de véhicules gagne en compétitivité par rapport aux modèles thermiques« .
L’état sous entend donc que le marché des VE est quasiment « mature » et pourrait très vite être régi par les simples lois du marché, c’est à dire la concurrence mais aussi l’offre et la demande. A voir.
Ainsi la prime pour l’achat d’un véhicule électrique devrait passer de 7.000€ en 2020 à 6.000€ en 2021, puis 5.000 euros en 2022 avant de tendre très vite (2024 ou 2025 ?) vers zéro.
Pour ce qui est de la subvention pour l’achat d’une voiture hybride rechargeable, elle va passer de 2.000€ en 2020 à 1.000€ l’an prochain avant de disparaître plus rapidement que celle pour les VE.
Première réaction officielle des acteurs du secteur automobile
La PFA (Plateforme Automobile) et ses représentants regrettent ce nouveau barême du malus et ils précisent :
« Une fois encore, tout cela va se faire une nouvelle fois à un rythme bien plus rapide que la trajectoire européenne.
Si l’on veut réussir la transition écologique, il faut absolument que le montant des bonus suive la même progression, sinon il ne s’agira que d’une taxe au rendement supplémentaire.
Par ailleurs, il faut que les pouvoirs publics s’attaquent très rapidement et très sérieusement aux freins qui entravent depuis des années le développement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques.«
Pour ce qui est de l’affaire du malus au « kilogramme superflu », la PFA, par la voix de son président précise que si cette taxe en plus venait à être mise en place cela impacterait au moins 70 % des voitures produites en France.
A l’heure de la tentative de mise en place d’un plan de relance de l’économie française, cela la ficherait mal !
Barbara Pompili à l’assaut de tout ce qui roule ou presque !
La ministre de la transition écologique ne semble pas vraiment apprécier l’automobile, la liberté de déplacement de chacun et les horribles constructeurs.
Ainsi, Barbara Pompili a une « sainte horreur » des SUV (40% du marché) et elle assure que c’est un type de véhicule dont on ne doit pas encourager la consommation et ce, par tout les moyens possibles.
Elle a rappelé ce jour qu’il n’y a pas si longtemps, elle avait demandé qu’ils soient malussés fortement et ce quelque soit le gabarit.
Aussi, elle désire à tout prix faire disparaitre les SUV et les véhicules à motorisations thermiques de la publicité.
Elle a par ailleurs rappelé sur BFM qu’elle est totalement favorable à un encadrement de la publicité qui incite à consommer un certain nombre de produits et dont on sait qu’ilssont dangereux pour l’environnement.
Toutefois, parole d’état oblige, la ministre précise que cela ne se fera pas sur n’importe quelle base puisque le gouvernement et son ministère sont dans la concertation.
La numéro 2 du gouvernement a précisé qu’elle ne ne veut toutefois pas anticiper une décision qui n’est pas prise pour l’instant mais qu’elle appelle de ses vœux les plus chers.
Enfin, elle a rappelé que la Convention Citoyenne sur le Climat a proposé un grand nombre de mesures, et que son rôle était de faire en sorte qu’elles puissent être mises en forme et appliquées dans les meilleurs délais.
Il y a d’abord eu le Plan de sauvetage de la filière automobile présenté en mai dernier, deux semaines après la fin du confinement, qui devait aider à la relance d’un secteur important de l’économie française.
Il y a désormais les malus écolos 2021 et 2022 (sans parler de la taxe au poids si chère à la ministre qui pend telle une épée de Damoclès au dessus des têtes des constructeurs mais aussi acheteurs) qui ne vont pas aider à la relance du marché et de l’emploi dès l’an prochain.
Toutefois ces grilles 2021 et 2022 doivent aider à faire de la France, le pays qui va purifier plus vite et mieux que les autres l’atmosphère de la planète.
2021 et 2022, tous en Renault Zoé, en Peugeot e-2008 et pour ceux qui ont des goûts de luxe, ce sera en DS 3 Crossback E-Tense…
Via Ministère de l’Economie, LeMonde, RMC, LesEchos, Capital, Infogram, Twitter.