L’affaire McLaren vire au rouge.
Elle pourrait même devenir un accident économico-industriel dans le comté de Surrey si aucune solution financière n’est trouvée à la crise que connait actuellement McLaren Group qui se révèle plus importante qu’annoncée.
La crise et le Covid-19 auront-ils la peau de McLaren ?
En mai dernier, McLaren Technology Group qui regroupe essentiellement McLaren Automotive et McLaren Racing (mais aussi McLaren Electronic Systems, McLaren Marketing, McLaren Applied Technologies et McLaren Animation) annonçait des pertes pour le premier trimestre 2020 à hauteur de 150 millions d’euros mais aussi la suppression de 1.200 emplois et s’était vu refuser un prêt garanti par l’État britannique.
Autant dire que du coté de Woking, les voyants étaient alors passés de l’orange au rouge mais en cette fin de mois de juin 2020, le rouge pourrait virer à l’écarlate.
Pour la période d’avril à juin, l’Europe et une grande partie du monde ont vécu au rythme de l’épidémie.
Entre une activité économique et commerciale quasiment à l’arrêt, une écurie de F1 restée au siège de l’entreprise, l’absence de recettes publicitaires et le confinement des salariés, McLaren risque de payer le prix fort au point de se retrouver en grande difficulté durant l’été.
Malgré une réduction importante de la voilure et des projets, le constructeur automobile anglais va se retrouver dans quelques semaines en manque de liquidités alors qu’il doit payer des fournisseurs pour un montant d’environ 300 millions de livres sterling (~310 millions d’euros) d’ici au 17 juillet prochain, c’est à dire dans 3 semaines.
Si McLaren obtient cet argent, il pourra survivre à 2020 et regarder en direction de 2021, dans le cas contraire, toutes les hypothèses sont envisageables même les pires.
On aura à l’esprit que ce besoin de trésorerie fait suite à une première injection de fonds (~290 millions de livres sterling) réalisée en mars dernier par les principaux actionnaires de l’entreprise (le fonds Bahreïni Mumtalakat, le groupe TAG, la famille Latifi).
Autant dire que le situation est très tendue de tous les cotés pour McLaren qui cherche de l’air pour respirer et perdurer.
Hypothéquons l’hypothèque !
Pour s’en sortir, la firme de Woking souhaiterait mettre en hypothèque une grande partie de sa collection de voitures de course, mais aussi une partie de ses locaux présents sur le sol britannique.
Si le projet a du sens, il est confronté à un problème majeur. Un groupe d’investisseurs financiers vient de rappeler aux dirigeants de l’entreprise que l’ensemble de ces actifs a été hypothéqués il y a trois ans pour déjà obtenir une levée de fonds.
Arguant du fait qu’il n’est pas possible en droit (et en affaires) d’hypothéquer des biens déjà hypothéqués, ces investisseur ne veulent aucunement la levée de leur garantie car, selon leurs représentants et avocats, une telle action mettrait, au regard de la situation économique actuelle, clairement en danger la sécurité et la valeurs de leurs investissements.
L’honorable justice anglaise et la banque de Bahreïn entre dans la danse
Du coté du constructeur, on explique que cette situation très difficile, pour ne pas dire périlleuse, est liée en grande partie aux créanciers de McLaren qui souhaitent imposer leurs choix (financiers mais aussi de gouvernance) et forcer le constructeur à abandonner certains de ces projets.
L’action en justice que vient de lancer la firme automobile a pour but de mettre en place et ce, au plus vite, le plan financier qui permettrait de sauver McLaren d’une possible cessation de paiement et à moyen terme d’une faillite.
On apprend par ailleurs que McLaren serait actuellement en discussion la banque national de Bahreïn pour obtenir un prêt à court terme, d’un montant d’au moins 150 millions de livres sterling (~166 millions d’euros).
Les affaires doivent vite avancer car le rendez vous avec la justice anglaise a lieu dans une semaine et la « deadline » financière est fixée dans 22 jours…
Si aucune solution ne se met en place, McLaren devra se résoudre à un second plan de suppression d’emplois mais aussi à la vente d’au moins 20% à 30% des activités F1 de McLaren.
Affaire à suivre dans une semaine pour découvrir l’avis ou la décision de la justice anglaise sur ce dossier qui marie sport automobile, économie et fierté nationale, trois éléments auxquels les britanniques sont généralement attachés.
Via AP, FranceRacing, F1Actu, LBA, F1only.
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