Ancien président de FISA entre 1991 et 1993 puis président de la FIA (Fédération internationale de l’automobile) entre 1993 et 2009, l’anglais Max Mosley est décédé ce lundi 24 mai 2021 à l’âge de 81 ans des suites d’un cancer.
Une vie à choix multiples
Issu d’un milieu d’extrême droite, notamment du fait de son père Sir Oswald Mosley qui fut le fondateur du British Union of Fascists (BUF), un parti politique britannique proche des nazis et grand admirateur d’Adolf Hitler.
A l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, Max Mosley fut enrôlé par son père au sein de l’Union Movement, un nouveau parti d’extrême droite créé par son père. Ce passé très marqué à la droite de la droite fut, selon M. Mosley un vrai frein à sa carrière mais au tout début des années 1980, il a quand même œuvré pour les tories, le parti conservateur mené d’une main de fer par Margareth Thatcher.
Il fut aussi de l’aventure March Engineering (Max Mosley, A, Alan Rees, Graham Coacker, Robin Herd). Il y occupait les fonctions de directeur juridique et de responsable commercial. Il sera très présent dans l’histoire de March.
Malin et fin analyste du système, il fut de ceux qui ont poussé à la création de la March 2-4-0 qui ne devait rien gagner mais servir à faire venir les sponsors et l’argent comme il l’avait observé avec la Tyrell P34.
Avocat de formation mais aussi ancien pilote automobile amateur durant les années 1960 à 1969, Mosley était devenu à la fin des années 1970 conseiller juridique de la Formula One Constructors Association (FOCA) qui représentait les intérêts des constructeurs présent en Formule 1.
En 1991, Mosley est élu président de la FISA puis devient celui de la FIA en 1993.
Durant ses mandats, il travailla beaucoup sur le programme d’évaluation européenne des automobiles EuroNCAP et le renforcement de la sécurité dans le sport automobile après les accidents mortels de Roland Ratzenberger et d’Ayrton Senna à un jour d’intervalle, les 30 avril et 1er mai 1994 sur l’Autodrome Enzo e Dino Ferrari à Imola.
FIA, Sex and Power
Max Mosley a permis durant dix-huit années la prise de contrôle du monde de la F1.
Frère ennemi de Bernie Ecclestone, Mosley représentait le pouvoir politique dans le monde du sport auto et même automobile, laissant le champ libre à ‘Oncle Bernie’, dans le domaine économique et financier.
Avant qu’il ne devienne le patron de la FISA/FIA, Mosley, alors associé à Ecclestone, avait laissé agir le futur grand argentier de la F1 pour la création de la FOPA imposé depuis 1987 la FOPA (Formula One Promotions and Administration) comme unique gestionnaire des droits TV et de la publicité.
C’est surement un peu grâce à la « complicité » de Mosley que Bernie Ecclestone est devenu très riche.
Bien qu’il ait été souvent critiqué pour son attitude et ses prises de positions, Max Mosley restera à la tête de la FIA jusqu’en fin 2009, même après avoir été mis en cause de 2008 dans une affaire sexuelle et sado-masochiste au goût douteux.
Cette affaire ne causera pas à elle seule sa chute.
Après avoir envisagé fin 2008 d’être candidat à un cinquième mandat, le printemps 2009 s’annonce mal puisque la FIA et la FOTA entrent en conflit autour du thème de la future réglementation de la saison de F1 à venir.
Ferrari et di Montezemolo s’opposent aux choix que Mosley veut imposer mais ils échouent.
En représailles, Mosley joue les gros bras et se pose en maitre absolu de la F1 en disant :
« Nous sommes désormais en conflit et nous verrons qui gagnera à la fin. Et si vous voulez établir vos propres règles alors organisez votre propre championnat puisque nous possédons le championnat de Formule 1. Nous établissons les règles, nous le faisons depuis 60 ans et nous continuerons à le faire. »
Le crash n’attendra pas puisqu’en juin 2009 la FIA publie la liste des engagés pour la saison 2010 et les 2/3 des huit écuries membres de la FOTA réservent leur participation en fonction de la mise en œuvre du nouveau règlement.
Le lendemain, l’association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) annonce soutenir la FOTA.
Fin juin 2009, en même temps qu’il déclare officiellement sa candidature, la FIA et la FOTA signent les fameux accords Concorde mais soumis à diverses pressions, Mosley fait alors savoir qu’il ne briguera pas de nouveau mandat.
Durant l’été le patron de Ferrari lance une petite pique en direction de l’anglais qui réagit immédiatement en menaçant de revenir sur les Accords Concorde.
L’été 2009 se passe entre négociations avec les constructeurs, recherche d’un successeur, gestion du scandale sexuel et deuil familial.
Le dernier mandat de Mosley se termine au début de l’automne avec l’affaire du crashgate ou la révélation du scandale de l’écurie Renault au Grand Prix automobile de Singapour 2008.
Une fois rangé des voitures, Max Mosley se consacra essentiellement à son poste de président du GlobalNCAP et en œuvrant pour une amélioration de la sécurité des voitures du quotidien.
L’homme a été durablement marqué par son grave accident d’avril 1969 sur le Nürburgring au volant d’une Lotus 59B-Cosworth qui mit fait à ses rêves de carrière automobile.
Le motoriste et pilote de F2 Brian Hart avait dit de Max Mosley :
« Il ne pourra pas être le plus rapide mais c’était un pilote réfléchi. Il sait discuter, négocier, rester en dehors des problèmes et utiliser sa tête ».
C’est ce que Max Mosley a fait durant plusieurs décennies dans le monde sportif et automobile.
Via Wikipédia, The Guardian, Motorsport.