La compagnie de location de voitures américaine Hertz s’est mise hier vendredi 22 mai sous le régime de la protection de la loi sur les faillites.
La société américaine qui détient aussi les sociétés de location Donlen Corporation, Dollar Thrifty Automotive Group et Advantage Rent a Car est totalement anéantie par la fermeture de la majorité des aéroports et la mise à l’arrêt des gares ainsi que des trajets professionnels notamment outre Atlantique.
Hertz abattu par le Covid-19 et l’absence de déplacements
Pour l’instant, seules les filiales Hertz USA et Hertz Canada sont mises en faillite. Ce n’est pas encore le cas pour Hertz Europe, Hertz Australia et Hertz New Zealand.
Cette banqueroute d’une entreprise qui détient plus de 700.000 véhicules et 12.000 agences dans le monde n’avait pas pu payer une échéance financière de 400 millions de dollars dédiée au financement de sa flotte automobile et elle n’a pas pu trouver d’accord avec ses créanciers ce qui explique la mise en faillite et le placement sous « Chapter 11 ».
Il semble que les filiales Thrifty et Dollar soient les plus impactées par la crise puisqu’elles représentent plus de 65% du chiffre d’affaires du groupe aux USA et en Europe.
Hertz avait pourtant pris des dispositions pour faire face à la crise puisque vers le 20 avril dernier, la société avait déjà annoncé la suppression de 10.000 emplois en Amérique du Nord, soit 26,3% de ses effectifs mondiaux, pour faire des économies face aux risques économico-financiers dus à la pandémie de Covid-19.
Mais au final, ce sont beaucoup plus de salariés qui sont mis à la porte. Hier, le loueur a annoncé avoir licencié le double de ce qui avait été prévu puisque ce sont 20.000 personnes qui viennent de quitter Hertz.
Tout n’était pas rose chez le loueur depuis quelques temps !
Le créateur de l’activité en 1918 ne va pas bien depuis quelques années et surtout depuis son introduction en bourse il y a 14 ans.
Hertz a ainsi été rachetée par petits bouts par le milliardaire Carl Icahn qui tient dans ses mains quelques 39% du capital de Hertz et trois représentants au conseil de surveillance de l’entreprise.
Hélas, depuis une décennie, la société américaine subit les assauts d’Avis, d’Enterprise et des compagnies de VTC comme Uber et Lyft.
Si on en croit les éléments rapportés par le Financial Times, Hertz cumules les pertes d’exploitation depuis 2016 et ne parvient pas à conserver ses patrons puisqu’en moyenne, ils ne durent que deux années à la tête de la société ce qui est tout sauf un gage de fiabilité et de sérénité.
Un Chapter Eleven salvateur
Désormais placée sous le régime du chapitre 11, la société Hertz va activement travailler dans les prochaines semaines à se restructurer dans son organisation. Hertz va d’abord ré-échelonner sa dette de 19 milliards de dollars (~17.42 milliards d’euros) sans craindre les créanciers puis en discutera avec eux pour trouver une issue favorable à toutes les parties.
Via WSJ, AP, FranceInfo, FinancialTimes.