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Volkswagen : Brandstätter nommé patron de Volkswagen

La semaine passée, on s’attendait à assister à une belle session du jeu des chaises musicales au sein du groupe Volkswagen, notamment à cause de la situation qui prévaut chez le constructeur et de la crise qui s’est installée autour de la berline ID.3 et de sa plateforme MEB.
Au final, il n’en sera rien puisqu’Oliver Blume et Bernhard Maier restent à leurs postes c’est à dire respectivement patron de Porsche et directeur de Skoda.
On a donc appris que c’est Ralf Brandstätter qui prenait la direction de la marque Volkswagen mais pas celle du groupe qui reste entre les mains d’Herbert Diess.

Dans les bureaux et les salles de réunion feutrés du groupe wolfsbourgeois, les membres du conseil de surveillance ont choisi hier de nommer en remplacement de Diess, un homme du sérail, Ralf Brandstätter qui était jusqu’à maintenant le directeur en charge des activités opérationnelles de la marque.
Brandstätter deviendra donc le CEO de Volkswagen à partir du 1er juillet 2020 en remplacement de Diess.

Ralf Brandstätter, « ein volkswagener »

Comme le veut une tradition bien allemande, Ralf Brandstätter, 52 ans, est un ingénieur qui a fait l’essentiel de sa carrière chez Volkswagen puisqu’il est entré dans l’entreprise il y a 27 ans, c’était en 1993.
En plus d’un quart de siècle il a occupé différents postes de direction dans le cadre des projets internationaux du groupe.
Il est très vite nommé au secrétariat général de VAG.
En 2005, il part en Espagne où il est nommé responsable de l’approvisionnement, avant de devenir en 2008 membre du comité exécutif de Seat en charge des achats.
Comme tout se passe très bien, Ralf Brandstätter est récompensé et enchaîne les évolutions de postes/
2010 voit sa nomination comme directeur de l’approvisionnement extérieur du groupe, puis il devient directeur des achats groupés pour les nouveaux produits.
2015 voit sa promotion au poste de représentant général de Volkswagen et toujours en 2015 il devient membre du directoire de la marque Volkswagen en charge de l’approvisionnement.
Il est aujourd’hui, et depuis deux ans, le directeur de l’exploitation de la marque et directeur des achats.

Promotion ou discrète mise à l’écart pour Diess ?

L’actuel directeur général du groupe Volkswagen, Herbert Diess, qui cumulait jusqu’à maintenant les deux fonctions de patron du groupe et de directeur de la marque abandonne donc la direction opérationnelle de la marque de Wolfsburg.
Peu de commentaire de la part du Conseil de Surveillance qui se contente de faire savoir qu’il a simplement pris acte de cette décision.
Selon la marque VW, on précise (poliment ?) que ce changement donnera à Herbert Diess plus de latitude et de temps dans ses fonctions de patron du groupe industriel de Basse-Saxe.

Diess pourrait ici commencer à payer ses choix et peut être ses erreurs de gestion.
Plutôt critiqué au sein de l’entreprise pour les investissements (34 milliards d’euros) dédiés aux VE et VEA mais aussi pour les 50 milliards d’euros affectés à l’achat de batteries pour les véhicules électriques, sans oublier l’affaire MEB/ID.3 ou, plus récemment, l’affaire de l’arrêt de la fabrication des berlines compactes du groupe (Golf, A3, Octavia, Leon), cette nouvelle position permettra à Diess de souffler… ou de discrètement prendre la direction de la sortie dans quelques mois ou années.
Avec cette évolution de ses responsabilités, Diess paye aussi la nomination récente de Markus Duesmann, ex-BMW comme lui, à la direction d’Audi ainsi que sa féroce volonté depuis quelques années d’imposer au groupe une « électrification contrainte et forcée » qui aurait pu se faire de manière beaucoup plus douce et plus sensée.
On ajoutera que l’homme est aussi contesté pour sa politique d’austérité imposée à l’ensemble des marques mais aussi aux salariés du groupe, son affection pour les SUV et pour la possible mise en place d’un prochain plan économico-financier lié à l’épidémie de Covid-19.
Dans ce dernier projet, Herbert Diess risque fort de se trouver face à une fronde syndicale qui ne veut pas que l’on touche à l’emploi et aux salaires, notamment en Allemagne.
Une grève au sein du groupe et de ses usines, en cette période de timide relance mais aussi de crise générale, pourrait coûter cher à l’entreprise mais aussi coûter son poste à Diess en cas d’obstination dans certains choix.

A suivre.

Via AP, Reuters, VolkswagenNewsroom, FAZ.

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