La voiture électrique serait elle l’avenir de l’homme et même plus largement de l’humanité ?
C’est un peu ce que l’on tente de nous faire croire depuis déjà de nombreuses années.
Entre mouvements écologiques, ONG, état, Union Européenne, constructeurs automobiles et désormais les pétroliers, tout est fait pour que notre avenir soit électrique et un peu mobile plutôt qu’un peu thermique, un peu électrique afin de permettre à tous de pouvoir vivre au delà de 200 km autour de son lieu de vie.
Dans son livre Nicolas Meunier, ingénieur automobile et journaliste au média Challenges, met sur la table bon nombre d’élements objectifs et chiffrés qui nous aident à y voir plus clair dans un monde automobile sous tension et plus vraiment électrisant.
Même les pétroliers disent que c’est l’avenir !
Si Total, devenu Total Energie depuis peu le dit c’est que ça doit vraiment être vrai, le véhicule électrique est l’avenir de l’automobile.
Hop, deux déclarations officielles, quelques décrets contraignants, un dossier long comme un jour sans sans pain fourni par une ONG farouchement opposée au transport routier, une conférence de presse de la présidente de l’Union, un ou deux pétroliers qui vont dans le même sens en annonçant l’installation de 10 bornes entre Paris et Nice, un prestataire qui annonce fièrement l’installation de 35 bornes sur le territoire autour d’un buffet campagnard presque gratuit pris sur une aire d’autoroute… Voilà nous devons être conquis, électrisés et surtout en mesure de lâcher nos sales thermiques pour des VE pas des plus performants et surtout hors de prix.
Dans son livre, Nicolas Meunier nous rappelle à bon escient qu’il faudrait déjà prendre en compte la construction du véhicule qui dégage plus de CO2 pour une voiture électrique que pour une thermique notamment à cause des batteries, qui sont essentiellement produites en Chine, avec de l’énergie issue… du minerai charbon.
L’affaire est d’ailleurs loin d’être finie puisque la Chine à annoncé la construction de plusieurs centaines de centrales au charbon dans les 15 prochaines années.
Nicolas Meunier rappelle à juste titre qu’en tentant de limiter les émissions polluantes locales, on en crée une plus importante sur le lieu de production . Au final et après plusieurs milliers de kilomètres, il n’est pas du tout acquis que la voiture électrique soit le véhicule de transport le moins polluant.
Si on va le plus loin possible dans la démarche écologique, nous devrions intégrer (au moins en France), le coût environnemental des déchets nucléaires dans le bilan et là ce serait la cata’ puisque le fameux véhicule propre remporterait la palme de la pollution environnementale et pas seulement des émissions de CO2.
L’auteur ne se limite pas dans son propos aux seules émissions de CO2, au poids sur l’environnement de la fabrication, il profite de son livre pour rappeler qu’il a aussi une très importantes pollutions destructrices pour l’extraction des matériaux nécessaires aux cellules électriques, comme le cobalt ou le lithium.
Des pays d’Afrique comme la République démocratique du Congo, mais aussi des pays d’Amérique du sud et l’Australie sont de ces pays qui voient leur environnement pollué pour ne pas dire tué pour permettre à quelques centaines de milliers de conducteurs et de pseudo écolos de pouvoir circuler à bord de voitures non émettrices de CO2.
Ne perdons pas espoir puisque la Roumanie a réouvert il y a deux ans des mines de cobalt et un consortium industriel allemand a fait savoir qu’il allait bientôt exploiter des mines à ciel ouvert de l’autre coté du Rhin pour extraire à « la maison » les fameux métaux si rares et si chers. Avantages de l’affaire, peut être un peu moins de dépendance à la Chine et moins de pollution aérienne due aux émissions du fuel des bateaux qui transportent le minerai !
Moins d’émissions pour plus de changements et donc de pollution !
Au fil des pages, Nicolas Meunier explique et détaille les faits, les éléments généralement objectifs et concrets qui nous font comprendre que les fameux VE hors de prix, subventionnés pour exister sur le marché ne sont pas meilleurs amis d’une écologie pragmatique et active.
L’écologie de salon est souvent plus proche du pouvoir industriel qui se cherche actuellement un second souffle et de nouveaux revenus plutôt qu’une soudaine vocation pour l’environnement et l’écologie. L’affaire est essentiellement un changement de paradigme pour ceux qui tiennent le pouvoir, rien de plus d’autant que le VE n’a rien de durable. Nicolas Meunier résume l’affaire de la manière suivante :
« Acheter une voiture électrique aujourd’hui, c’est comme acheter un magnétoscope VHS juste avant l’arrivée des DVD sur le marché ».
Ainsi depuis moins d’une décennie, chaque nouvelle génération de ces véhicules électriques rend totalement obsolète la génération précédente en seulement quelques mois… souvent sans attendre de passer par la case restylage de mi vie. Nous en arrivons à l’absurde situation où, pour toujours moins polluer, nous sommes contraints à utiliser moins longtemps ces biens.
De fait, ce qui doit être changé plus souvent entraine insidieusement plus de fabrication et donc de pollution notamment dans le domaine de l’électrification automobile où la filière du recyclage, au delà des beaux discours politiques, est quasi inexistante.
Normes CAFE, Zones à Faibles Emissions (ZFE), Zones à Trafic Limité (ZTL), Bonus écologique, aides financières nombreuses (à croire que le marché du VE n’est pas mature en 2021 !!) sont là pour imposer un virage électrique irrémédiable aux constructeurs automobiles et bien sur aux conducteurs.
N. Meunier précise que le problème, c’est que nous sommes face à une réglementation qui ne s’intéresse qu’à une partie du problème (les émissions) et non à l’ensemble du problème du cycle de vie d’une automobile, c’est à dire de la pose du premier boulon à sa mise à la casse.
Au regard de la situation actuelle, tant d’un point de vue écologique, que social ou industriel, la voiture électrique n’est pas la solution miracle ni pour aujourd’hui, ni pour demain comme on tente de nous le vendre. Le VE est seulement une partie de la solution qui passe aussi par une mixité de l’offre, une position que, comme Nicolas Meunier, grand connaisseur de la « chose automobile », je défends depuis de nombreuses années.
Cette option offre de nombreux intérêts, un coût réel et social plus acceptable mais aussi une transition écologique probablement moins clivante. Elle aidera à ne plus faire passer la voiture propre pour une arnaque politique mais aussi économique.
Au fil des 144 pages du petit « Livre Vert » de Nicolas Meunier, grâce à une écriture facile, légère mais sans faille vous pourrez retrouver de nombreux éléments qui vous aideront probablement à vous forger une opinion ou à renforcer vos avis sur cet épineux sujet qui est tout sauf anecdotique.
A lire au fil de l’été, que ce soit dans une chilienne et sous le soleil ou plus posément à un bureau, ce livre est dans la droite ligne du meilleur de ce journaliste qui n’hésite que très rarement à bousculer les lignes.
L’Arnaque de la Voiture Propre
Nicolas Meunier
Editions Hugo Doc
11 x 20 cm
Prix : 9.95€ (existe aussi en eBook)
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