On en parlait depuis la fin de l’année 2022 et les syndicats étaient sur le qui vive dans l’attente d’une annonce. La direction de l’usine Stellantis de Sochaux a fait savoir le 30 janvier 2023 lors d’un CSE ainsi que ce mercredi aux médias, qu’elle mettait fin à l’équipe de nuit créée il y a six ans sur le site Stellantis implanté à Sochaux.
Cette équipe qui fabrique les SUV 3008 et 5008 était en place dans l’usine automobile du Doubs et elle va de nouveau s’arrêter. L’affaire n’est pas indolore pour les salariés sochaliens du groupe automobile puisque ce sont quelques 750 salariés (dont 700 intérimaires) qui sont concernés par cette fin d’activité.
La direction du site de Sochaux le confirme confirme que l »équipe de nuit va s’arrêter au printemps, dans le courant du mois d’avril mais aucune date n’est pour l’instant annoncée car cela va donc dépendre de la demande commerciale qui semble fléchir depuis quelques temps pour les deux SUV de la marque Peugeot nés en 2016, il y aura bientôt 7 ans et qui marquent le pas sur le marché face à une concurrence sans cesse renouvelée et plus féroce.
-33% pour la production et -28% pour le nombre de salariés
Sur les 750 opérateurs concernés par la fin de cette équipe de nuit, bon nombre sont des intérimaires dont les contrats ne seront pas renouvelés au printemps prochain.
Pour ce qui est des salariés en CDI et qui travaillaient de nuit, ils devraient normalement retrouver des horaires de jour grâce au doublement des équipes. A partir du mois d’avril 2023, seules subsisteront deux équipes de journée sur le site sochalien.
Avec cette décision, le site de Sochaux qui emploie quelques 2.700 salariéss en production dont un millier d’intérimaires va perdre près de 28% de ses effectifs ce qui n’est pas rien.
L’usine Stellantis sochalienne fabrique actuellement 1.200 véhicules par jour et avec la suppression de l’équipe de nuit elle va donc réduire sa production de 400 unités/jour ou de 33%. Ainsi ce ne sont plus que 800 véhicules qui sortiront de chaine de fabrication.
Selon les observateurs, mais aussi les syndicats, cette situation, qui serait due en grande partie à la baisse soudaine de la production. Cela s’explique en partie par l’état actuel du marché automobile actuel qui est plutôt orienté à la baisse et même de manière amplifiée pour les marques Peugeot et Citroën qui souffrent depuis quelques mois et qui ont pris « cher » en ce mois de janvier 2023 sur le marché automobile français.
La direction de l’usine assure qu’elle veut garder un certains nombre d’intérimaires car elle espère pouvoir remonter les volumes de la production avant la fin de l’année. On ne sait toutefois pas comment cela va être possible avec un marché mal orienté, une crise sociale et économique qui s’installe durablement et une concurrence qui ne retient pas ses coups.
Quant à l’idée de conserver des intérimaires pour le bon fonctionnement de la ligne de production, ce sont souvent des belles paroles qui font plaisir sur l’instant mais qui sont soumises aux aléas du marché et aux choix industriels et économiques futurs de la direction.
Les dirigeants de l’usine précisent que des nouveaux projets sont prévus pour le site industriel de Sochaux et qu’ils devraient permettre l’embauche de nouveaux salariés à un moyen terme… mais là encore le moyen terme ne fixe aucun délai pour le retour à l’emploi. On peut imaginer que ce sera dans six mois, deux ans ou jamais quand tout le monde aura oublié ce qui ce s’est passé en avril 2023.
La chaine de fabrication du SUV Peugeot 3008 dans l’usine de Sochaux
Les réactions syndicales
Les représentants du personnel qui s’attendaient à une telle décision depuis quelques temps ont toutefois été surpris et pris de cours par cette annonce faite en Comité Social et Economique ce lundi 30 janvier. Toutefois, les syndicats ont rapidement réagi à cette annonce et ils ont déclaré.
Eric Peultier pour FO de dire :
« Qu’on nous dise vite quand on ferme cette équipe de nuit. Une fois de plus, ce sont les intérimaires qui vont en faire les frais. Et les salariés qui vont devoir trouver une nouvelle organisation familiale dans l’urgence pour venir au travail.Aujourd’hui, quand on voit qu’on produit 1.200 véhicules par jour, avec des allongements d’horaires et des samedis programmés, on imagine que la demande commerciale ne fléchit pas tant que ça. On sait qu’entre chaque gamme de véhicules, il y a une bulle d’air, un peu moins de demande.
La direction nous annonce des samedis travaillés en mars, et des heures en plus, et on nous annonce qu’il n’y a plus besoin ensuite de l’équipe de nuit. Une chute brutale de 400 voitures par jour, c’est assez surprenant.
On espère surtout que l’arrêt de cette équipe de nuit ne va pas se traduire par une multiplication des séances supplémentaires qui pèsent sur les familles et leurs vies. »
Benoit Vernier, le délégué CFDT se fait moins virulent et d’ajouter :
« On savait que l’équipe de nuit tomberait cette année, mais pas si tôt. On espère que la réorganisation se fera dans de meilleures conditions qu’à l’automne 2021. Et on pense à tous ces intérimaires dont les contrats ne seront pas renouvelés« .
B. Vernier ajoute qu’avec la fin de l’équipe de nuit, la crainte est aussi sociale et que le syndicat s’opposera à toute mobilité forcée au sein des postes de l’usine le moment venu, c’est à dire au printemps prochain. On notera enfin que la Confédération Française Démocratique du Travail est plus proche des justifications « économiques »de cette décision apportées par la direction du site de Sochaux.
Un dossier qui sera à suivre dans les prochaines semaines et les prochains mois puis la direction parle de projets à moyen terme.
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