Dans un communiqué publié ce matin, Lua de Meo, le patron de Renault a déclaré :
« Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire ; et nous faisons un choix responsable envers nos 45.000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du Groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent. J’ai confiance dans la capacité de Renault Group à accélérer encore sa transformation et à dépasser ses objectifs moyen-terme. »
L’affaire était attendue depuis quelques semaines (23 mars 2022), ce lundi 16 mai 2022, elle devient une réalité. En effet, Renault Group vient de signer un accord pour céder sa filiale Renault Russie et sa participation dans Avtovaz.
Pas vraiment l’affaire du siècle pour Renault Group !
Ainsi, le conseil d’administration de Renault Group a approuvé à l’unanimité la signature des accords pour céder 100% des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67.69% dans Avtovaz à NAMI (l’Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs).
Pour faire simple et rapide, l’ensemble des actifs de Renault en Russie sont désormais la propriété de l’état russe.
Le montant de cette « transaction » ou, plus objectivement, session sous la contrainte politique, n’est pas connu mais si l’on se réfère aux annonces et propos entendus depuis le mois de mars, cela a du se faire pour le montant d’un rouble symbolique ou 0.015€ au cours du jour…
L’affaire n’est ni gagnante-gagnante, ni heureuse pour Renault Group puisque l’entreprise automobile française quitte le marché russe, son deuxième marché après celui de la France.
Toutefois, en fonction de l’évolution de la guerre russo-ukrainienne et de la situation politique en Russie, la firme au losange, l’accord de session prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans Avtovaz et ce durant les six prochaines années. Si l’idée est louable et envisageable, on pourra aussi se dire que la firme industrielle française va payer deux fois Avtovaz !
On aura aussi à l’esprit que ces dernières années, le constructeur automobile français a beaucoup investi dans Avtovaz pour moderniser et relancer la marque Lada tout en réorganisant l’entreprise depuis 18 mois afin de travailler de concert avec la firme roumaine Dacia.
Ce lundi, tout tombe à l’eau. Renault est obligé d’intégrer ces pertes « imposées » et fait savoir qu’une charge d’ajustement non cash correspondant à la valeur des immobilisations incorporelles, corporelles et goodwill consolidés du Groupe en Russie devrait être enregistrée lors des résultats financiers du premier semestre 2022.
Au 31 décembre 2021, cette valeur s’élevait à 2195 millions d’euros, ce qui est tout sauf négligeable en période de crise.
Pär ailleurs, les activités russes de Renault Group seront déconsolidées dans les comptes semestriels au 30 juin 2022 et organisées en application d’IFRS 5, c’est à dire « Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées ».
Quid des projets en cours ?
Ils semble qu’ils vont pour l’instant rester en l’état et ensuite ils seront probablement mis à jour par les ingénieurs si l’état russe met l’argent nécessaire dans les évolutions des Vesta, XRay, Granta, Largus sans oublier la Niva Travel. La mythique Lada Niva Legend (la vraie Niva, ex Lada 4×4) voit ici une opportunité pour prolonger son existence sur le marché de quelques années supplémentaires puisque sa remplaçante devait être développée sur la base du futur SUV Duster mais il n’en sera rien !
Ci dessous les gammes Renault Russie et Lada en 2022
Via Renault Group