Ralf Speth, le patron de Jaguar Land Rover ne sollicitera pas le renouvellement de son contrat de travail comme PDG des deux marques automobiles britanniques.
Certains pourront s’étonner de ce départ au moment où l’industrie automobile britannique n’est pas au mieux, mais c’est ainsi, Speth a peut être eu sa dose de soucis durant ces 10 ans et semble ne pas vouloir perdurer dans ses activités.
Une décennie et puis s’en va
Arrivé chez JLR en 2010, Ralf Speth, 64 ans, quittera donc ses fonctions au mois de septembre prochain. C’est Tata qui en a fait l’annonce officielle ce jour et explique que le discret patron a lui même demandé à quitter ses fonctions de CEO et de directeur exécutif et de Jaguar Land Rover.
Natarajan Chandrasekaran, le tout récent grand patron de Tata Sons a également déclaré que Ralf Speth deviendra dès septembre 2020 vice-président non exécutif de Jaguar Land Rover et qui restera au conseil d’administration de Tata Sons.
Les déclarations officielles
Natarajan Chandrasekaran, le président de Tata Sons mais aussi de Tata Motors et de Jaguar Land Rover plc a déclaré : » Je tiens à remercier Ralf pour sa passion et son engagement au cours des 10 dernières années. Ralf a développé Jaguar Land Rover en faisant passer l’entreprise du statut de fabricant de niche au Royaume-Uni à une entreprise premium reconnue qui est l’un des leaders sur le plan technologique. »
Ralf Speth d’ajouter : » Je me sens très honoré d’avoir travaillé avec autant de personnes dévouées et créatives, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Jaguar Land Rover.
Nous avons élevé Jaguar et Land Rover. Je tiens à vous remercier pour tout leur soutien et leur engagement. Désormais j’attends avec impatience de nouveaux défis passionnants. »
Si on en croit le Financial Times, c’est Hanne Sorensen, membre du conseil d’administration de Tata Motors, qui serait le probable successeur de Speth l’automne prochain.
H. Sorensen est l’ancien PDG de Maersk Tankers, la plus constructeur de pétroliers au monde.
Dix années de haut et de bas…
Ralf Speth, en une décennie de mandat a connu à la fois une revitalisation historique de Jaguar et de Land Rover après la crise de 2008/2009 mais aussi la crise qui a frappé les deux marques dès 2018 en entraînant quelques milliers de licenciements et l’annulation de plusieurs milliards d’investissements.
L’ancien dirigeant de BMW a supervisé l’ouverture d’usines à l’étranger (usines d’assemblage de véhicules en Slovaquie et au Brésil, usine de moteurs en Chine) et permis à l’entreprise de Coventry de croître et d’engranger de beaux bénéfices notamment grâce aux ventes Range Rover sur les marchés américains et chinois.
Il est aussi celui qui a fait entrer l’électrification au sein de la gamme Land Rover et bien sur Jaguar avec le I-Pace. Il est celui qui a pris la décision d’arrêter la producteur de Defender « classic », fait passer la très statutaire XJ du thermique à l’électrique et développé la griffe SVO.
On lui doit le développement de la gamme Land Rover mais aussi quelques atermoiements autour de la gamme Jaguar qui aurait besoin d’un peu de sex appeal ou de quelque chose de félin pour mieux réussir sur les marchés.
Speth est encore là pour sept mois, il a encore un peu de temps pour faire bouger les choses et surtout réussir le lancement du « New Defender ».
Via Tata, JLR, FinancialTimes.