.Le marché est au plus bas et poursuit sa baisse pour le onzième mois d’affilée. Les ventes de voitures neuves en France étaient déjà tombées à un très bas niveau en mars 2022. Selon les chiffres publiés ce dimanche 1er mai par la PFA, la baisse perdure et semble même s’accentuer. Ainsi en avril les ventes de voitures neuves ont baissé de 22.58% en avril par rapport à 2021 en France, avec seulement 108.723 immatriculations mais surtout de 42.23% par rapport au niveau d’avant crise c’est à dire avril 2019.
Sur le premier quadrimestre 2022, la chute du marché est 18.57% par rapport à 2021 mais surtout la baisse est de 36.07% par rapport à la même periode en 2019. Les analystes enfoncent le clou car l’affaire va perdurer et pourrait même s’amplifier dans les prochains mois.
Sur les quatre premiers de mois de l’année, les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 18.57% avec seulement 474.083 immatriculations. On notera aussi que le marché des VU est en nette baisse (-24.63%) ce qui laisse craindre que les chefs d’entreprises aient un peu de mal à appréhender l’avenir… du secteur automobile mais pas seulement.
Les chiffres des ventes en avril 2022
C’est dur pour tout le monde ou presque !
Le groupe français Stellantis a enregistré une très importante baisse de ses ventes. Elle est même bcp plus importante que celle de l’ensemble du marché en avril puisque le groupe a perdu 29.26% de ses ventes par rapport à l’an passé avec 35.496 immatriculations. Renault Group chute aussi mais un peu moins, avec une diminution des livraisons de 20.96% à 23.659 immatriculations. Renault est soutenu par Dacia qui progresse de +6.54%.
Le Groupe Volkswagen chute de 30.23% à 14.310 immatriculations malgré une bonne dynamique chez Cupra mais seulement 668 immatriculations qui ne font pas le poids pour redresser les chiffres.
A l’inverse, les ventes de l’américain Ford ont bondi de 10.88% avec 4.027 immatriculations et celles de Nissan de 47.84% à 2.908 immatriculations.
On notera la belle forme de Tesla qui échappe pour l’instant à la crise avec un bond de ses ventes de 42.99% et 8.578 véhicules immatriculés.
Toutefois en avril, le constructeur d’Austin (Texas) perd 54.03% de son volume de livraison avec seulement 97 autos immatriculées.
Alors que Hyundai chute de 8.43%, Kia surnage avec des ventes en progression de 9.09%.
Au chapitre des marques « positives », on note Alpine Cars avec une augmentation des livraisons de +158.90% et 189 unités de l’A110 livrées mais aussi Bentley qui fait un carton plein avec + 350% et 9 immatriculations.
Alfa Romeo progresse et voit le nombre de ses livraisons passer de 50 en avril 2021 à 148 en avril 2022 soit une progression de 196.00%.MItsu progresse de 158% et livre 258 autos en ce mois d’avril.
Chose rare, le groupe Toyota boit le bouillon, JLR se noie et les trois « premium » allemands + Porsche sont à la ramasse malgré leurs gammes électrifiées mais hors de portée de l’essentiel des acheteurs.
La part des VE est de 11.9% versus 38.1% pour l’essence, 16.3% pour le diesel et 28.4% pour les véhicules hybrides et PHEV.
Les chiffres montrent un déficit de plus de 100.000 livraisons entre le premier quadrimestre 2021 et celui de 2022. S’il n’y a aucune embellie dans les prochains mois, la tendance annuelle s’oriente vers un marché du neuf à bien moins de 1.5 million de voitures neuves ce qui nous ramènerait à un niveau équivalent à celui du début des années 70, c’est à dire à un demi siècle en arrière.
Des chiffres et des tendances sur le marché français en avril
Les TOP100 des ventes de VP et de VU depuis le 1er janvier 2022.
Si on en croit Jérôme Billon, directeur général de AAA Data, la baisse du marché se poursuit sur fond d’une forte diminution de la demande pour les motorisations à énergies thermiques et d’une poussée (raisonnable) de l’électrification.
Par ailleurs, le marché occasion est également en baisse, avec la recherche de véhicules économes et une certaine désaffection pour les autos estampées Crit’Air 3, 4 et 5 dans les villes de plus de 150.000 à 200.000 habitants.
La conjonction de bons nombre d’élements laisse croire que les lendemains ne chanteront pas vraiment mais, par contre,, pourraient bien déchanter. Sans chercher bien loin, on peut citer la crise des semi-conducteurs, la crise économique, la baisse du pouvoir d’achat (avec une priorité logique donnée à l’alimentation et au logement), la guerre en Ukraine et sa pression morale et politique, le manque de matières premières, une possible crise autour des matières premières destinées aux batteries, la hausse permanente du prix de l’énergie, l’actuelle quasi immobilité dans la mise en chantier des infrastructures de recharge, l’incertitude du lendemain, la période électorale et politique incertaine et la peur de l’avenir sont au nombre des facteurs à prendre en compte pour avoir une idée de ce que pourrait bien être le marché automobile dans les prochains mois ou mêmes prochaines années.
Au final en ce printemps 2022, rien ne va comme on l’imaginait après la sortie de la crise sanitaire et cela ne pourrait être que les prémices d’une crise du monde automobile mais aussi d’une crise plus globale durable et fortement impactante pour le monde économique mais aussi pour les populations.
Via PFA, AAAData.