Alors que Ralf Speth, qui dirige Jaguar Land Rover depuis dix ans, quittera ses fonctions à l’expiration de son mandat en septembre prochain, le constructeur automobile britannique s’enfonce encore un peu plus dans la crise qui le ronge depuis déjà deux ans.
1.100 intérimaires ne verront pas leurs contrats reconduits
En début de semaine, le groupe indien Tata Motors, propriétaire du constructeur automobile anglais a fait savoir qu’il allait supprimer 1.100 emplois intérimaires et qu’il allait s’efforcer de réaliser un milliard de livres (1.1 milliard d’euros) d’économies supplémentaires pour faire face à la crise que connait l’entreprise depuis de longs mois et celle provoquée par l’épidémie de coronavirus.
Si on en croit la direction de Tata Motors, l’objectif de ces mesures supplémentaire est d’aider à la préservation de la trésorerie et d’établir de nouvelles priorités dans les investissements à venir de l’entreprise.
Objectif : 5 milliards de gain financier
Le directeur financier du groupe indien, PB Balaji a précisé que Tata Motors s’attend désormais à ce que sa filiale anglaise réalise quelques 5.0 milliards de livres d’économies d’ici au mois de mars 2021
L’entreprise indienne assure que sur cette somme, 3.5 milliards de livres sterling d’économie ont déjà été réalisées.
Ces 1.1 milliard d’économie réalisés avec la suppression des contrats d’intérimaires porteront à 4.6 milliards de livres sterling le montant des gains obtenus.
JLR va toutefois encore devoir trouver entre 400 et 500 millions de livres d’économie à faire en 9 mois, ceci sans compter l’impact de la crise sanitaire dont les effets pourraient être durables.
Jaguar Land Rover a subi sur le premier trimestre 2020 une perte avant impôts de 501 millions de livres en raison de l’impact des 800 millions de livres qui sont dus à la la pandémie de Covid-19.
Pour cette année, les dépenses d’investissement du constructeur vont être ramenées à 2.5 milliards de livres pour l’exercice en cours contre plus de 3.0 milliards en 2019.
Si cet objectif est atteint, JLR pourrait ne pas avoir à envisager un nouveau plan social d’ici à la fin de l’année ou en 2021.
Et si JLR rejouait ses gammes
Reste que JLR, en situation difficile, a loupé plusieurs coches depuis quelques années qui aurait pu lui permettre de mieux s’en sortir.
On citera en autres, le refus de lancer Jaguar sur le segment C et le choix qui a voulu que Land Rover monte en gamme au point de ne fabriquer plus que des quasi Range Rover ou des Land Rover au prix des Range Rover.
Le constructeur de Solihull aurait du regarder dans son histoire et s’apercevoir qu’à son lancement en 1997 le Freelander (L314 puis L359) qui était un SUV compact encore abordable avait connu un certain succès.
Il va peut être falloir revoir le positionnement et les gammes des deux marques sous peine de les voir disparaître avant la fin de la décennie.
Ci dessous, la Jaguar R-D6 Concept de 2003 et Land Rover Freelander Mk1
Via Reuters, Bloomberg, JLR.