C’est officiel depuis ce lundi matin, 30 janvier 2023. L’Alliance Renault-Nissan va être profondément remaniée pour permettre la mise sur un pied d’égalité des deux constructeurs automobiles. Après des mois de négociations et de discussions plus ou moins tendues, le constructeur français et son homologue japonais vont de concert, revoir leurs positions au sein de l’Alliance née en 1999 lors du sauvetage de Nissan par Renault mené par Carlos Ghosn.
Une grosse modification du « contrat de mariage »
Dans le communiqué du jour, les deux entreprises précisent que cette évolution a pour but de renforcer les liens de l’Alliance et de maximiser la création de valeur pour l’ensemble des parties prenantes.
Cette importante modification du contrat passé entre les deux groupes il y a 24 ans fait essentiellement suite à la grave crise de confiance qui a suivi la chute du patron de l’Alliance, Carlos Ghosn, en 2018 et à l’évolution du marché automobile mais aussi de la conjoncture mondiale depuis 4-5 ans.
Le nouvel accord prévoit que le constructeur automobile français voit sa participation dans Nissan fortement diminuer. En effet, celle-cille passera de 43.4% actuellement à seulement 15% dans quelques mois. Avec cette évolution de la participation, les deux groupes automobiles détiendront une part égale du capital de l’autre.
Le nouveau contrat de « mariage » prévoit par ailleurs une obligation de conservation, ainsi qu’une obligation de plafonnement de leurs participations respectives dans le capital du partenaire.
On apprend par ailleurs que Renault ne va pas vendre immédiatement ou dans prochaines semaines les 28.4% en actions qu’il détient chez Nissan car la valeur de marché actuelle est très inférieure à celle inscrite dans la comptabilité du constructeur au losange.
Ainsi pour éviter ue grosse dépréciation qui ferait perdre beaucoup d’argent à l’entreprise automobile de Billancourt, Renault va transférer cette tranche de 28.4% dans une fiducie basée en France, où les droits de vote attachés à ces actions seront « neutralisés » pour la plupart des décisions.
Pour mémoire, une fiducie est une sorte de contrat par lequel un bien est cédé comme garantie à un créancier, lequel devra le restituer au débiteur lorsque celui-ci aura rempli ses obligations.
Renault va aussi contiuer de percevoir des dividendes sur ces titres Nissan jusqu’à leur vente effective définitive et totale. Le temps fixé pour la vente des actions n’est pas tenu à un délai spécifique. Cela pourrait ainsi se faire d’ici à la fin de l’année mais aussi d’ici un, deux ou trois ans, ce qui apparait d’ailleurs plus probable.
Nissan va s’impliquer dans l’électrification des projets
Le constructeur japonais annonce qu’il va investir mais aussi s’investir dans Ampère, le nouveau pôle électrique de Renault Group et il fait savoir qu’il s’impliquera pour en devenir un actionnaire stratégique à tout point de vue sans toutefois apporter de précision ou des éléments tangibles pour l’instant.
Nissan se sera pas impliqué dans le pôle thermique de Renault, Horse, il cède donc sa place à Geely Group et Aramco.
Le communiqué explique que des éléments de la nouvelle alliance sont en cours de rédaction et qu’ils devront par la suite être actés par les deux conseils d’administration de Renault et Nissan.
Parmi ces accords, il semble y avoir de nouveaux projets prévus pour l’Amérique latine, l’Inde mais aussi l’Europe… donc autour des véhicules électriques.
Voilà, globalement, les principaux points de l’accord qui met en place une nouvelle Alliance qui ressemble moins à un unique acteur comme nous l’avons connu depuis une vingtaine d’années qu’à un partenariat industriel comme nous en connaissons de nombreux dans le monde automobile.
Cette nouvelle Alliance Renault-Nissan sera officiellement présentée et détaillée dans une semaine lors d’une conférence de presse qui aura lieu le lundi 6 février 2023.
Via Renault, Nissan, AP.