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Renault : de Meo favori, Koller en outsider

Depuis que la marque au losange s’est séparée de son directeur général Thierry Bolloré, la firme automobile cherche un nouveau directeur général capable de cohabiter avec l’actuel président du Groupe Renault, Jean-Dominique Senard.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la tâche ne semble pas aisée. Toutefois l’affaire paraît se décanter un peu puisque ce mardi 10 décembre se tenait un conseil d’administration du constructeur automobile qui devait permettre d’en savoir un peu plus au sujet du futur patron de l’entreprise.

Ils partirent quatre ou cinq et arrivèrent à deux

Ce jour, se tenait à Boulogne-Billancourt au siège de Renault, un conseil d’administration durant lequel les membres ont fait un point sur l’état d’avancement du recrutement du futur directeur général de la marque au losange.

Sans réelle surprise, c’est le nom de l’italien Luca de Meo, l’actuel patron de Seat, qui est le choix du conseil d’administration du groupe automobile français.
Si Henri Poupart-Lafarge, le patron d’Alstom et l’ex directeur général délégué d’Airbus devenu depuis l’an passé le président de Palantir France, Fabrice Brégier, ont été écartés très rapidement du choix final (avant même le conseil d’administration de ce mardi 10 décembre), c’est essentiellement parce que leurs parcours professionnels sont éloignés du monde de l’automobile.
Le cas Clotilde Delbos, directrice financière Renault et actuelle directrice générale de Renault, semble lui aussi réglé non pas à cause de sa méconnaissance du monde de l’auto mais du fait d’un profil de carrière très, voire trop financier.

Ici, le trombinoscope des candidats potentiels au poste de DG de Renault avant le conseil d’administration du jour (Fabrice Brégier, Clotilde Delbos, Luca de Meo, Patrick Koller, Henri Poupart-Lafarge)

Bercy apprécie Koller

Si Luca de Meo semble faire la course en tête, un outsider est arrivé et il pourrait créer la surprise. Il s’agit de Patrick Koller, l’actuel directeur général de Faurecia. 
Que ce soit pour l’actionnaire « Etat français » ou le président de Renault, Jean-Dominique Senard, la connaissance du monde automobile et une vraie expérience de direction dans ce secteur industriel serait un « vrai plus », ce qui est le cas de P. Koller qui
Si on s’en réfère aux éléments rapportés par les agences de presse et les médias économiques, Bercy et Bruno Le Maire auraient les yeux de l’amour pour le franco-allemand qui dirige d’une main de fer, et avec succès, l’équipementier français.
Du coté des dirigeants de Renault, si on reconnait ses compétences et ses résultats, on trouve l’homme peu souple et trop dirigiste.
Le caractère de Koller ne semble pas forcément « Senard compatible » ce qui pourrait très vite créer des tensions au sommet de l’entreprise qui subit depuis l’automne 2018 la crise sur les marchés, les problèmes liés à la relance de l’Alliance et les contrecoups de l’affaire Ghosn.
Des cadres de Renault expliquent qu’il a la réputation d’être colérique et dogmatique, de ne pas écouter les autres.
En fait, selon des membres de la direction de la marque au losange, P. Koller serait exactement l’opposé de ce qu’il faut actuellement à la tête de l’entreprise.
Pour ajouter de l’eau au moulin de JD Senard, une source très proche du dossier affirme que l’une des urgences du moment chez Renault est de revoir le portefeuille de modèles, de repositionner la marque  et sa gamme.
Pour cela, la dite source explique qu’il faut une réelle expérience produit du choix du design initial à la mise sur le marché ce que n’a pas Koller qui a uniquement l’expérience de la sous traitance. On arrive ici peut être dans le « chipotage » plus que dans une réalité

Renault fait de Meo son favori

Sans que cela surprenne, Luca de Meo est le choix et l’homme de la situation selon les actuels dirigeants de Renault.
De Meo est vu comme un homme avec du charisme, de l’empathie et avec une vraie vision de ce qu’est une marque automobile et le marché.
Ses partisans n’hésitent pas dire que c’est un peu un homme de la marque au losange puisqu’il a commencé sa carrière chez Renault. Ils rappellent qu’il est allé ensuite chez Toyota Europe, puis dans le Groupe Fiat, où il a exercé la fonction de directeur des services commerciaux des marques Lancia, Fiat et Alfa Romeo.
Il est aussi devenu le patron d’Abarth puis le directeur général du marketing de la firme automobile turinoise avant de partir pour le Groupe Volkswagen en 2009 comme directeur du marketing de VW et du groupe allemand.
Les « pro de Meo » ajoutent que l’homme est totalement bilingue (français/italien) et même un peu plus puisqu’il parlerait cinq langues.
Bref, Luca de Meo a beaucoup d’éléments en sa faveur, sauf un… son contrat de travail.
Le groupe industriel de Basse-Saxe a en effet mis en place différents éléments dans le contrat qui seront surement le principal frein à l’embauche de l’italien.
On pense notamment à une fameuse clause de non concurrence qui risque de compliquer les négociations à venir qui pourraient prendre plus de temps que prévu initialement avant de pouvoir envisager l’embauche de l’italien.

Le dossier n’est donc pas clos et il y a fort à parier qu’il ne sera pas réglé avant les fêtes de Noël et du Nouvel An surtout si le groupe Volkswagen qui a bien bordé le contrat qui lie de Meo au groupe allemand depuis une décennie ne veut pas le voir partir.
L’affaire est donc à suivre, d’une part pour savoir qui sera l’heureux élu et d’autre part pour constater qui, de Le Maire ou de Sénard, aura été le plus fort ou le plus persuasif.
L’état actionnaire n’a pas commenté la situation mais un porte parole officiel a dit : »Nous faisons confiance à la direction de Renault pour choisir son directeur général« .

A suivre.

Via AFP, LeFigaro, LesEchos, L’Express.

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