L’usine PSA installée à Trnava, près de Bratislava, en Slovaquie serait inquiète et en proie à des doutes au sujet de son avenir .
Un site industriel performant en danger ?
Le site industriel de Trnava qui produit les importantes Peugeot 208, e-208 et Citroën C3 se sentirait en difficulté pour ne pas dire menacé à cause d’un possible déficit de compétitivité.
L’usine slovaque est pourtant d’importance au sein du processus industriel du groupe automobile français mais elle craindrait pour son futur, notamment dans le cadre de la mise en concurrence des sites du groupe automobile franc comtois pour obtenir un nouveau modèle à produire dans les prochaines années.
Il y a quelques jours les dirigeants de l’usine slovaque ont fait part de leurs inquiétudes sur l’avenir du site qui souffrirait, selon eux, d’une perte de compétitivité et de l’impact négatif de l’épidémie de Covid-19.
Si on veut bien comprendre l’effet néfaste de l’épidémie sur l’activité du site industriel, on est plus sceptique au sujet de la compétitivité d’une usine qui a produit l’an dernier 371.152 véhicules soit une augmentation de la production de 5.4 % de plus qu’en 2018.
Par ailleurs, PSA Trnava est l’un des quatre constructeurs automobiles les plus importants de Slovaquie.
Des coûts salariaux trop élevés…
Stéphane Bonhommeau, le directeur général de l’usine explique que pour l’instant aucun plan de licenciement massif n’est prévu et que cela signifie que le site PSA peut pas réduire certains frais et charges contrairement à d’autres usines du groupe. Ces coûts de production seraient dus aux prix élevés de l’énergie en Slovaquie mais aussi et plus étonnamment au coût du travail.
Le site risque donc d’être handicapé par ses coûts de production qui restent stables et non orientés à la baisse.
A la vue du document ci dessous datant de 2017, on constate l’écart important qui existe entre le salaire d’un ouvrier PSA travaillant à Douvrin et celui d’un salarié slovaque travaillant à Trnava à un poste similaire. Le salaire de l’ouvrier slovaque est 43.54% moins élevé que celui du salarié français et il est fort peu probable qu’en moins de trois ans, le salaire slovaque ait augmenté de de plus de 510€…
Martin Dzaman, directeur adjoint de PSA en Slovaquie, a par ailleurs clairement fait savoir que l’usine de Trnava, qui emploie actuellement quelques 4.500 personnes souhaitait produire un autre modèle d’une des marques du groupe PSA afin de se maintenir et de pérenniser son avenir.
Il a d’ailleurs été assez clair dans son propos puisqu’il a assuré que le site souhaitait se porter candidat pour la fabrication d’un autre modèle pour le groupe dans les toutes prochaines années.
Il a poursuivi en faisant savoir que si le site slovaque ne remportait pas cette lutte interne, le futur de l’usine pourrait être compromis car Trnava n’a pas vraiment de visibilité pour le moment au sujet de son avenir industriel.
Ces discours ou propos sont ils des signent avant coureurs d’un plan social en Slovaquie, de discussion avec les représentants du personnel pour négocier les salaires ou est-ce un moyen détourné pour mettre une « pression » discrète sur la direction du groupe PSA et de Carlos Tavares ?
Il est encore trop tôt pour le savoir mais la direction de l’entreprise saura nous en parler en temps voulu.
On pourra ajouter que l’affaire est loin d’être close notamment dans le cas d’une fusion avec FCA qui a, entre autre dessein, celui de réduire les coûts de production.
Via AFP, L’ArgusPro.
Document : L’Angle éco