La fameuse DMC 12 revient sur les écrans. Ici, pas question de convecteur temporel, de vitesse imposée de 88 mph et encore moins de Marty Mc Fly ou de Doc Emmett Brown mais plutôt un film qui hésite entre le documentaire et le biopic autour de la vie tumultueuse de John Delorean, le fondateur de la DeLorean Motor Company qui produisit la désormais quasi mythique DMC 12.
Un coupé devenu mythique grâce au cinéma et non grâce à son moteur
Si la DMC 12 est devenue une automobile emblématique ou appréciée, c’est surtout grâce au film Retour vers le futur sorti en 1985 plus qu’à ses performances ou qu’à son fameux moteur V6 2.85 L PRV.
On gardera toutefois à l’esprit que ce coupé aux capacités assez quelconques, même au début des années 80, est le fruit d’un travail stylistique mené par Giorgietto Giugiaro pour ItalDesign et du savoir faire d’un certain Colin Chapman.
En effet, on l’a oublié mais la DMC 12 profite d’une partie du chassîs ainsi que des trains roulants de la très anglaise Lotus Esprit.
L’auto marquera son époque en apparaissant avec une carrosserie brute en acier inoxydable brossé (l’inox 304 austénitique) qui, d’ailleurs, fait toujours son petit effet sur les gens quand ils aperçoivent une DMC 12.
Avec son moteur PRV de 130 ch, sa BVM5, la DMC annonçait des perfs’ raisonnables puisque sa Vmax s’établissait autour de 200 km/h et le 0 à 100 km/h expédié en 8.8 secondes. Les choses se gâtèrent quand DeLorean associa le V6 avec une BVA à trois rapports conçue par Renault et fabriquée par la STA à Douvrin.
Dès lors, l’auto perdit quelques km/h en vitesse de pointe, 2 secondes dans l’exercice du 0 à 100 km/h et surtout de l’agrément ainsi que le peu de sportivité ou de dynamisme qu’elle avait.
On se dit que l’installation du » Convecteur temporel de Doc Emmett » aurait été une bonne chose pour le coupé nord irlandais mais cela ne reste que du cinéma.
DMC 12 : 7 ans d’existence et seulement 2 années en production
L’aventure DMC 12 débute quasiment au milieu des années 70, 1976 très exactement quand John Zachary DeLorean s’associe à William T Collins (ex ingénieur en chef de Pontiac) pour lancer le projet DSV (DeLorean Safety Vehicle) .
Le projet doit emmener vers une automobile de qualité, efficace dotée d’organes de sécurité très performants pour l’époque (déformation de la structure préprogrammée, protections des passagers, premier projet d’airbag conducteur, système de freinage, chassîs moderne).
Ce n’est pas tout car DeLorean, probablement en avance sur son temps et percevant les problèmes de surconsommation et de pollution voulait une voiture que l’on dira « éthique » ou acceptable d’un point de vue humain et environnemental.
J.DeLorean veut un projet automobile qui prenne en compte la sécurité (active et passive) mais aussi l’environnement c’est notamment pour cela qu’il fait le choix de matériaux durables, réparables et recyclables en fin de vie.
Pour lui, ce choix est un gage de longévité mais aussi de bonne image. Avec la DMC 12 ou plus exactement le projet DSV, DeLorean désire aller à l’encontre de ce que font les Big Three d’alors (GM, Ford et AMC), c’est à dire des autos de qualité très médiocre et quasi « jetables ».
On le dit peu mais le projet DeLorean devait initialement être propulsé par un moteur rotatif de type Wankel mais l’arrêt de la fabrication de ce type de propulseur par Comotor mit un brusque terme à cette envie de singularité mécanique.
Aussi les premiers prototypes prirent la route avec un moteur français, très exactement un L4 né chez Citroën et probablement issu de la lignée des moteurs des DS et CX mais ce bloc manquait de performances et de caractère c’est pourquoi DeLorean se tourna vers le tout récent PRV6 proposé par la co-entreprise Peugeot-Renault-Volvo.
Attendue pour 1979, la voiture pris du retard notamment à cause de quelques petits problèmes de mise au point mais aussi et surtout à cause des événements qui se déroulaient en Ulster. L’usine DeLorean étant installée à Dunmurry dans la région de Belfast, les derniers essais avant lancement prirent plus de temps que prévu et c’est finalement en 1981 que le premier exemplaire du coupé DMC sortira de la chaîne de fabrication.
Pour des raisons que nous connaissons tous et notamment des gros problèmes de qualité mais aussi faute d’argent, le coupé ne sera produit que durant deux années à peine avant que l’entreprise ne soit mise en faillite fin 1982.
DeLorean Motor Company dépose le bilan et cesse toute activité à la suite de l’arrestation de John DeLorean à l’automne. Dès décembre la marque est quasiment morte, toutefois grâce à l’entreprise Consolitared International, plus d’une centaine de DMC-12, partiellement assemblées, seront terminées puis mises en vente ce qui permit à la marque d’exister durant l’année 1983. Ces exemplaires vendus, l’auto disparaît du marché après avoir été produite à 8.593 unités.
Le coupé DMC 12 n’est plus mais l’arrivée, en 1985, sur les écrans du film Retour vers le Futur assurera une belle postérité à ce modèle qui a désormais une place à part dans l’histoire automobile.
Le film
Distribué par IFC Films, produit par Tamir Ardon, XYZ Films et 9.14 Pictures,
réalisé par Don Argott et Sheena M. Joyce, avec Alec Baldwin dans le rôle de DeLorean, le film Framing John DeLorean se situe quelque part entre le documentaire, le docu-réalité et le biopic. Il nous retrace le destin d’un homme qui s’est donné les moyens, souvent pas très légaux, pour aller au bout de son projet pour ne pas dire de son rêve.
On se rappellera tous que John DeLorean est tombé pour trafic de drogue, toutefois il fut libéré grâce à un nom lieu car la justice américaine montra qu’il s’agissait d’un piège que lui avait tendu le Federal Bureau of Investigation. On évoqua alors l’ombre de GM derrière cette affaire mais rien ne fut jamais prouvé ou au moins rendu public.
Pour découvrir la bande annonce du film hollywoodien, c’est la par là.
La sortie dans les salles obscures est prévue pour le 7 juin prochain.
Via IFCF, wiki, Youtube et le livre « John Z, the Delorean & Me: Tales from an Insider »