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Essai Toyota Aygo X : « My Baby Toy’ is funtastic »

Apparue en 2005, en collaboration avec le duo de PSA, devenue depuis Stellantis, la petite Aygo, est un succès confirmé dans toutes l’Europe.
En seulement deux générations, elle a dépassé le millions de ventes. Tandis que les petites jumelles Peugeot 108 et Citroën C1 ont quitté la productionn Toyota fait de la résistance et offre une nouvelle génération née sous le signe du X.
Nous sommes allés la découvrir il y a peu dans son environnement naturel, une grande ville, sa banlieue et même un peu au delà.

Une concurrence plus du tout féroce

Il fut un temps où le segment A était très intéressant, offrant un accès à la gamme d’un constructeur. Une porte ouverte sur le savoir-faire, un nom, un esprit d’une marque et une offre économique.
Chacun y allait de sa petite originalité pour répondre à une demande importante des citadins avec des véhicules économiques, pratique, aux gabarits raisonnable et un usage généralement urbain. Dans cette course à l’ingéniosité, notons la Renault Twingo (1993-2006), l’inusable Fiat 500 (2007-…) et surtout la petite Panda (1980-2003), la triplette de Volkswagen group (Up!, Citigo, Mii). En 2022, je vous demande bien lesquelles sont encore en vente. Opel a tenté à la fin de la décennie 2010 d’apporter sa pierre à l’édifice avec les Karl et Adam mais elles ont disparu avec le rachat en 2017 par Stellantis. Seat, Skoda et Volkswagen vendent aux comptes gouttes les Up!. Ford a jeté l’éponge avec la Ka+, Peugeot et Citroën sont les derniers à avoir abandonné l’affaire avec la fin de l’accord avec Toyota en arrêtant à leur tour leurs mini-citadines. Ceci en attendant, en 2023, l’arrêt de la Renault Twingo.
Tout est-il aussi morose que dans la chanson Nantes de Barbara ?
La réponse est mi-figue, mi-raisin ou à la croisée des chemins. La nouvelle petite citadine japonaise va être confrontée aux récentes coréenne Kia Picanto et sa jumelle, la Hyundai i10 comme aux italiennes Fiat Panda, 500 thermiques et plus récemment électrique avec la 500e. La bête du Gevaudan qui a fait disparaitre les voitures du segment A étant à nouveau le même coupable que pour beaucoup d’autres modèle, le SUV. Si on veut dédouaner les Sport Utility Vehicles pour cette affaire, l’autre coupable s’appelle Normes Européennes Euro6d et bientôt Euro7.

Une Aygo X, pour Cross et non X

Pour la nouvelle génération de l’Aygo, Toyota fait désormais cavalier seul. La petite japonaise est plus longue de 24 cm pour s’établir à 3,70 m, la ligne globale de la précédente version est conservé mais elle se crossoverise. Place à une auto plus longue, plus large (1,74 m) mais surtout plus haute (1,52 m). Elle gagne au passage des jantes 17 pouces de série et, sur les versions plus haut- de-gamme, elle chausse du 18 pouces.
Les ailes désormais plus marquées, sont en plastique peint noir, le montant C est lui aussi noir, donnant un aspect très graphique à la puce qui est construite en République Tchèque dans l’usine Toyota de Kolin désormais appelée TMMCZ (Toyota Motor Manufacturing Czech Republic) en remplacement de l’ancien nom TPCA (Toyota Peugeot Citroën Automobile).
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Le châssis est en partie repris de la Yaris et la Yaris Cross, il s’agit de la plateforme TNGA-B (un doux nom !) qui permet moins de poids pour l’Aygo X tout en garantissant une meilleure rigidité de la structure. Les feux avant évoluent avec une forme en  » pince de crabe » et ils sont uniquement full led, l’arrière reprend l’esprit du dessin de ceux de l’ancienne génération avec notamment un hayon de coffre vitré et des feux tout en hauteur et en crosse (à moins que ce ne soit de serpe).
Ne l’appelez plus Aygo mais Aygo Cross…
C’est un peu compliqué à expliquer, mais sachez que le SUV de la Yaris s’écrit Cross mais l’Aygo Cross s’écrit avec un X. Allez savoir pourquoi mais ce sont surement les choix faits après de longues discussions dans les bureaux des services de marketing.
La nouvelle mini citadine signée Toyota est désormais un mini crossover destiné à correspondre aux goûts et aux attentes des consommateurs, désormais friands de SUV (50% du marché). L’habitacle offre un minimum d’espace, et sur notre première version d’essai « Air Limited » l’intérieur est égayé de nombreuse touches de couleur orange qui se retrouvent sur les sièges, le cerclage de l’écran tactile ou encore autour du levier de vitesse.
Sous le capot moteur, nous retrouvons sans surprise le petit 3 cylindres atmosphérique développant 72ch. Alors que vaut la nouvelle Aygo X sur la route ?

La petite Aygo X a pris la pose sur les rives de la Saône

La jungle urbaine et péri-urbaine est son domaine

Dévolu comme cité plus haut principalement pour se déplacer en ville, nous avons pris le volant de la version Air Limited, version de lancement, dans les rues de la capitale des Gaules : Lyon.
A travers les petites rues lyonnaises, le petit 3 pattes se révèle à sa place, il se montre à la fois discret et rauque lors des phases d’accélération.
Ici la version Air Limited, est richement dotée, et se reconnait à sa teinte Vert Cardamome, les touches d’orange ainsi que son toit ouvrant en toile et… ici la boite S-CVT.
Linéaire, la boite de vitesse CVT montre sa faiblesse aux premières montés, en étant très présente en phase d’accélération, ce qui incitera presqu’à mettre un commentaire désobligeant sur cette CVT sur le site ou le forum de nos confrères de Caradisiac.
Bien que peu adepte et peu utilisateur de ce type de transmission, on notera que la CVT en version 2022 n’hurle pas comme lu par le passé. Elle est certes présente et bruyante mais sans jamais hurler à la mort sous l’effort comme c’était le cas dans le passé ou sur les Daf 33.
La position de conduite est agréable puisque surélevé, offrant une vision large devant soi. L’écran est idéalement situé même si la « bulle » du tableau de bord l’entourant est à notre goût un peu trop épaisse et absorbe un peu de l’espace aux places avant.
Une chose est sure la petite Toyota est à sa place dans l’univers urbain.
Malgré la boite CVT qui semble toujours chercher le bon rapport, les reprises sont suffisantes, notamment sur le long périphérique lyonnais.
La mini Toy’ est amusante à mener et se relève excellente à travers le commun de la circulation en ville et son design sympathique fait tourner les têtes et déclenche les sourires. Le châssis fait plus que le nécessaire au regard de la puissance disponible et le mettre en défaut relève presque de la gageure.
Toutefois, il fait preuve d’un réel dynamisme et d’une précision de bon aloi ce qui est un gage de facilité de conduite mais aussi de sécurité.

Notre modèle est équipé de l’excellent système JBL avec sono et subwoofer dans le coffre, il grignote quelques dm3 sur l’espace disponible (de base : 260 dm3), et ce sera à vous de choisir entre les courses ou le dernier Aya Nakamura à la façon James Bullough Lansing.
Notre seul point noir est notre détresse et notre quasi désespoir pour activer la connexion Apple CarPlay est un défi digne de Koh-Lanta. Ni par câbles, ni en Bluetooth mon collègue du jour et moi-même n’avons réussi à joindre notre téléphone à la voiture et nous voilà, comme à la bonne époque, en train de nous guider plus ou moins au « nez » et nous tromper de route, nous permettant toutezfois de très beaux spotx photos au nord de Lyon. Nous finirons par découvrir que deux téléphones en Bluetooth en simultané, bloquent finalement l’ajout d’un téléphone avec le système. Au final, ce fut une erreur de compréhension et de manipulation de notre part. Pour finir, sachez que le flux d’air du toit ouvrant est extrêmement bien filtré ou orienté et ne perturbe pas vraiment la vie dans l’espace à voyager.
Pour le deuxième jour de cette session d’essai, changement de monture, place à la Toyota Aygo X Collection qui chapeaute la gamme.
Ici, nous prenons le volant d’une version avec la boite manuelle.
Cette finition Collection s’habille d’un très beau bi-ton Beige Gingembre/noir et de jantes alu en 18 pouces. Quid du 18 pouces sur une citadine ? Cette monte ne perturbe en rien une tenue de route plus que correcte. La suspension ayant été bien pensée, on ressent la taille des roues et encore plus, la dimension des pneumatiques surtout lors de la circulation sur des routes départementales à la française, avec « nids de poules », rajouts de gravier, accotements non stabilisés ou mal faits, raccord de bitûme ou déformations de la chaussée.
Au volant, on se sent bien installé avec une première bonne impression qui veut que le levier de vitesse soit à la bonne hauteur. En conduite souple, les changements de vitesses se font en douceur et on n’hésite pas à jouer des changements de rapports. Ces actions du poignet sur le pommeau de levier de vitesse sont liées au fait que la marque a retravaillé le petit moteur et sa BVM pour des affaires d’émissions de CO2 poussant à des rapports plus long à partir de la quatrième vitesse.
S’il n’y a rien a dire en circulation urbaine ou sur les routes revêtues d’un bon enrobé, sur routes de campagnes, l’Aygo X nous fait vite comprendre qu’elle n’a pas vocation à jouer à les sportives, elle prend un peu de roulis, se montre un peu souple sur ses appuis mais elle reste toujours à sa place, c’est à dire stable et jamais piégeuse.
L’Aygo X 2022 fait un bel effort du coté de la dotation en équipements pour la sécurité avec notamment, ESP, lecture des panneaux, régulateur et limitateur de vitesse. On pourrait dire qu’elle a tout d’une grande du segment B dans une petite voiture du sgement inférieur.
Vive et réactive, l’Aygo s’apprécie en ville comme sur de l’extra urbain. Par alleurs et sans avoir le pied lourd, la petite nippone affichait durant notre essai des copnsommations comprises entre 5,5 et 6,7 L pour la version CVT et un peu moins en BVM.

La Toyota Aygo X est allée rendre visite à Monsieur Paul à l’Auberge du Pont du Collonges au nord de Lyon, sur les bords de la Saône

Vie à bord et avec le moteur

Je vous ai parlé de la conduite, de son style ou encore de ses évolutions, mais qu’en est-il de son intérieur ?
Le volant joliment dessiné est accompagné par un écran 9 pouces pour nos versions haut-de-gamme, le coeur de gamme sera à 8 pouces et l’entrée de gamme optera pour le 7 pouces. Pour le reste, la finition est à la hauteur bien que les plastiques soient durs mais prévus pour durer dans le temps et c’est l’essentiel. Pour faire court, c’est japonais, c’est à dire plutôt bien fini, qualitatif et au final on est aucunement géné par le mobilier bien fichu et en phase avec l’Aygo X.
Les sièges offrent un excellent maintien et sont suffisamment confortables aux places avant.
Si à l’avant, on a une belle impression d’espace malgré l’imposant écran central qui donne une impression d’avoir face à soi un 2eme tableau de bord imposant, l’ensemble est agréable et le dessin fait de courbes apparait enveloppant et pas génant à l’usage.
L’affaire est bien différente aux places arrières puisqu’il ne faudra pas être un peu claustrophobe ou avoir de tros grandes jambes. En plus, les surfaces vitrés sont proches de celles des meurtrières d’un chateau. L’Aygo X est pour la partie arrière la digne descendante de sa prédécesseur, l’Aygo. 4 petites places, un petit coffre et si l’espace convient parfaitement à des enfants jusqu’au 12-14 ans, il servira uniquement sur de courts trajets pour des adultes. Il est difficile d’envisager d’aller à Nice à quatre adultes en passant par la Route Napoléon. Le moteur serait à la peine, les passagers aussi inconfortablement installés que des sardines de St Gilles Croix de Vie dans une boite. Ceci, sans abordé le cas du coffre un peu juste pour aller au delà de deux sacs de voyage souples et d’un vanity case. Le coffre de 260 dm3 est suffisant pour deux ou trois mais sera vite un peu juste si on est plus à bord. L’affaire sera, comme dit plus haut, un peu plus ardue si on opte pour le système audio JBL qui diffuse bien et fait le boulot pour la majorité des styles musicaux.
Le constructeur japonais assume sur ce point et l’Aygo X est bien la première voiture d’un actif ou d’un couple citadin ou la deuxième voire même la troisième voiture d’une famille.
Notre version d’essai était équipée d’un toit ouvrant, non pas en verre ou en métal mais en toile et électrique. En ce beau printemps, c’est un vrai gros plaisir qui donne un sentiment de liberté tout en offrant une impression d’espace et de clarté. Une fois la capote en toile ouverte électriquement, on ne se lasse plus de cette nouvelle Aygo X et on finit par oublier ses petits défauts ou sa motorisation un peu juste.

Proposée avec une seule motorisation essence 3 cylindres qui cube 1.0 L, on ne se prendra pas la tête au moment lors de l’achat ou de la location.
Le petit 1.0 L VVT-i propose 72 ch à 6000 trs/min et dispense un couple moteur de 93 Nm à 4400 trs/min). Ce bloc moteur est associé à une BVM5 des plus classiques mais qui n’aide pas forcément dans la conduite à cause d’un étagement de boite de vitesse très long. Doit-on lui préférer la boite de type CVT, pas certain même si elle est presque mieux adaptée à la conduite en milieu urbain. Le petit bloc 3 cylindres atmosphérique fait donc très honorablement le travail. Il serait même presque joueur quand il prend les tours et on appréciera (ou non?) le petit ronflement caractéristique de cette architecture mécanique.
Toutefois la boite de vitesse manuelle permet d’aller chercher de bonnes performances en consommation puisqu’on doit pouvoir se maintenir entre 5.3 et 6.5 L/100 km, quelle que soit la conduite adoptée… et qu’on sait rester sur le terrain de jeu de la nouvelle « Baby Toy’  » c’est à dire la ville et ses environs.

Revue de détails

Des couleurs et des prix

Toyota disponible en quatre couleurs sur le thème des épices : Vert Cardamome, Beige Gingembre, Bleu Genièvre ou encore en Rouge Piment nous rappelle le lancement trente ans en arrière d’une certaine Twingo, avec laquelle elle bataillera environ encore une année puisque la disparition de la petite française est prévue en 2023
Autre concurrente de la Toyota Aygo, l’infatigable et abordable Fiat Panda dans sa version Cross ainsi que la Suzuki Ignis qui a pour elle une présentation singulière, une motorisation hybride light et la possibilité d’exister en version à 4 roues motrices. Enfin, on gardera à l’esprit l’existence de la Volkswagen Up! (sans sa version Cross), de la Hyundai i10 et de la Kia Picanto qui sont des concurrentes moins « fun » ou plus sérieuses que la Toyota, la Fiat et la Suzuki.

N’oubliez pas que cette Toyota Aygo X sera, pour le moment, uniquement disponible en thermique simple, Toyota n’excluant toutefois pas une version hybride simple ou HSD dans les années à venir.
La tarification du modèle débute à 15000€, ce qui est une somme pour une petite voiture du segment A ou A/B mais idéalement placé entre la Fiat Panda (qui affiche cette année 10 ans de carrière au compteur), des prix proches de l’Ignis lancé en 2017.
La version Collection de l’Aygo est poposée à partir de 19190€ soit quelques milliers d’euros en dessous de la Twingo électrique et surtout bien moins chère que la Fiat 500e.
Le lancement du modèle interviendra le 1er juin (présentation aux clients mi-juin avec les Portes Ouvertes des concessions). Sachez qu’il y aura quelques premières livraisons dans la foulée, pour les autres versions et si vous avez envie de votre Aygo X particulières il faudra patienter jusqu’ à la fin août ou courant septembre. C’est quoi 2 ou 3 mois d’attente alors que pour certains modèles, on parle de délai allant de 12 à 18 mois.

Balade dans la capitale des Gaules

Photos : Guy Pi

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