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Essai : La famille Aiways s’agrandit avec l’arrivée du U6

Aiways accueille un petit nouveau dans sa gamme, le U6 !
Ce SUV-Coupé ou pour faire simple, SUC, est le deuxième modèle de la jeune firme automobile chinoise Aiways. Pour mémoire cet acteur automobile a vu le jour en 2017 et a lancé sa première auto électrique sur le marché européen en 2020, la U5. Aiways a pris le parti de se développer à l’international avant de conquérir le marché chinois tout en s’appuyant sur un processus de fabrication écologiquement vertueux. C’est en tout cas ce que nous annonce le constructeur et si c’est la réalité, c’est une bonne chose, par contre si cela tient plus du greenwashing, on pourra être déçu.

Un design résolument actuel

Au premier abord, le nouvel Aiways U6 nous parle, la nouveauté est un grand SUC qui a l’air bien cousu mais qui assez sportif et massif dans son design. Il se fait plus imposant que le U5 à l’apparence plus classique et plus sage. Cette nouveauté électrique n’est pas sans rappeler le Renault ARKANA ou l’Audi Q4, mais elle a bien son propre style, surtout dans une livrée Jaune « cab New yorkais » qui en fait ressortir les contours et les détails.
A première vue tout est là et on retrouve des jantes alu en 20 pouces, une belle signature lumineuse full led (qui n’est pas sans nous rappeler le masque d’Iron Man), des inserts couleur carrosserie dans le bas de caisse, des poignées de porte escamotables ainsi que des spoilers et becquets travaillés. Nous avons affaire à un véhicule plutôt luxueux et fait pour la route plus que pour la sportivité comme le laisserait supposer son allure.
Aiways annonce un Cx de 0,248 ce qui est remarquable pour un SUV de série et qui sera à considérer comme un atout consommation non négligeable pour l’autonomie de la U6.
La voiture est réellement massive mais elle semble plus élancée dans les couleurs claires alors que le noir semble la ramasser d’avantage. Ses dimensions sont conséquentes, un peu plus de 4,80 mètres de long pour 1,88 mètre de largeur.
L’impression d’un bel engin est complétée par un toit panoramique en verre noir et des vitres arrière surteintées. Au chapitre de l’apparence, on note la présence d’un très grand hayon de coffre.
L’U6 est une belle voiture mais il lui manque un petit effet « Waouh ! » à l’extérieur ce qui pourrait la démarquer réellement d’une concurrence de plus en plus rude sur le segment.

Ouvrons la portière…

Des volumes incroyables associés à un style original et coloré !
Lorsque l’on s’apprête à entrer dans l’U6, la première chose qui vient tout de suite à l’esprit c’est que le U6 sait se faire accueillant ! Ainsi à l’ouverture de la porte, le siège conducteur recule afin de vous laisser encore plus de place pour pénétrer dans l’habitacle.
Que dire, à part que l’espace semble immense, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière où les passagers les plus grands et les plus larges seront très bien soignés. L’espace aux jambes est digne d’une limousine et la largeur est très appréciable.
Comparativement à l’extérieur, il y a réellement un effet « Waouh ! » quand on s’installe dans la voiture. La sellerie en cuir perforé multicolore, blanc, bleu et bordeaux est un vrai pari gagnant qui associée à des plastiques crème donnent une atmosphère gaie, luxueuse et claire ce qui est rare à notre époque dominée par les ambiances noir, anthracite ou gris souris si on se trouve installé dans un habitacle garni de tissus écologiquement acceptables.
L’intérieur des portes reprend le même style que les sièges et fait de l’ensemble quelque chose à la fois qualitatif et original.
La banquette arrière quant à elle, propose un accoudoir central avec un porte-gobelets, vous bénéficierez également d’une connectique USB ainsi que d’une grille d’aération réglable, vous permettant de voyager agréablement à l’arrière.

Le coffre est aussi une bonne surprise, avec un joli volume avec 472 dm3 transformables en 1.26 m3 grâce à sa banquette rabattable. Ce coffre est hyper logeable car bien et proprement dessiné ce qui le rend pratique à l’usage. C’est une belle une réussite de la part d’Aiways qui parvient à proposer un SUV facilement utilisable.
Au-delà des sièges, de la sellerie, d’un agencement bien pensé, la présentation générale est tout à fait à la hauteur des standards actuels et ne prête pas vraiment à la critique. Pour agrémenter la présentation intérieur l’U6 propose un éclairage d’ambiance qui se révèle agréable et… dansant. Oui, oui, ce système bien fait peut être dynamique et moduler son intensité en fonction de la musique que vous écoutez.
Pour certains, ce sera un gadget sans grand intéret mais pour d’autres c’est totalement inutile donc complètement indispensable ! Une chose est sure, cela confère à l’ensemble déjà original une certaine « joie de vivre » renforçant l’impression d’être dans une voiture dans l’air du temps, moderne et à vivre. On ajoutera que le constructeur chinois n’a pas lésiné sur la dotation en équipement de série puisqu’elle est pléthorique et devrait satisfaire tous les conducteurs et passagers qui voyageront à bord du U6.

Et la technologie dans tout ça ?

Lorsque l’on entre dans l’U6, la présence des technologies du moment ne fait aucun doute. Quelques indices nous mettent la puce à l’oreille. Tout d’abord un écran central tactile de 14,8 pouces ou 37.6 cm aussi grand qu’un beau PC portable. Et ô surprise, il n’y a aucun bouton sur la console centrale. Tout ou presque passe par cet écran tactile. Ventilation, ambiance, réglages divers, configuration des affichages et les éléments de sécurité, et il faut le reconnaitre c’est un peu déroutant ! Sans habitude, il faudra ralentir ou s’arrêter pour mettre le chauffage ou la clim’.
Ce système embarqué propose une connexion Carplay ou Android Auto mais la connexion n’est qu’uniquement filaires bien qu’un chargeur à induction soit présent au niveau de la console centrale.
Le système ne propose pas de GPS embarqué et, pour le moment, il n’y a pas de planificateur de voyage ce qui apparait quand même comme un « gros » manque à l’heure des véhicules électriques. Cette absence impose l’usage d’un téléphone pour visualiser le trajet mais aussi et surtout les stations de recharge.
Le constructeur nous assure que l’application Pump sera bientôt disponible pour préparer votre trajet. A l’heure où l’immense majorité des marques propose cette fonctionnalité, on pourra regretter cette économie de bout de chandelle.
Outre cet écran, vous disposez d’un volant cuir multifonctions qui permet de piloter la musique, le régulateur de vitesse auto-adaptatif et les modes de conduite. Il n’est pas le volant le plus intuitif du moment puisqu’il nous a fallu quelques heures avant de comprendre notamment que nous pouvions changer les modes de conduite sans rentrer dans le menu accessible par l’écran central mais en appuyant sur un bouton du volant.
En plus de l’écran central, vous disposez d’un petit écran LCD derrière le volant, qui reprend les informations essentielles, vitesses, énergie restante… Cet affichage est un peu redondant et pas forcément accessible du regard.
Pour la sonorisation, Aiways a fait confiance à Magnat qui propose un système avec un bon amplificateur numérique et 10 haut-parleurs qui offre une agréable restitution sonore tant pour de la variété internationale, de la pop que pour du classique ou du jazz. A défaut d’un système de navigation intégré, on profitera d’un bon son à bord du U6.
Au rayon des ADAS (Advanced Driver Assistance Systems), il y a de quoi faire et même plus que le nécessaire. Alertes en tout genre, fatigue, franchissement de ligne, bâillement, survitesse, etc… Tout ce qui existe est là et bien présent pour assitster le conducteur du Aiways U6.
Il faut parfois prendre soin de désactiver quelques assistances électroniques non essentielles si l’on ne veut pas être surpris toutes les deux minutes par un Bip qui retentit dans l’environnement du conducteur. Parfois, nous ne comprenons pas pourquoi ça bipe et il semble qu’un recalibrage ou réglage des alarmes soit nécessaire. Aiways nous a d’ailleurs promis une mise à jour qui permettra une meilleure gestion de ces alertes parfois dérangeantes ou surprenantes.
Par exemple, sur autoroute, le régulateur de vitesse adaptatif a quelques agissements qui peuvent surprendre. Ainsi si vous circulez sur la voie de gauche, sans prévenir, le système se fixe sur la vitesse inférieure du véhicule qui circule sur le file de droite que vous allez dépasser et il ralentit le U6 alors que ce n’était pas nécessaire. Pour ce genre de désagrément, Aiways va devoir vite intervenir pour que les premiers clients livrés ne jouent pas les « beta-testeurs ».
Au rayon praticité et confort, l’U6 dispose d’une caméra 360° trés lisible, de sièges électriques et chauffants, d’un frein à main électrique et automatique, d’un démarrage sans clé ni bouton et d’un sélecteur de vitesse des plus original. En effet, il ressemble à la poignée de gaz d’un avion et par un mouvement de rotation de la poignée il permet de passer dans le mode choisi, (Drive, R, Parking, N). Ce sélecteur est une vraie réussite puisqu’il est ergonomique et il donne un petit côté aviation que l’on aurait pu trouver dans une Saab si la marque avait continuer d’exister.
Le moins que l’on puisse dire est que le rayon technologique affiche complet, mais la techno sans la conduite qu’est-ce ?

C’est parti pour un tour

Pas besoin de bouton start, on tourne le sélecteur sur D et la voiture s’élance. Malgré le gabarit imposant de l’auto pas de problème pour sortir du parking au passage étroit, les caméras 360° sont d’une grande utilité.
Ce qui marque lors des premiers tours de roue c’est le silence, tout au moins quand la voiture accélère jusqu’à une certaine vitesse, car ensuite elle émet un bruit assez désagréable pour informer les piétons de sa présence. Le véhicule électrique est plutôt bien isolé phoniquement et les bruits venus des pneumatiques ne sont pas génants.
A peine sortie du parking nous « enquillons » vers l’autoroute où nous allons pouvoir nous rendre compte des capacités autoroutières du nouveau Aiways.
Pour s’élancer sur l’autoroute le mode sport est de rigueur et comme à l’accoutumé, la combinaison sport et électrique promet un bon «coup de pied au cul» au moins pour passer de 0 à 100 km/h et sans regarder la jauge d’énergie qui prend d’entrée une petite claque. Dans le cas de l’U6, c’est plus nuancé car on ne peut pas dire que cela pousse très fort malgré les 6,9 secondes annoncées par le constructeur pour faire le 0 à 100.
Cela ne manque pas de dynamisme mais ce n’est pas décoiffant ou sportif, c’est juste vif en cas de besoin mais plus globalement le nouvel U6 est d’une nature cool et agréable. Malgré une allure sportive de SUC, le U6 est plus destiné au voyage au long cours… de 400 km plus qu’au plaisir de la conduite dynamique sur petite route.
On notera par ailleurs que la pédale de frein procure par moment des sensations désagréables à cause de ce qui semble être une irrégularité dans ces actions. L’effet est plus pénible dans le ressenti au niveau du pied que dangereux puisque le véhicule freine plutôt très correctement dans les situations que nous avons rencontré.
Sur autoroute c’est un véhicule silencieux jusqu’aux 120-130 km/h et les 1790 kg sont emmenés sans difficulté par le moteur d’une puissance de 160 kW ou 218 ch associé à un couple de 315 Nm.
Le constructeur nous propose une batterie d’une capacité de 63 kWh qui serait en mesure d’autoriser une autonomie de 405 km et une surtout une consommation qui se situerait entre 15,9 et 16,6 kWh au 100 km. Nous verrons au cours de notre essai que la voiture n’est pas toujours en ligne avec les consommations annoncées, voir même au delà sauf si on a le pied très léger.
Sur un trajet qui associe les rues, les routes, les voies express, le U6 est plus proche des 19,5-20,0 kWh/100 km ce qui représente une surconsommation de l’ordre de 20% ce qui n’est pas négligeable quand on sait qu’avec un VE, la conso’ est primordiale pour faire le plus de kilomètres possibles ou pour tenter de se rapprocher de l’autonomie WLTP officielle.
Si on met le pied dedans et qu’on part à la chasse aux km/h, c’est à dire les 125-130 km/h, le moteur synchrone se montre gourmand et les 24-25 kWh/100 sont à portée de jauge d’énergie.
Dans ce cas, la batterie d’une capacité de 63 kWh (60 kWh net) est un peu juste et on se dit qu’Aiways aurait pu exporter vers l’Europe la batterie de 88 kWh ou même celle de seulement 72 kWh proposées en Chine qui auraient permis de gagner quelques dizaines ou centaines de kilomètres en plus avant d’arriver ou de recharger.
Puisqu’on parle d’énergie, on est bien content que le U6 dispose d’une pompe à chaleur et non d’un système de climatisation classique, cela permet de gagner des kilomètres en plus sans manquer de chaleur à bord.
Au cours de notre essai, nous n’avons pas pu faire de tests de charge faute d’avoir trouvé des bornes compatibles avec notre carte (ndla : c’est un vrai problème global et pas seulement pour Aiways) , mais la marque annonce une recharge en trente-cinq minutes pour passer de 20 à 80% de batterie sur du courant continue et promet de charger en 7h00 de 0 à 100 % sur une borne de 11 kW en triphasé. Ces temps de charge sont dans la norme et suffisamment adaptés à usage domestique quotidien. Pour les voyages ou départs en vacances, l’affaire se discute… comme chez beaucoup de concurrents !
On ajoutera qu’avec une puissance de recharge en crête plafonnée à 90 kW, le Aiways U6 ne bouscule rien et on aurait aimé une meilleure capacité. Point positif à cette situation, la batterie vieillira mieux qu’avec des recharges faites au delà de 130 kW.
Pour éprouver un peu plus ce U6, nous prenons le temps de sortir des voies rapides pour partir en direction des petites routes sinueuses qui sont légion au Portugal dans la région de Lisbonne. Clairement, ce n’est pas son registre. Le châssis parait parfois manquer d’un peu de rigidité et dans les appuis un peu prononcés les suspensions s’écrasent un peu trop mais il n’y a rien de dangereux car le comportement est sain mais pas autant dynamique qu’on le pensait. Le SUC est clairement sous-vireur et après quelques ralentissement appuyés, le freinage manque parfois de mordant et les distances d’arrêt semblent se rallonger.
Mais ne nous trompons pas sur l’usage de cette auto, elle n’est pas faite pour faire le rallye de Corse ou exploser un chrono dans les Gorges du Vercors… d’ailleurs quel VE est en capacité de le faire actuellement ?
Nous apprécierons davantage les qualités du U6 en conduite façon bon père de famille dans un mode de conduite du quotidien. Les extrémistes du mode économie d’énergie opteront pour le mode de conduite « One pedal » qui freine seul permettant de récupérer un maximum d’énergie, mais ce dernier s’avère vite fatiguant créant parfois des à-coups désagréables. Finalement le meilleur compromis semble être le mode sport avec une conduite coulée, autant dire que le U6 va s’apprécier dans le cadre d’une conduite familiale ou parmi les cadres quadra dans l’air du temps qui ne sont pas trop pressés sur la route entre deux rendez-vous.

En Conclusion 

Aiways fait fort avec le second modèle de son catalogue. Il propose une voiture cohérente dotée d’un niveau d’équipement complet, d’un bon confort associé à une belle habitabilité. Le tout est proposé pour un tarif unique de 46.990 € qui permettra de bénéficier du bonus de 5000€. Le style et la présentation générale de l’auto feront rapidement oublier les quelques défauts précédemment cités notamment si on cherche une auto confortable, spacieuse à l’allure moderne et valorisante.
On gardera à l’esprit qu’Aiways propose sur le U6 une garantie de 5 ans ou 150000 km pour le véhicule et 8 ans ou 150 000 km pour la batterie.
Toutefois, le U6 comme le SUV U5 trouvent en face d’eux une concurrence bien armée et même redoutable si on pense au best seller qu’est le Tesla Model Y qui surclasse la nouveauté Aiways dans presque tous les compartiments du jeu notamment celui du rapport Prix/Performance/Capacités. C’est à méditer.
Nous retrouverons de toute évidence l’Aiways U6 sur nos routes françaises dans les prochains mois mais il restera encore discret. C’est un véhicule totalement adapté à une flotte automobile d’entreprise (avec des bornes de recharge sur son parking) ou pour une famille qui veut de l’espace, des prestations, du style et qui possède une wallbox dans son garage.
Ah si, un dernier regret, l’Aiways U6 n’est disponible qu’avec deux teintes de carrosserie, le Canari Yellow et le Piano Black ce qui est un peu juste comme offre.

Photos : R.Ruzal et S.Labenz

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