Nouveau coup sur la tête et surtout coup dur pour l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi qui enregistre un nouveau départ.
Arnaud Deboeuf, le directeur de l’Alliance depuis quatre ans et demi, vient de faire savoir qu’il quittait Renault pour rejoindre le groupe PSA.
Un homme important de l’Alliance s’en va
Directeur du « CEO office » et « pièce maîtresse » de l’association franco-japonaise mise en place par Carlos Ghosn, Arnaud Deboeuf fait le choix de quitter l’Alliance mais aussi Renault SA où il travaillait depuis 26 ans.
S’il fut un élément clef de l’organisation mise en place par C.Ghosn, A.Deboeuf était l’un des hommes des débuts de Renault comme société privée sous l’ère Louis Schweitzer.
Même si le constructeur automobile français ne fait aucun commentaire sur le sujet, ce nouveau départ montre bien qu’il y a de sérieux problèmes à la tête de Renault, et encore plus de l’Alliance, depuis l’éviction de Carlos Ghosn.
Dans un bref communiqué interne, Arnaud Deboeuf explique : « Lorsque (le directeur général de Renault) Thierry Bolloré m’a déclaré que plus personne ne voulait travailler avec moi et que c’était la raison pour laquelle je devais quitter Renault et que je ne pouvais pas non plus aller travailler chez Nissan, ses paroles auraient pu me blesser. »
Il semble qu’une fois encore, il y ait un problème de management à la tête du constructeur au losange qui perd les uns après les autres ses hommes importants.
Il faudrait, pour le bien être de l’entreprise et sa pérennisation dans les prochaines années que le tandem Bolloré-Senard prenne la mesure de ses nombreux départs qui ont lieu depuis neuf mois.
PSA (ou Carlos Tavares), mon amour
Il semble que depuis l’automne 2018 et l’arrestation de Carlos Ghosn, les réseaux et relations de Carlos Tavares, le PDG actif et performant du Groupe PSA, fonctionnent à plein régime ou presque.
On aura ainsi à l’esprit le cas Thierry Koskas, ancien directeur commercial de Renault devenu en mars 2019 senior vice-président et directeur des ventes et du marketing de PSA,
mais aussi celui de Yann Vincent, ancien directeur de la qualité du groupe Renault et de l’exploitation chez Avtovaz devenu il y a quelques mois directeur industriel de PSA ou Alain Raposo, ex-patron des moteurs de l’alliance Renault-Nissan, qui a pris la direction de la branche « moteurs » de PSA. Il en fut de même
Éric Basset nommé au poste de directeur de PSA Retail France qui était aussi un ex-Renault (RCI Bank and Services).
A tous ces passages à « l’ennemi franc comtois », il faudra ajouter les défections venues de chez Nissan mais aussi celles de l’Alliance parties pour d’autres marques ou d’autres sociétés industrielles hors secteur automobile.
Tavares, ex Renault…
Gardons bien à l’esprit que Carlos Tavares, aujourd’hui patron reconnu et redresseur de PSA depuis 2014, a fait l’essentiel de sa carrière au sein de la RNUR puis de Renault entre le début des années 80 et 2013. Cette longue période d’activité professionnelle au sein de la marque au losange aura laissé le temps à Tavares de tisser des vrais et solides réseaux qui lui permettent de « faire son marché » au sein de Renault et de l’Alliance qu’il connait très bien.
La période de fortes turbulences que traversent Renault mais aussi Nissan et Mitsubishi doit par ailleurs bien aider au départ vers d’autres entreprises.
L’affaire ne prendra fin que lorsque les cas Ghosn mais aussi Saïkawa auront été réglés ce qui n’est pas pour demain si on en croit les dernières informations.
Renault et ses actuels dirigeants devraient tout de même se pencher sur cette épidémie de départs, vers PSA ou ailleurs, car l’entreprise a besoin de sérénité et de stabilité pour repartir de l’avant alors qu’elle marque le pas sur les marchés depuis près d’une année.
Via AP, Reuters, LeFigaro, FranceInfo.
Ancien collaborateur du groupe PSA
Svp, Merci
???