Voiture emblématique du monde automobile italien et du constructeur milanais durant les années 60 et 70, l’Alfa Romeo Giulia GT (Tipo 105) ou Coupé Bertone.
La carrosserie de ce coupé est due au crayon de Giugiaro, alors jeune designer travaillant à la Carrozzeria Bertone.
Basé sur le chassis raccourci de la berline Giulia, ce coupé Alfa est un quasi mythe dans le monde des alfistes tant pour son apparence que pour l’agrément de ses motorisations » bialbero » chantantes et rageuses.
Une milanaise revue à la façon vénitienne
Mais voilà, en Vénétie, une start up créée il y a 18 mois par Riccardo Quaggio ne voit pas l’Alfa Romeo de la même façon que les amoureux des voitures frappées du biscione.
R. Quaggio et sa petite équipe ont vu dans le coupé Alfa une excellente pour créer une voiture électrique performante et « écologique ».
C’est ainsi qu’ils ont développé l’Alfa Romeo GT Electric qui est une voiture qui hésite entre le restomod et le retrofit.
Si l’esprit esthétique du coupé italien est bien là, il semble qu’il ne reste plus grand chose du modèle de base puisqu’on évoque les chiffres de 20 à 25% de pièces d’origine, le reste étant de la re-fabrication ou de la création de pièces spécifiques.
On pense notamment au plancher qui a été doublé pour intégrer les batteries.
Le châssis a été renforcé et une nouvelle carrosserie, essentiellement en fibre de carbone apparente, a été installée. Elle reprend l’esprit originel des Giulia GT de compétition, c’est à dire avec ailes larges et sans pare-chocs.
L’élargissement est de 18 cm par rapport au modèle de base et l’auto reposera sur des jantes alu en 17 pouces dont le dessin est inspiré de celui des roues d’Alfa Romeo 33 Stradale ou de la GTAm.
La face avant est elle aussi revue et elle hésite entre celles des versions à 2 ou 4 phares. La partie est elle aussi retoquée et si elle évoque celle du Coupé Bertone, elle se veut plus contemporaine et plus moderne. Les amateurs et les alfistes remarqueront que la trappe à carburant est conservée et devrait abriter la prise pour la recharge.
Enfin, des petits rétroviseurs obus sont présents tout comme un « quadrifolio » qui n’est plus verde mais blu.
L’ex fan des sixties profite d’une cure de jeunesse
Le coupé Alfa ayant l’âge de ses rotules et de sa conception, c’est à dire une soixantaine d’années, il manque un peu de rigidité structurelle. Qu’à cela ne tienne, Totem Automobili a renforcé le plancher, installé un bel arceau de sécurité intégré et revu les liaisons au sol.
L’Alfa Romeo bénéficie d’un système McPherson « moderne » à l’avant et d’un train Multilink fait sur mesure à l’arrière. La direction est elle aussi de conception moderne pour plus de précision.
Ouf ! Le modèle reste une propulsion et conserve un petit peu de ses gènes venus du début des sixties.
Les amortisseurs installés de série sont des Bilstein réglables mais les italiens prévoient de proposer des variantes à commande pneumatique ou électronique si la clientèle le demande.
Totem Automobili travaille actuellement sur le juste répartition et l’abaissement optimal du centre de gravité du coupé pour tenter de proposer un peu de l’ADN du modèle originel. L’auto devrait travailler dans le sens de l’efficacité, de la vivacité et bien sur de la sportivité. L’auto reste une Alfa.
Il va falloir faire fort pour retrouver l’agilité du coupé car du fait du moteur électrique, des batteries et des systèmes électriques et électronique, la Giulia GT Electric pèse beaucoup plus lourd que la légère version thermique.
Riccardo Quaggio assure que l’objectif est fixé à 1.350 kg c’est à dire 400 kg de plus qu’à l’origine.
A bord, ce sera vintage et moderne
A bord, on devrait retrouver une ambiance Alfa avec notamment l’adaptation d’un tableau de bord de 1750.
Toutefois, les compteurs et manos d’origine seront remplacés par deux écrans circulaires et paramétrables en face du conducteur tandis que dans une nouvelle console centrale et devant le passager, deux autres écrans serviront au système d’infotainment, à la connectivité vers l’extérieur, la gestion des batteries et à la navigation. Le système audio se veut « high end » et est mis au point par Sonus faber qui a développé celui des Pagani Huayra.
Désormais à bord d’une Alfa électrifiée, on écoutera plus Pavarotti que le chant du moteur double arbre et c’est dommage !
Si on en croit Totem Automobili, le reste de l’habitacle sera très italien et vintage avec des petits sièges baquets revêtus de cuir fauve ou tabac, une moquette et des contre-portes assortis, un volant sport italien.
On ne sait toutefois pas encore si les petits mocassins souples et les gants à troutrous seront livrés avec le coupé électrique.
Arrivederci Bialbero, ciao elettrico
Avec ce projet signé par la start up vénitienne, il va falloir faire l’impasse sur le son des moteurs DOHC 1300, 1600, 1750 ou 2000 nés à Milan puisque le nouveau « moulin » du coupé Bertone est électrique.
On sait encore peu de chose à son sujet, si ce n’est qu’il développe la puissance de 380 kW (518 ch).
Selon Totem Automobili, ce moteur devrait permettre au petit coupé d’abattre le 0 à 100 km/h en seulement 3.4 secondes.
Avec une telle puissance et une telle accélération, cette Alfa Giulia GT EV s’annonce plus performante qu’une méchante Giulia QV à moteur thermique V6 2.9 L Biturbo.
La première apparition publique de cette Alfa Romeo électrique est prévu le 9 juillet 2020 lors du Goodwood Festival of Speed.
A voir.
Via Totem Automobili.
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