Le groupe automobile Stellantis a annoncé hier mercredi 19 mai, qu’il allait résilier le mois prochain l’ensemble de son réseau de distribution en Europe et ce pour les quinze marques du groupe.
Carlos Tavares veut rebattre les cartes de la distribution au sein de l’énorme réseau Stellantis en Europe mais il veut aussi rationaliser les systèmes de vente avec notamment, plus de ventes de véhicules neufs en ligne mais pas seulement et cela risque de se faire avec un peu de casse tant dans les filiales que chez les indépendants.
Se mettre en conformité avec le « Block Exemption Regulation » voulu par l’Union Européenne
Mettant en avant la révision prochaine du cadre réglementaire européen concernant les contrats et les normes de distribution dans le monde automobile mais aussi dans de nombreux secteurs d’activité, le groupe aux 15 marques a fait savoir que dans ce nouveau contexte et pour se mettre en conformité avec la loi, les contrats de vente et de distribution de services de toutes les marques de Stellantis seront résiliés dès le mois de juin 2021 avec un préavis de deux ans. Ensuite, le nouveau réseau de distribution sera sélectionné sur la base de critères et de facteurs clefs objectifs et en accord avec la nouvelle legislation.
Par ailleurs, les représentants des concessionnaires et les responsables des filiales seront invités à des réunions de travail. Ils contribueront ainsi à l’élaboration des futurs plans et stratégie de distribution du groupe qui ouvriront la voie au nouveau système de distribution de Stellantis, en tenant compte du nouveau cadre européen intitulé « Block Exemption Regulation » qui entrera en vigueur à partir de juin 2023.
La direction du groupe Stellantis souhaite ainsi redéfinir son réseau de distribution afin de le rendre plus performant mieux adapté à l’évolution du marché automobile et des nouvelles habitudes d’achat qui sont apparues depuis 15-16 mois avec la crise sanitaire.
C. Tavares veut ainsi une distribution plus virtuelle et donc plus connectée car les marques du groupes ont profité du confinement pour essayer de développer la vente de véhicules neufs en ligne et il semble que cela ait fonctionné, du moins officiellement.
Stellantis envisage toutefois d’aller plus loin en imposant à l’ensemble des marques un nouvel outil de vente en ligne qui permettra de réaliser l’intégralité de l’achat automobile sans bouger de chez soi et ce pour l’ensemble du processus commercial. Ainsi le groupe veut que les clients puissent faire depuis leur canapé le choix du nouveau modèle, sa configuration, la reprise de l’ancien véhicule et son financement en LOA (Location avec Option d’Achat) et en LLD (Location Longue Durée)
Pour faire du ménage dans la distribution et redéfinir les actions des distributeurs
Si cette décision ne met aucun des concessionnaires actuels sur le bord de la route, elle va leur mettre la pression à tous les niveaux (normes, commercial, atelier, MPR*, stock de véhicules neufs et d’occasions, encours financiers avec les « captives » de Stellantis).
Ainsi, pour rester au sein des marques du groupe ils vont devoir passer dans les deux prochaines années par une phase de sélection et de mise en conformité avant de pouvoir vendre de nouveau une des marques de Stellantis.
Toutefois pour certains distributeurs, cette annonce met en avant la volonté de la direction du groupe automobile de regrouper en pool les points de vente afin de réduire les coûts directs et indirects tout en concentrant les volumes, aussi bien pour le VN, le VO et le SAV.
Stellantis met en avant le fait que cela sera bénéfique pour les concessionnaires. On peut en douter car cette nouvelle situation va largement favoriser les grands groupes de distribution au détriment des indépendants et du maillage qu’ils représentent sur l’ensemble du territoire européen.
Cette nouvelle disposition contractuelle risque de faire disparaitre le fameux et toujours agréable « concessionnaire du coin » au profit de grands centres multimarques en périphérie des grandes villes.
Avec ce projet, Stellantis se donne les moyens de limiter les primes, les aides et les bonus commerciaux en ne les réservant qu’aux plus grands qui, eux, seront tenus par les encours financiers mis en place par les filiales financières des marques.
Vers des concessionnaires transformés en simple point de livraison et d’appui technique ?
Thierry Koskas, directeur des ventes et du marketing des marques françaises du groupe Stellantis confirme ces choix et il explique :
« On voit bien qu’il y a aujourd’hui une demande de plus en plus forte de clients qui disent qu’ils sont habitués à faire leurs achats en ligne, qu’ils connaissent bien les produits et qu’ils n’ont pas forcément besoin d’aller voir un concessionnaire [ndla : pour acheter une voiture]« .
On est ici dans un discours très théorique et très marketing qui ne peut correspondre qu’à une petite partie de la clientèle, qui plus est, d’origine urbaine ou péri-urbaine.
Ce discours très officiel, mais aussi très loin du terrain, est aussi mis en place par Stellantis qui cherche désormais à vendre la mobilité, des services et de l’argent plus que des automobiles.
Une chose est certaine, ce nouveau cadre réglementaire imposé par l’Union Européenne va permettre au groupe franco-italo-américain de se séparer des distributeurs qui feraient doublon ou qui ne seraient pas en phase avec les critères économiques, normatifs et financiers définis par la direction de l’entreprise automobile.
Si grand ménage il y a dans le groupe d’ici à la fin 2023, il va y avoir en Europe des panneaux et des infrastructures à prendre pour les constructeurs chinois qui viennent tout juste de lancer leur offensive commerciale sur le marché du vieux continent.
Via Stellantis, AFP, Les Echos.
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