Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Center Automotive Research le dit clairement et simplement : « Ce n’est plus une exposition internationale, mais un salon national ».
Le patron du CAR de poursuivre en assurant que la longue liste des marques asbsentes n’est rien de moins qu’une catastrophe et l’IAA a désormais peu de chance de retrouver son aura internationale dans les prochaines années. Il conclut, comme abattu par le nombre important de défections : « Il est trop tard, nous avons échoué ».
Francfort, un salon en danger
Du coté de la direction du salon de Francfort et du syndicat des constructeurs automobiles allemands, on a du prendre quelques bonnes rasades de méthode coué.
Ceci fait dire au porte parole du puissant VDA :« Regarder simplement le nombre de constructeurs ne suffit pas. On ne mesure pas le succès au nombre de mètres carrés des exposants mais grâce à d’autres éléments objectifs ».
Kia, par exemple, explique à l’AFP qu’il y a tellement de constructeurs absents à l’IAA 2019 que l’intérêt d’être présent au mois de septembre est vraiment moindre par rapport aux années précédentes.
BMW, non seulement à cause de la probable absence de Rolls Royce mais aussi parce qu’il a présenté ses nouveautés du moment à la fin du moins de juin assure qu’il aura cette année une surface d’exposition assez nettement inférieure à celle des précédentes éditions.
Un prix de location de stand bien trop élevé (>165€ le m²), une arrogante position des constructeurs allemands sur l’exposition avec la mise au second plan des autres marques souvent reléguées au fond du salon, une modification des habitudes de présentation des nouveautés, l’inutile gigantisme des halls des marques nationales et une évolution des comportements des visiteurs semblent avoir eu raison du plus grand salon automobile du monde.
Bref, après Paris, Detroit et dans une moindre mesure Genève, c’est au tour du prestigieux salon allemand d’être au plus mal. Avec 25 ou 26 constructeurs absents, l’IAA ressemble désormais plus à une « Bérézina » qu’à une grande exposition automobile à l’aura mondiale.
La crise économique de 2008/2009, puis le Dieselgate en 2015, une évolution des modes de communication, une puissance allemande bien trop prégnante et une évolution erratique auront eu raison du rendez-vous bi-annuel francfortois.
Celui-ci pourrait avoir du mal à s’en remettre et ce ne sont pas quelques artisans, quelques préparateurs et deux constructeurs chinois qui pourront relancer cet événement automobile.
La liste des défections
-Renault (juste un petit stand durant les journées presse-média)
-Dacia
-Peugeot
-Citroën
-DS Automobiles
-Volvo
-Bugatti
-Ferrari
-Mazda
-Volvo
-Fiat
-Alfa Romeo
-Jeep
-Mitsubishi
-Nissan
-Suzuki
-Toyota
-Lexus
-Subaru
-Cadillac
-Chevrolet
-Maserati
-Tesla
-Rolls-Royce
-Bentley
-Aston Martin
-Kia
Il y a fort à parier que l’avenir du grand événement automobile est en partie compromis s’il ne se refonde pas de fond en comble, un peu à la manière du Mondial Paris Auto Show en 2018.
Si les allemands perdurent dans leur position, l’IAA (Internationale Automobil-Ausstellung) risque fort de devenir très vite le NAA (Nationale Automobil-Ausstellung) ou même le RAA (Regionale Automobil-Ausstellung).
Via IAA, AFP, FAZ, AFP, BFM.
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