Actuel directeur général de Renault Group, Luca de Meo va également prendre la tête de l’équipe dirigeante d’Ampere, la nouvelle filiale du groupe automobile dédiée aux véhicules électriques et au software.
Cette nomination sera ne toutefois effective après que la phase de détourage* d’Ampere, prévue pour le second semestre de 2023, ait été définitivement effectuée.
Fort logiquement, Luca de Meo conserve ses responsabilités actuelles de Directeur Général de Renault Group ainsi que celles de président de l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobiles).
Un staff de direction et des salariés pour Ampère
Pour Luca de Meo, Ampere est indissociable du succès attendu pour un meilleur avenir pour Renault et Renault Group. Pour ce faire, le groupe automobile français va mettre en place des moyens financiers, technologiques mais aussi des hommes et des partenariats.
Pour qu’Ampere soit une réalité et pas seulement un nom et de la communication, le patron de la marque au losange va s’appuyer sur deux cadres dirigeants du groupe, à savoir Josep Maria Recasens (Directeur des opérations d’Ampere) et Vincent Piquet (Directeur financier de la nouvelle entité) ainsi que sur 10.000 salariés du groupe dont 33% d’ingénieurs.
Tous ces personnels seront notamment en charge de la production des Megane et Scenic électriques mais aussi de la fabrication de la Renault 5 dès 2024 et la Renault 4 en 2025.
Ampère, un projet industrialo-économique quasi vital pour Renault Group
Si on en croit Renault, Ampere se veut êrtre un projet de création de valeur, avec un objectif de taux de croissance annuel du chiffre d’affaires de 30% jusqu’en 2030. Avec déjà quelques 80% de ses investissements réalisés, Ampere vise un bénéfice d’exploitation et un free cash flow à l’équilibre dès l’année 2025 avant une marge à deux chiffres à l’horizon 2030.
Au fil du communiqué, on nous explique qu’Ampere pourra, dès le début de son activité, compter sur l’un des meilleurs écosystèmes électriques et softwares en Europe, avec notamment :
- Une couverture exceptionnelle de la chaîne de valeur de l’électrique grâce à une approche intégrée unique permettant de passer de 10% en 2019 à 30% en 2022, puis à 80% en 2030.
- Des technologies de pointe développées au cours des 15 dernières années de leadership de Renault sur le marché européen de l’automobile électrique (Merci aux Fluence ZE, Twizy et Zoé d’avoir « débroussaillé » le chemin vers le tout électrique), y compris deux nouvelles plateformes électriques natives.
- Des capacités software de pointe, prouvées par l’un des meilleurs systèmes d’infotainment du marché, c’est en tout cas ce qu’assure Renault. Les utilisateurs ont peut être un avis différent !
- Plus de 20 partenariats solides avec des entreprises innovantes tout au long des chaînes de valeur « véhicules électriques » et « software », cela va de Google à Qualcomm, en passant par Valeo et STMicroelectronics.
- Un écosystème de fabrication unique en France (ElectriCity), avec une capacité de 400.000 unités dès le premier jour d’activité, une feuille de route claire pour atteindre 1 million d’unités et une productivité au meilleur niveau avec 80% des fournisseurs situés à moins de 300 kilomètres, pour assurer une vraie réactivité, améliorer la rentabilité et aller vers une limitation inégalée de l’empreinte carbone.
- 95% de taux de notoriété de la marque Renault et une présence sur le terrain avec 4.700 distributeurs dans toute l’Europe doivent assurer la transition vers les acheteurs, qu’ils soient particuliers, professionnels et loueurs.
Renault précise qu’Ampere est d’ores et déjà en bonne posture économique et industrielloe et qu’ainsi la filiale est prête à jouer dans la cour des meilleurs acteurs de l’électrique et du software, qu’ils soient européens ou asiatiques. On veut bien y croire mais la bagarre sur le marché promet d’être rude durant les dix prochaines années, chacun voulant sa part du gateau. Pour parvenir à cette position favorable, Renault Group nous donne quelques clefs ou éléments, les voici :
- Réduction des coûts de 40% par voiture pour la prochaine génération de véhicules d’ici 2027 et au-delà. Une partie des leviers nécessaires sera déjà intégrée dans la production de la Renault 5 (2024) et de la Renault 4 (2025).
- Exploration des technologies de batterie actuelles et à venir, allant de la technologie « ion sodium » à celle des batterie à « l’état solide ».
- Efficacité de la chaîne de traction énergie-batterie-roue d’environ 90%.
- Réduction de la diversité des pièces d’environ 30%.
- Amélioration de la productivité de la fabrication aux meilleurs niveaux, avec comme objectif de passer à moins de 10 heures de temps de production par véhicule.
- Développement d’une architecture innovante rentable et ouverte de véhicule défini par software ou SDV (Software Defined Vehicle).
- Une tranquillité d’esprit offerte à chaque étape du parcours client : le choix d’opter pour une expérience numérique ou physique; une expérience de recharge fluide avec un réseau européen dense (et fiable !); une valeur de revente améliorée grâce à une gestion du cycle de vie complète et une mise à jour SDV régulière tout au long de la vie des véhicules Renault.
Les mots des patrons
Luca de Meo a déclaré :
« Grâce au travail effectué au sein de Renault Group au cours des deux dernières années, Ampere est sur le point de décoller, soutenu par des atouts initiaux inégalés : l’une des chaînes de valeur EV les plus intégrées de l’industrie, une approche pionnière du véhicule défini par logiciel (software defined vehicle) et des capacités d’ingénierie et de fabrication de pointe. La combinaison de l’agilité d’un « pure player » avec les forces d’un constructeur automobile établi fait d’Ampere un acteur unique.
Nous passons désormais en mode exécution. Plus nous nous spécialisons, plus cela crée des opportunités évidentes pour Ampere dans la course vers l’électrique et le software. Viser une réduction des coûts de 40 % pour la prochaine génération de véhicules, placer la technologie et l’innovation au cœur de l’organisation d’Ampere, offrir des produits attrayants au meilleur prix : tout cela est en ligne avec la tradition de démocratisation de la technologie et de création de valeur pour nos différentes parties prenantes.«
Jean-Dominique Senard, le président du conseil d’administration de Renault semblait heureux de cette nomination attendue et quasiment sans surprise et il a dit :
« La réussite de Luca de Meo dans le retournement de Renault Group nous rend très confiants pour la suite : il est le mieux placé pour conduire le succès opérationnel d’Ampere, crucial pour le Groupe, et assurer sa croissance future dans un secteur de la mobilité en transformation. »
Le dossier Ampere sera donc à suivre de près d’ici à la fin de l’année et à la présentation de la Renault 5 Electrique.
On gardera à l’esprit et sous surveillance, le dossier Power, filiale dédiée aux motorisations thermiques et hybrides dont la direction sera partagée avec le groupe chinois Geely.
ndla : Le terme détourage* (ou carve–out) désigne la cession par une société ou un groupe de sociétés ou filiale d’une branche d’activité mais aussi d’un ensemble d’actifs affectés à une autre branche d’activité. Le but de l’opération de détourage peut être, pour la société cédante, de se recentrer sur son activité principale (la cession portant dans ce cas sur des activités annexes).
Le but du détourage peut aussi être financier (la société qui cède la branche se procure ainsi des liquidités) ou boursier (dans le cas d’une société cotée).
Via Renault Group.