Ce lundi 18 juillet, le groupe Stellantis a annoncé lundi qu »il allait lancer la fermeture ordonnée » de sa co-entreprise avec le constructeur chinois GAC.
Cette entreprise partagée, créée en 2010, avait la charge de fabriquer et de distribuer les Jeep sur le marché automobile chinois. Il semble que cette fin de collaboration entre les deux groupes automobiles soit l’épilogue d’une affaire démarrée en début d’année 2022.
Après douze ans de vie commune, c’est le divorce
Stellantis avait annoncé en janvier dernier son intention d’augmenter sa participation dans la co-entreprise GAC-Stellantis en passant sa participation de 50 à 75% du capital.
Selon Stellantis, cette évolution devait poser les bases de l’avenir de l’activité industrielle et commerciale de Stellantis en Chine.
Dans la foulée, GAC Motor avait réagi en déplorant officiellement que Stellantis ait fait ce choix sans discussion ni accord préalable entre les parties.
Le désaccord semblait donc profond et durable et la fin de la joint-venture apparait comme le point final à ce partenariat qui existait depuis 12 ans.
Dans la foulée de l’annonce de la fin de GAC-Stellantis, le groupe industriel franco-italo-américain a fait savoir que la marque Jeep continuera de renforcer son offre produit en Chine avec, notamment, une gamme enrichie de nouveaux véhicules électrifiés (PHEV et VE) conçus pour « dépasser les attentes des clients chinois » (si si c’est possible !!). Stellantis China a annoncé qu’à l’avenir, il importera une gamme électrifiée de véhicules Jeep destinés aux concessionnaires chinois de la marque.
Par ailleurs, Stellantis comptabilisera une charge de dépréciation hors trésorerie de l’ordre de 297 millions d’euros dans ses résultats du premier semestre 2022. Cette provision, quoiqu’il arrive cette année, impactera les résultats financiers du groupe dirigé par Carlos Tavares.
En parallèle…
En même temps que Stellantis faisait part de la fin de sa joint-venture avec China Guangzhou Automobile Group Con un autre partenaire du groupe automobile, Dongfeng Motor Group (DMG), faisait part de la probable mise en vente de l’intégralité de sa participation dans Stellantis soit 3.16% du capital.
Pour mémoire, on se rappellera que cette participation date de l’époque où PSA n’était pas au mieux en début d’année 2014. L’arrivée de l’Etat et du constructeur chinois Dongfeng dans le cadre d’une augmentation du capital du groupe automobile français d’un montant global de 3 milliards d’euros. Du temps de PSA, Dongfeng détenait 14% du capital soit une part équivalente à celle de la famille Peugeot, qui en possédait, avant l’opération, 25.4% du groupe. Dongfeng avait alors déboursé quelques 800 millions d’euros (tout comme l’état français qui était lui aussi venu au secours du groupe franc-comtois).
La difficile aventure chinoise du groupe Stellantis
Reste que la situation du Groupe Stellantis en Chine n’est guère brillante et la fin de cette co-entreprise ainsi que l’annonce de Dongfeng ne font rien pour arranger à l’affaire tout comme le très faible niveau de vente si on se fie aux chiffres de 2021.
On se rappellera que le 28 janvier dernier, Stellantis faisait état d’un net redressement avec plus de 100.000 véhicules vendus en 2021 sur le premier marché automobile mondial. Ce résultat représentait le double des ventes réalisées en 2020 et sur ces 100.000 véhicules vendus, près de 9 300 étaient des véhicules fonctionnant avec les nouvelles énergies (NEV).
On se rappellera que l’an passé le marché chinois représentait 26.3 millions de vente et sur ce total, Stellantis comptait pour moins de 0.5%.
Pour mémoire et pour l’histoire, Stellantis (à l’époque PSA) est présent en Chine depuis 1985 avec la création de Guangzhou Peugeot Automobile (GPAC) soit la même année que Volkswagen qui donne naissance à Shanghai Volkswagen Automotive Company. En 2021, Volkswagen Group a vendu 3.3 millions de véhicules en Chine soit 33 fois que Stellantis.
Pour en terminer avec le dossier Stellantis en Chine, on se souviendra qu’il y a trois ans environ, Carlos Tavares disait envisager le cap du million d’unités vendues en en Chine au tournant des années 2020-2025… Un voeu pieux qui devrait le rester puisque l’an passé le groupe faisait 10 fois moins.
Une chose est sure, les groupes PSA, FCA puis Stellantis ont du louper quelque chose d’important pour se trouver si bas sur le plus grand marché automobile de la planète.
Via Stellantis, AP, PSA, Les Echos.