Retour au Mans et au plaisir d’une belle rencontre mécanique et humaine qui a eu lieu l’an passé lors de l’édition 2022 du Mans Classic.
Ce fut un moment magique quand il s’est agi d’approcher la CD Peugeot SP66, une voiture que l’on voit peu sur la piste sauf à de rares occasions comme ici en terre mancelle. Cette session mécanico-sportive fut d’autant plus agréable puisqu’Etienne Bruet, partie prenante dans l’affaire, a pris le temps de nous accorder un entretien pour parler SP66 mais aussi automobile, passion et…M6 Turbo.
L’interview est à retrouver dans la vidéo ci dessous, après quelques lignes au sujet de la CD Peugeot SP66.
Quelques mots au sujet de la CD Peugeot SP66…
24 Heures du Mans 1966, il y a deux CD Peugeot SP66 engagées dans l’épreuve sarthoise avec l’espoir de bien figurer et de la jouer placé au général tout en allant chercher la victoire dans la catégorie.
Pour des raisons de changement de réglementation voulu par l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) , les groupes propulseurs de moins de 1000 cm3 sont exclus de la course. Exit donc les moteurs d’origine Panhard et DKW, place au bloc Peugeot 1.1 L à 4 cylindres emprunté à la berline 204, Charles Deutsch est contraint de revoir sa copie.
La CD Peugeot SP66 change de coeur ce qui devait lui permettre de meilleures performances. Le petit bloc moteur sochalien en alliage léger est revu et amélioré pour plus de performances. Le L4 est installé en position centrale arrière transversale et il est couché pour abaisser le centre de gravité et améliorer la tenue de route.
L’auto est annoncée pour un poids plume de le lordre de 660 kg environ et avec une puissance de 105 ch à 7300 tours par minute. La CD Peugeot revendique alors un rapport poids/puissance de 6.28 kg/ch.
Le bloc qui cube 1135 cm3 profite d’un arbre à cames en tête et de deux carburateurs Weber double corps verticaux qui le « gavent » de carburant pour donner le maximum. Ce moteur est associé à une boite de vitesse mécanique à 5 rapports et marche arrière. Du classique en somme qui profitait de l’aide d’un différentiel libre pour optimiser la motricité en course.
Le freinage était assuré par 4 disques de 268 mm pincés par des étriers Girling placés derrière des roues en 14 pouces. La suspension avant était faite de doubles triangles, formés d’éléments réglables et à l’arrière, on trouvait un ingénieux système constitué de 5 bielles réglables en longueur.
Bien aidées par une aérodynamique léchée et optimisée, notamment grâce aux deux dérives verticales, les CD Peugeot SP66 pouvaient aller chercher dans les Hunaudières des vitesses maximale de l’ordre de 245 à 250 km/h. Robert Choulet, l’aérodynamicien avait très bien travaillé puisque les autos approchaient un Cx efficace de 0.15.
En 1967, la CD Peugeot SP66 tournait à plus de 170 km/h de moyenne au tour, ce qui n’était pas rien pour cette « petite sportive ».
Lors de la course de juin 67, ce sont les pilotes Denis Dayan et Claude Ballot-Léna qui prennent le volant de la CD Peugeot SP66C n°52
On aura enfin à l’esprit les paroles de Charles Deutsch à Robert Choulet au début du programme en 1963 : « Nous allons réaliser une 1.000 cm3 qui roulera à 300 km/h. Si vous rejoignez notre équipe, vous dirigerez ce projet ! ».
C’est ainsi qu’est né le projet d’une voiture de course destinée aux 24 Heures du Mans et qui s’appelait initialement DKW-CD avant de devenir Panhard-CD en 1964 puis, en 1965, CD-GRAC pour finir CD-Peugeot en 66 et 67.
Quelques images de la voiture en course sur le circuit du Mans
La vidéo est ici (Interview menée par Claude Brissard)
Via Claude Brissard, MR Production, Maxime Rodhon, L’Aventure Peugeot, Les Voitures.com, YouTube.
Photos : Bruce Dayan