On en parlait depuis des mois, c’est désormais une réalité officielle puisque ce jour Renault Group a annoncé sa scission en deux entités distinctes qui n’auront pas les mêmes projets, ni les mêmes partenaires techniques ou industriels.
Ainsi, le groupe automobile français vient d’annoncer sa division en deux entités bien distinctes, à savoir Ampère et Power qui doivent permettre, selon Luca de Meo, au groupe de prospérer et de devenir un leader dans le monde du véhicule électrique dans les prochaines années.
Ampère
Si on en croit les éléments dévoilés par Renault Group, Ampère sera premier pure player électrique et software né de la « disruption » d’un constructeur automobile traditionnel… Est ce vraiment important d’être le premier sur un terrain, celui du véhicule électrique, déjà bien occupé par Volkswagen mais surtout par les chinois ? Ce qui importe c’est d’être performant, accessible tout en disposant d’une vraie offre, ce qui est encore loin d’être la réalité pour Renault.
Pour y parvenir le groupe automobile français Renault veut que sa nouvelle filiale électrique soit présente sur les places financières. L’arrivée sur le marché Euronext Paris est donc prévue dans une année environ, le temps de bien border le dossier d’entrée en cotation mais aussi de finaliser le tour de table avec des partenaires solides financièrement et technologiquement.
Dans Ampère, Renault Group gardera une forte majorité au capital mais profitera du soutien d’investisseurs stratégiques comme Qualcomm Technologies, Inc. notamment.
Renault fait savoir qu’il lancera son premier véhicule Software-Defined-Vehicle dans quatre ans.
Ce sera donc une Renault E-Tech ultraconnectée, en capacité d’être mise à jour tout au long de sa vie et à distance mais aussi capable d’apprendre de ses utilisateurs et même de « discuter avec eux ». Des partenariats avec les sociétés Google LLC, filiale de la société Alphabet et Qualcomm, spécialiste des technologies dites mobiles et des télécommunications ont déjà été signés pour préparer les futurs véhicules siglés Renault.
Le constructeur espère, grâce à cette introduction boursière, séduire les investisseurs du moment qui, parait il, sont au moins aussi sensibles aux questions écologiques et aux technologies qu’au retour sur investissement et aux dividendes.
Renault a en référence, les grosses performances boursières de firmes comme Tesla, Rivian, Rimac et quelques autres qui ont décroché le jackpot en bourse. Renault a pour objectif financier une marge opérationnelle de 10% en 2030, avec un point mort dans moins de trois ans, c’est à dire en 2025. A voir toutefois car le délai, au regard des investissements annoncés, parait court.
Renault crée donc une filiale Ampère qui ne travaillera que sur les futurs véhicules électriques de la marque comme la R5 E-Tech, le Scenic E-Tech, la R4 E-Tech mais aussi les futures Alpine E-Tech et Mobilize.
Le groupe industriel aurait prévu d’affecter quelques 10.000 salariés et quelques 3.500 ingénieurs, techniciens et designers à cette nouvelle structure électro-industrielle. Pour Ampere, Renault va jouer la carte du »Made in France » et le constructeur a pour objectif la production d’un million de véhicules électriques en 2031 qui seront répartis en six modèles.
Cette nouvelle filiale sera installée au sein du pole industriel ElectriCity dans le Nord de la France avec une capacité de production de l’ordre de 400.000 véhicules par an avant de mettre le cap vers le million d’automobiles « propres » à l’horizon 2030-2031.
Pour Ampère, Renault dit avoir travaillé sur l’efficacité globale avec près de 80% des fournisseurs implantés dans un rayon de 300 km autour d’ElectiCity afin de parvenir à produire un véhicule électrique en moins de 10 heures dans trois ans.
Enfin, Renault Group fait savoir qu’il vise la neutralité carbone dès 2025 pour sa nouvelle filiale. A voir et à vérifier !
Power
L’entité Power est un peu le futur gardien du temps, au moins jusqu’à la fin de la décennie, puisqu’elle conserve le cœur de métier traditionnel de Renault Group pour développer des véhicules thermiques, hybrides et hybrides rechargeables innovants à faibles émissions pour les marques Renault, Dacia et Renault LCV (Light Commercial Vehicles ou véhicules utilitaires légers).
Power aura la charge de développer mais aussi de faire perdurer des véhicules dédiés au mobilités accessibles » jusqu’en 2030 et ceci avec un objectif de -70% de rejets de CO2 pour les véhicules qui vont arriver sur le marché dans les prochaines années.
Power ne sera pas seulement le fait de Renault. On en parle depuis quelques mois et l’affaire se concrétise maintenant puisque l’entité « Power » sera installée dans le cadre d’une nouvelle co-entreprise détenue à 50/50 par Renault Group et…. le chinois Geely Group qui poursuit sa marche en avant. En effet, on aura à l’esprit que le groupe industriel asiatique détient déjà Volvo, Polestar, Lotus mais qui est aussi présent au capital de Mercedes-Benz, de Smart et depuis quelques temps d’Aston Martin.
Power aura la charge de développer ou de faire évoluer les dernières motorisations thermiques et hybrides de Renault, de s’occuper des futurs moteurs dédiés à Dacia et de garder une veille active dans le domaine du développement des motorisations à carburants synthétiques ou alternatifs. Renault semble ici vouloir se ménager une porte de secours au cas où le tout électrique ne serait finalement pas la solution optimale.
Un dossier à suivre dans les prochains mois avec la mise sur le marché boursier d’Ampère mais aussi dans les prochaines années avec Power et la collaboration avec Geely.
Via Renault Group, AP.
