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Renault : Les douaisiennes sur la sellette

Hier, dans l’usine Valeo installée à Etaple, lors de la présentation du plan de soutien à la filière automobile, l’usine Valeo d’Etaples (également dans les Hauts-de-France), le chef de l’état a, dans son discours, fait référence à un projet de transfert d’activité entre les usines nordistes du groupe Renault.

Pas de casse sociale dans le Nord ?

Le président Macron semblait vouloir mettre un peu de pression sur Clotilde Delbos et Jean-Dominique Senard lorsqu’il a dit :
« Je demande à ce que l’ensemble des salariés de Maubeuge et de Douai puissent avoir toutes les garanties sur leur avenir, leur capacité à produire, et à oeuvrer dans le groupe Renault. Je souhaite aussi que l’ensemble des sous-traitants puissent avoir une visibilité claire et des garanties ».
Autant dire qu’au premier abord le discours est ferme mais les dirigeants de Renault qui cherchent les économies dans les moindres recoins de l’entreprise ont ils entendu le propos d’Emmanuel Macron, rien n’est moins sur surtout quand on a à l’esprit que l’actuelle patronne de Renault est depuis plus de quatre ans, la directrice financière du Groupe Renault et la présidente du conseil d’administration de RCI Banque.
Autant dire que les affaires d’argent, de budget et de réduction des coûts c’est son « dada ».

De Maubeuge à Douai

Les villes de Maubeuge et de Douai ne sont séparées que par 70 km environ et Renault souhaiterait transférer l’activité d’assemblage de Maubeuge à l’usine Douai.
Selon la direction du groupe automobile, cela permettrait de renforcer l’activité d’assemblage de Douai et de re-spécialiser le site de Maubeuge dans son activité originelle, à savoir l’emboutissage et la tôlerie destinés à la fabrication des voitures et des utilitaires.
L’explication de tout cela est assez simple et tient en cinq véhicules qui ont pour nom Scenic, Grand Scenic, Espace, Talisman et Talisman Estate.
Ces automobiles sont à la peine sur les marchés pour différentes raisons et il semble que la direction de Renault a fait le choix de ne pas les renouveler. Surtout, ces différents modèles plutôt situés en haut de la gamme de la marque au losange sont tous fabriqués dans l’usine Georges Besse de Douai ce qui laisse entendre que d’ici à 2023, il va y avoir des lignes de fabrications de libre et des salariés qui attendent du travail.
C’est probablement une des raisons du possible transfert de la production des Renault Kangoo, Kangoo Z.E, Mercedes-Benz Citan et Nissan NV250 à Douai dans les années qui viennent.

On ne sait pas si cette décision garantira le plein emploi sur les deux sites nordistes mais on sait déjà que cette mutation de la fabrication marque la fin des grandes Renault qu’elles soient avec une carrosserie de monospace ou de berline familiale.
Sachez qu’en 2018, Renault Douai avec 3.180 salariés a fabriqué 119.639 voitures alors que sur la même période, Renault Maubeuge, qui employait alors 1.640 personnes, a fabriqué 158.506 véhicules.
Si l’affaire semble intéressante pour Douai, on peut se poser quelques question sur l’avenir des ouvriers et techniciens de l’usine maubeugeoise.

Un plan économique et social qui inquiète

Il faudra suivre cette affaire avec attention et ce dès vendredi 29 mai 2020 à 10h00 lors de la conférence de presse tenue par les dirigeants de l’entreprise au losange qui doit faire le point sur la situation actuelle de la marque mais aussi sur le plan de restructuration de l’entreprise qui doit permettre de gagner au moins deux milliards d’euros en trois ans.
On aura à l’esprit que Renault souhaite fermer 4 usines françaises et envisage de supprimer quelques 5.000 emplois dans l’hexagone dans les prochains mois pour se refaire une santé industrielle mais aussi commerciale et tenter de se remettre d’aplomb financièrement.

Renault a par ailleurs lancé lundi 25 mai une série de quatre journées de réunions séparées entre la direction et les syndicats durant lesquelles le PDG de l’entreprise, Jean-Dominique Senard, doit dévoiler ce fameux plan d’économie de 2 milliards d’euros, annoncé depuis l’hiver dernier et la publication des résultats 2019.

Le dossier Renault devrait nous occuper quelques longs mois tant il est riche mais aussi explosif du point de vue social mais pas seulement puisque sont apparus de nouveaux problèmes, d’ordre sanitaire notamment, sur le site d’assemblage d’utilitaires Renault Batilly en Meurthe-et-Moselle.

Via Renault, AP, AFP, LesEchos, LaTribune, L’Humanité, laVoixduNord, le Figaro.

Frédéric Euvrard

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