Le concours est lancé
Souvenons-nous, 220 chevaux défilant aux Invalides, c’était la «Renault Electro Horse Parade» pour l’arrivée de la Mégane E-Tech Electric. Après la compacte, voici le SUV héritier du Kadjar face aux C5 Aircross et 3008, l’Austral.
Le losange aime les chevaux, il a d’ailleurs baptisé «Horse» son projet de développement des technologies de motorisations thermiques et hybrides aux côtés de ses moteurs électriques. Ici c’est la version hybride de 200 chevaux, la plus puissante du catalogue, que «The Automobilist» vient d’essayer. Considérations équestres de côté, le jury du prix européen de la voiture de l’année, «The car of the year», l’avait d’ailleurs sélectionné, avec la Peugeot 408, parmi les 7 modèles finalistes pour finalement désigner une Jeep électrique comme successeur de la Kia EV6, grande gagnante de 2022. Revenons à notre Austral, robotisation, montée en qualité, hausse de la productivité, l’usine espagnole de Palencia entame une nouvelle étape avec sa production. C’est un symbole de l’engagement des équipes ibériques pour préserver leur place dans l’appareil industriel du groupe Renault. Un nouveau nom, aussi, pour repartir de zéro après 7 années de Kadjar mitigées dans la catégorie des SUV compacts familiaux.
Faisons les présentations
Renault monte en gamme pour reprendre la main dans ce segment crucial. Il mise sur une philosophie plus dynamique. Pourtant la silhouette reste classique, statut de SUV familial oblige. Le losange a travaillé les détails côté caractère.
On découvre ainsi un capot nervuré solide visuellement, des boucliers agressifs, un épaulement marqué au niveau des ailes arrière et une finition «Esprit Alpine» bien pensée. C’est une recette différente de celle de Peugeot qui fait du 3008 un véhivule plus audacieux, plus clivant aussi. La partie basse rappelle la Mégane E-Tech er la partie haute, le Captur.
Moteur thermique oblige, contrairement à la compacte 100 % électrique la calandre n’est pas pleine et c’est heureux car cela allège son apparence. On retrouve la signature lumineuse en forme de C. À l’arrière, les feux holographiques parcourent la largeur du hayon un peu à la manière du Koleos.
Les versions haut de gamme sont pourvues de jantes 20 pouces, d’une peinture bicolore et ici de quelques logos Alpine qui paraissent incongrus.
Agréable vie à bord
Une fois la porte ouverte, l’audace qui manque à l’extérieur est compensée à bord. Le volant presque rectangulaire étonne mais sa préhension est agréable pour la conduite. La grosse poignée au sommet du tunnel central interpelle mais ici les matériaux sont flatteurs, les ajustements bien faits surtout dans notre finition « Esprit Alpine« . L’Alcantara et tissu façon fibre carbone en force, des pièces « Glossy Black » et quelques détails façon alu brossé ou argenté finissent une ambiance qui hésite entre luxe et sport.
Le plus flagrant est le nouveau système multimédia fonctionnant sous Google. Un point sur lequel le 3008 a bien vieilli Avec sa dalle d’instrumentation horizontale couplée à un système multimédia vertical cela fait une surface d’écran de 774 cm2 répartie sur 2 écrans de 12 pouces (30.5 cm x2).
Le coffre propose un volume oscillant entre 430 et 555 dm3 (1.55 dm3 banquette arrière rabattue), c’est mieux qu’à bord du 3008 (395 à 520 dm3) mais moins, par exemple qu’avec le Kia Sportage hybride (587 dm3).
Le confort est de bon aloi aussi bien à l’avant qu’à l’arrière où l’on peut envisager les voyages à trois grâce à une banquette pensée pour 3 et non pour 2+1 ou meme 2 tant la place du milieu sur certains SUV est inconfortable pour ne pas dire inutilisable.
Sur ce modèle « Esprit Alpine », on apprécie la luminosité apportée par le toit panoramique et on appréciera la qualité de l’installation audio signéé Harman Kardon qui permettra d’apprécier aussi bien Charles Aznavour, Mozart ou Adé durant le voyage.
Les trajets qu’ils soient courts ou longs à bord du Renault Austral sera révèlent agréables et c’est un bon point à mettre au crédit de Renault qui montre avec ce SUV qu’il est capable de monter en gamme sans rougir face à la concurrence.
Une motorisation hybride mais surtout un chassis 4Control très réussi
Une fois installé au volant, l’on trouve une voiture dynamique et agréable à conduire. Les efforts réalisés sur le châssis sont surprenants. Si la finition «Esprit Alpine» n’influe en rien au dynamisme, côté comportement, c’est le jour et la nuit avec le Kadjar. On retrouve avec toujours le même plaisir les 4 roues directrices que nous avions découvertes sur la Laguna 3, puis sur la Mégane. Avec le 4 Control Advanced et un châssis en pointe pour la catégorie, le sentiment de légèreté, de vivacité et de précision, malgré les 1.517 kilos, est agréable et participe largement à l’agrément de conduite. Ainsi les roues arrière directrices sont un vrai plus dans beaucoup de situations et en virage serrés et sur routes sinueuse, ce apparait comme rassurant.
L’amortissement se révèle plutôt ferme mais sans être vraiment génant sauf peut-être sur les chaussées en très mauvais état. Cela est en partie du aux grandes roues en alliage chaussées de pneumatiques Michelin en 235/45 R20 plutôt rigides dans leur structure.
Après le Kadjar presque mollasson, ce nouvel Austral part bien en reconquête en faisant plaisir à son conducteur.
Avec une technologie moteur qui a de l’avenir, hybride mais non rechargeable, Renault est clairement revenu dans la course aussi bien en terme de performances que d’agrément. Toutefois le lion sochalien n’a pas dit son dernier mot puisqu’il recevra bientôt un nouveau moteur essence de 136 ch avec micro-hybridation pour concurrencer notamment l’Austral 1.2 L 130 ch «Mild hybrid» que nous découvrirons lors d’un prochain essai.
Cette version 200 ch est propulsée par un L3 1.2 L TCe qui délivre 130 ch, associé à un moteur électrique qui revendique la puissance de 51 kW (70 ch). La puissance cumulée est de 200 ch et le couple maximal se situe à 410 Nm. L’ensemble est associé à une BVA7 qui envoie la puissance aux roues avant.
Le moteur électrique est alimenté par une batterie Lithium-ion d’une capacité maximale de 1.7 kWh ce qui ne permet pas de faire beaucoup de kilomètres en mode électrique (~2 à 3 km) mais il aide efficacement le bloc thermique au quotidien. La consommation mixte WLP se situe aux environs de 4.6-4.8 L/100 km et les émissions de CO2 sont à 104-109 g/km. Sachez aussi que la vitesse maximale est autolimitée à 175 km/h et qu’il ne faut que 8 secondes à cet Austral E-Tech HEV 200 Iconic « Esprit Alpine » pour passer de l’arrêt à 100 km/h.
Pour rappel, le tout nouveau 3008 sera présenté avant la fin de l’année, probablement à l’automne et il sera mis en vente en 2024.
Pour rester un instant chez Peugeot, l’arrivée de la spectaculaire 408 risque de semer la zizanie au sein de la gamme Peugeot. Lookée, logeable et très plaisante à conduire, la nouveauté pourrait même faire de l’ombre au 3008 même renouvelé, le SUV préféré des Français.
Un bon prix mais une appellation qui ne va pas très bien
À 44 900€, l’Austral «Esprit Alpine» est plutôt bien placé face à la concurrence. Ce tarif « compétitif » permet au losange d’avoir des arguments solides face à la star Peugeot 3008 hybride rechargeable mqais aussi face aux sud coréens, aux allemands et quelques autres concurrents venus du reste du monde.
Cet Austral est un vrai modèle de reconquête. Il est bien né, c’est un peu un « SUV Renault à vivre » et au final, le plus gros « reproche » que l’on puisse lui faire est de porter le nom d’Alpine.
Il serait dommage que le constructeur au losange nous refasse le sale coup marketing des Twingo R.S. et Clio R.S. qui portaient le badge Gordini pour une sellerie en cuir, quelques badges et deux bandes blanches…
Prix : à partir de 39 900€ (Techno) et de 44 900€ (Iconic «Esprit Alpine»)
Concurrence : Ford Kuga hybride 190 ch ST Line X (43.350€), Hyundai Tucson Hybrid 230 ch N Line (45.850€) Kia Sportage hybride 230 ch GT Line Premium (45.690€), Peugeot 3008 hybride rechargeable 225 GT Pack (52.000), Toyota Rav4 hybride 218 ch (48.400€) et VW Tiguan hybride rechargeable 245 ch (54.830€).
Atouts : style moins mou que celui du Kadjar, présentation valorisante, bonne dotation en équipements en finition «Esprit Alpine», habitacle moderne, espace intérieur, banquette coulissante, montée en gamme après le Kadjar, aspects pratiques pensés, bond technologique, système multimédia Open R plus fluide avec Google, châssis réussi avec les quatre roues directrices 4Control Advanced, agilité, comportement routier dynamique homogène, consommation, prix correct.
Faiblesses : look consensuel, coffre sans plancher vraiment plat, fermeté supérieure à 3008, quelques vibrations ralenti moteur thermique et à-coups du système hybride, boite de vitesses manquant de vivacité, pédale de frein, bruits d’air au delà de 130 km/h et surtout que vient faire le logo Alpine sur SUV.