Parti faire carrière de l’autre côté de l’Atlantique, Simon Pagenaud y avait réussi de forts belles choses puisqu’qu’il avait empoché le titre Indycar en 2016. Sans que cela n’affole pas les chroniques sportives des médias français. Désormais, avec cette victoire à Indianapolis, il entre dans la légende et n’est plus une vedette américaine pour les siens.
Simon Pagenaud avait annoncé la couleur lors de la séance d’essais de l’édition 2019 des 500 Miles d’Indianapolis. Elle serait jaune. Comme sa Dallara jaune flashy qui domina toutes les autres monoplaces lors de cette journée consacrée à la performance pure.
Plus de 370 kilomètres/heures sur l’ovale aux briques mythiques, de quoi impressionner la concurrence.
Alors lorsque la Corvette Safety Car lâcha la meute, immédiatement la Dallarra Chevrolet prit les commandes. Derrière, les autres Chevy annonçaient elles aussi la couleur, pas question de laisser une parcelle d’espoir aux pilotes des monoplaces aux moteurs Honda.
Parmi celles-ci, le Manceau Sébastien Bourdais semblait opérationnel mais vite on s’aperçut que le danger porterait un nom de motard italien même si c’était celui d’Alexander, un Yankee bon teint. Pourtant celui-ci avait connu une chaude alerte en foirant un ravito. Mais l’Amérique c’est l’Amérique et un safety car bienvenu fit du pilote d’Auburn le ‘’Lucky dog’’ du jour. Malgré ses 23 secondes gaspillées, Alexander revint dans le paquet de tête au restart.
C’est sans doute à partir de ce moment que Penske et les spotteurs de son team surveillèrent de près l’évolution du pilote Andretti Autosport. Alors, Pagenaud sortit le grand jeu. Et quel jeu ! Il avouait à Eric Boulier, l’ancien patron de McLaren, « qu’il possédait un avion de chasse’’. Et le Poitevin fit parler la poudre. Dans un exercice qui reste quand même une spécialité américaine, il suffisait de regarder les évolutions de Carpenter, l’as des as en la matière, le pilote poitevin démontra une science acquise depuis pas mal d’années maintenant. Pendant que Bourdais tentait un truc un peu fou, un tassage à 360 km/h, Pagenaud lui s’installait dans la peau de l’économiseur bien aidé par Neugarten son pote de chez Penske. Alors quand Rossi ressurgit, tout était à poste pour une époustouflante démonstration de science de l’ovale. Il ne fallait pas que le pilote Napa s’abrite trop dans le sillage du Rafale français. Ce fut grand. Cette victoire, la troisième pour un tricolore en Indiana, fait entrer Simon dans le ghotta des pilotes d’exception.
Après Julien Goux en 1913, René Thomas en 1914, il aura donc fallu plus d’un siècle pour que le drapeau tricolore soit de niveau hissé au-dessus du speedway le plus célèbre du monde. Pour ceux qui vous parlent de Gaston Chevrolet, le frère de Louis le constructeur, n’allez pas les croire, il était en effet né à Beaune mais de parents suisses. Il opta d’ailleurs pour la nationalité américaine avant de disparaître tragiquement.
Ambiance à la façon Simon Pagenaud
Simon Pagenaud est donc devenu une star internationale, qui restera sans doute de l’autre côté de l’Atlantique. Il s’y est trouvé une place.
En travaillant, étudiant, en ne lâchant rien. Dans un paysage automobile qui laisse la place au talent. Pas toujours évident en Europe mais ceci est une autre histoire.
NDLA : Nous avons appris il y a une heure que le Team Penske venait faire signer Simon Pagenaud pour 2020.
Crédits photos : S.Pagenaud Official, Team Penske, AP.