Le Sport Automobile a du plomb dans l’aile. La pandémie qui ravage le monde sera un des faits déterminants de l’avenir des hommes et de la civilisation post industrielle du début du XXI ème siècle.
Chaque secteur de l’activité humaine devra reconsidérer son fonctionnement. La longue trêve sportive de ce début d’année met à mal les championnats, du plus huppé, la F1, aux plus modestes puisqu’aucune concentration humaine n’est permise.
Pour l’instant nul ne sait quand reprendront les championnats de la FIA. Tout comme les championnats nationaux et les compétitions locales.
Alors, c’est panique à bord dans un monde qui jusque-là marchait quand même sur la tête.
En F1, trois écuries majeurs, Mercedes, Ferrari et Red Bull dépensent chaque saison plus de 400 millions de dollars sans qu’aucun garant de la morale sportive n’y trouve quoique ce soit à dire. Il y a bien dans les tuyaux une réglementation en devenir qui fait plafonner à 150 millions de dollars le coût d’une saison mais ce n’est qu’une entourloupe comptable qui sous évalue les coûts des moteurs.
En WRC, la multiplication des épreuves, des déplacements aux 4 coins de la planète et des jours de courses plonge les entreprises dans des abîmes de perplexité. Les plus grands groupes automobiles mondiaux ont peu à peu déserté les plateaux des rallyes mondiaux.
Ils en ont fait de même en WRX tandis qu’en endurance seul Toyota tente de résister à la tentation de la démission. Pas un étage du sport automobile n’échappe à une inflation galopante et irréelle, pour ne pas dire folle.
Un pouvoir fédéral très opaque
Les budgets exponentiels ont mené les disciplines dans des sphères que nul ne soupçonnait naguère. On devrait fêter le quarantième anniversaire de la victoire des Automobiles Jean-Rondeau au 24 Heures du Mans.
En 1980 en effet, nous avions battu Porsche (je dis nous puisque j’étais de cette fantastique aventure) avec des moyens comparables à ceux des équipes de tête du championnat de France de rallycross actuel. C’est dire si le sport automobile était encore capable de mobiliser le rêve et la passion. Désormais, hors les chemins balisés et des budgets délirants point de salut.
Dans cette fuite irréelle en avant, il y a évidemment l’explosion des coûts fédéraux. La FIA vit sur un très grand pied et son fonctionnement mériterait un audit serré. Mais qui peut le faire ?
Tout comme la FFSA en proie à de multiples interrogations. Le Ministère de tutelle, pour l’instant, n’a pas réagi mais en ces temps perturbés, qui sait ?
Il y a peut -être de l’opération ‘’mains propres’’ dans l’air et franchement ce ne serait pas un luxe. Nombreuses en effet sont les interrogations quant au fonctionnement ‘’démocratique’’ (?) de cette instance mais aussi du mystérieux exil de son ancien président, Jacques Régis, parti vivre comme un milliardaire à l’Ile Maurice. Ceci, non sans avoir ‘’intronisé’’ son conseiller juridique comme nouveau président avec bon nombre de questionnements en interne.
Alors forcément, tout n’allait pas fort dans ce monde si compliqué qu’est le monde de la compétition automobile. Qu’en sera-t-il après cet épisode destructeur
L’incertitude de l’avenir
On l’a vu, il ne faut pas compter sur les instances fédérales, elles sont totalement asphyxiées par des responsables plus proches de la fonction et l’éthique des apparatchiks que des militants amateurs d’événements sportifs et automobiles. Alors, il y a peu d’illusion à se faire.
Tout ne sera plus comme avant. Mais tout sera même bien plus compliqué qu’avant !
Bon nombre de structures auront mis la clef sous la porte. Les commanditaires auront, pendant un sacré bail, ailleurs à investir que dans l’image et le sport. C’est un paysage exsangue qui va apparaître lorsque cette crise sera dernière nous. Les plateaux seront considérablement réduits, les spectateurs reviendront mais pour contempler de bien curieux spectacles bien loin des standards des années précédentes.
Il faudrait donc repartir d’une page blanche et engager une réflexion globale de tous les pratiquants. Chaque discipline devrait se redéfinir selon des critères essentiellement sportifs. La technique est importante certes mais il n’est pas sérieux de laisser les acteurs économiques de ce sport prendre une part décisionnelle dans les définitions réglementaires et les obligations sportives.
Au moment où il faudrait une extraordinaire capacité d’adaptation, le sport automobile ne sortira pas de l’ornière tant ses instances dirigeantes sont inféodées à des personnages particuliers qui dans l’épreuve à traverser, songeront plus à défendre leur position et des fortunes particulières que l’intérêt général.
Alors, il faudra patienter. Longtemps même pour retrouver l’amour de la belle trajectoire. Pendant pas mal de temps, nous allons souffrir avant de retrouver l’odeur et le bruit de nos passions.
L’heure est grave. Le sport automobile risque de subir un énorme contrecoup.
Il y a urgence. Pas certain que toutes ses instances soient capables de lui faire passer l’épreuve sans dommage irréversible.
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