Lotus a dévoilé hier en fin de journée à Londres, sa première hypercar (le rêve d’un certain Dany Bahar il y a quelques années) mais surtout sa première voiture de sport électrique, l’Evija.
Si, pour le coup, Lotus oublie le fameux principe cher à Colin Chapman, il n’en conserve pas moins une coutume maison qui veut que les voitures nées à Hethel portent un nom commençant par un E comme ce fut le cas avec les Elan, Elite, Esprit, Eclat, Excel, Europa, Eleven, Elise, Exige et Evora.
Pour le reste nous sommes assez loin des habituelles fines et légères Lotus que nous connaissons.
Plus hypercar que Lotus
Dessinée par Russel Carr et son équipe de designer, la nouvelle Lotus Evija est la première nouvelle Lotus depuis 2008, année de naissance de l’Evora. Elle reprend peu ou prou le gabarit d’une Evora puisqu’elle annonce les dimensions suivantes :
longueur : 4.459 m
largeur : 2.0 m
hauteur : 1.122 m
Du fait de sa conception et de sa motorisation, la sportive anglaise parait toutefois plus massive et surbaissée qu’une Elise ou qu’une Evora. Lotus précise que l’auto a été abaissée pour améliorer son centre de gravité et pour disposer d’une aérodynamique plus efficace.
L’Evija dispose d’appuis optimisés grâce à ses lignes plus complexes que celles d’une Elise par exemple et par l’intégration d’un imposant diffuseur ainsi que par la présence d’un tunnel de type Venturi et d’un système DRS ou Drag Reduction System bien connu en Formule 1.
Le spoiler avant et l’aileron arrière mobiles fonctionnent de concert et automatiquement quand le mode Track est engagé par le conducteur.
Ce principe, lorsqu’il est activé, permet une réduction de la traînée lorsqu’il est ouvert et donc un gain de vitesse ou de performances notamment en ligne droite.
On note aussi la présence de pontons aérodynamiques qui guident l’air sous les ailes avant et arrière afin de favoriser la tenue de route à haute vitesse.
On notera que l’Evija ne possède pas de rétroviseurs extérieurs permanents mais un système composé de rétro-caméras intégrées dans les portières à ouvertures en élytre.
Le style général de la nouvelle hypercar signée Lotus est plutôt agréable mais il n’évoque en rien la légèreté et la finesse des autres modèles de la gamme. L’auto est dans la mouvance esthétique des autres supercars ou hypercars du moment. Cette auto arbore le badge Lotus mais elle aurait pu sans mal porter celui d’un autre constructeur automobile.
On appréciera la singularité de la partie arrière qui se matérialise dans le feu stop central façon F1, la trappe mobile de recharge et les feux arrière qui ne sont pas sans nous rappeler les feux diurnes d’une supercar chinoise dont nous n’avons plus aucune nouvelle, l’Icona Vulcano.
Développée autour d’un chassis monocoque en fibre de carbone qui ne pèse que 129 kg (soit 7.7% de la masse totale), Lotus annonce une hypercar « légère », au moins au regard de la « rare » concurrence électrique et même parfois hybride.
Ce chassis spécifique est fourni par CPC, le leader mondial de la technologie des composites basé à Modène, en Italie.
Bon poids !
Lotus annonce un poids officiel minimal pour l’Evija (dans sa version la plus dépouillée et sans option). Celui-ci est de 1.680 kg c’est à dire près de 400 kg de plus que la plus puissante des Evora, la GT430 Sport.
Nous sommes donc très loin du « light is right » qui prévalait au sein de la firme d’Hethel depuis sa création.
A la pointe de la technologie électrique
L’ensemble propulseur électrique a été développé en collaboration avec Williams Advanced Engineering et il est composé de 4 moteurs (un par roue).
L’Evija revendique une puissance maximale de 1.470 kW (2.000 ch) et un couple « suffisant » de 1.700 Nm. Les 4 moteurs délivrent tous la même puissance de 367.5 kW (500 ch) et ils sont gérés électroniquement notamment grâce à un système dit de Torque Vectoring qui permet une juste répartition de la puissance et du couple en fonction des conditions de roulage.
Les moteurs et les onduleurs sont fournis par Integral Powertrain Ltd.
La batterie lithium-ion de 2.000 kW et d’une capacité de 70 kWh est fournie, avec son système de gestion, par Williams Advanced Engineering (WAE) dans le cadre d’une co-entrperise créée avec Lotus.
L’Evija étant électrique, elle est donc silencieuse à basse vitesse. Aussi pour être en conformité avec la réglementation elle est dotée d’un émetteur de sons numériques qui seront transmis via un haut-parleur monté à l’avant de l’hypercar et qui alertera les piétons de sa présence.
La Lotus Evija est bien évidemment posée sur 4 roues indépendantes qui sont très proches des moteurs électriques installés au plus près afin, là encore, d’abaisser le centre de gravité.
L’hypercar électrique repose sur des jantes à fixation par écrou central. A l’avant, elles sont en 20 pouces et chaussées en 265/35 R20 tandis qu’à l’arrière on trouve des roues en 21 pouces montées en 325/30 R21. Pirelli fournit les pneus P Zero Trofeo R montés sur l’auto.
Comme c’est un peu une habitude chez Lotus Cars, c’est AP Racing qui a développé le système de freinage. Celui-ci est composé de grands disques ventilés et percés en carbone-céramique pincés par des étriers Av et Ar, respectivement à 6 et 4 pistons.
Les suspensions de la sportive sont dérivées de celles que l’on trouve dans le sport automobile. L’Evija est équipée de trois amortisseurs à clapets adaptatifs par essieu. Ceux-ci ont été choisis car ils permettent d’optimiser les performances aérodynamiques et la tenue de route de la puissante sportive. Ils sont fabriqués par la société Multimatic que les amateurs de monoplaces connaissent bien puisqu’elle est notamment présente en F1.
L’Evija dispose d’un système ABS et d’un ESP de dernière génération ainsi que d’une direction très directe avec assistance électro-hydraulique.
La Lotus, et surtout son conducteur, profitent de quatre modes de conduite, à savoir Range, City, Tour, Sport/Track.
Le mode de fonctionnement Track dédié à la performance et à la conduite sur piste permet notamment d’envoyer la puissance sur les « bonnes roues » et d’offrir plus de maniabilité à la grande sportive.
La Lotus Evija est la première voiture de série au monde à être équipée de phares au laser pour les feux de croisement et les feux de route. Ils ont été développés en partenariat avec Osram.
Tous les autres éclairages extérieurs et intérieurs sont à leds.
De belles performances
La nouvelle Lotus revendique des perfs’ de premier plan avec notamment une Vmax fixée à 320 km/h. Mais ce n’est qu’un début puisque l’Evija annonce un exercice du 0 à 100 km/h plié en moins de 3.0 secondes et surtout celui du 0 à 300 km/h expédié en moins de 9.0 secondes. Elle passe aussi de
200 à 300 km/h en moins de 4 secondes…
Ce temps canon permet d’oublier, dans cet exercice, bon nombre d’hypercars déjà présentes ou à venir sur le marché.
La batterie lithium-ion de 2.000 kW qui alimente la motorisation électrique est positionnée derrière le cockpit plutôt que dessous. Elle permet une autonomie d’environ 400 km en cycle WLTP.
En utilisant le meilleur de la technologie de recharge existante, telle qu’une (rare) borne de 350 kW, le temps de charge de l’Evija est de 12 minutes pour 80% et de 18 minutes pour 100% de la capacité de stockage de la batterie.
La prise de charge CCS2 est cachée derrière un volet ventilé situé à l’arrière de la voiture.
A bord
Une fois installés dans le cockpit de l’anglaise, le conducteur et son passager bénéficient d’un habitacle certes minimaliste mais toutefois conçu pour un usage quotidien mais aussi plus dynamique ou sportif.
On découvre à bord des sièges au dessin « allégé » et sportif, un pédalier réglable, un volant sport rectangulaire et un combiné de bord légèrement surélevé qui pourrait avoir été chercher son inspiration du coté de Peugeot (i-cocpkit) ou d’Alfa Romeo (4C). Les portières en élytre s’ouvrent grâce à un simple bouton et on note la présence dans le haut des contre-portes de petits écrans qui servent de rétroviseurs.
Commandes intuitives, finition en fibre de carbone sont de la partie tout comme un système d’infotainment qui prévoit un chrono et un système de télémétrie qui permet de stocker dans le cloud l’ensemble des données enregistrées lors d’une session sur piste.
Ces données seront accessibles via une application dédiée à laquelle on pourra se connecter via un smartphone.
Les systèmes de connexions Apple CarPlay et Android Auto sont présents et permettent l’accès à la navigation et au streaming audio de chacun.
L’habitacle de l’hypercar électrique sera entièrement personnalisable et les clients pourront choisir leur sellerie ainsi que leurs inserts décoratifs (bois, fibre de carbone, laque, métal).
La Lotus Evija en vidéo
Les photos de la présentation officielles
Ci dessous, des photos de la soirée de présentation qui avait lieu aux Royal Horticultural Halls du coté d’Elverton Street dans le quartier de Westminster à Londres.
Phil Popham, le PDG de Lotus Cars, Russell Carr, le designer en chef de Lotus et quelques 350 invités étaient de la partie.
La tarification et les conditions de vente
Cette nouvelle hypercar Lotus sera fabriquée en Angleterre dans le Norfolk. Ce ne sera pas dans les mêmes ateliers que les autres Lotus mais dans un bâtiment spécifiquement dédié à ce modèle.
L’Evija n’est pas destinée à devenir une modèle à part de la gamme Lotus puisque seuls 130 exemplaires du modèle seront produits à partir de 2020.
Le prix de vente est fixé à 1.7 millions de livres sterling HT ou 2.04 millions de livres TTC (ou 2.26 millions d’euros).
Pour commander une Evija, il faut d’abord verser un acompte de 250.000£ (276.355€) qui vous permet aussi d’accéder au catalogue de personnalisation de la voiture.
Les premières livraisons devraient avoir lieu dans le courant de l’année 2020.
On est par ailleurs curieux de voir combien de temps il faudra à Lotus pour écouler la totalité des exemplaires de ce modèle qui représente tout de même 8% de la production annuel de la firme d’Hethel. Pour mémoire, en 2018, Lotus a vendu dans le monde quelques 1.630 autos…
A revoir.
Via Lotus, Youtube.
L'heure du chant du cygne, ou plus exactement celle du râle de fin de vie…
En début d'année BMW a présenté la M3 Touring, un break pour les amateurs de…
Les 29 et 30 avril dernier se déroulait la seizième édition des Classic-Days organisés par…
Au printemps dernier, du 17 au 21 mai 2023, se tenait en terre bretonne, un…
Lancée en septembre 2019, la citadine Honda e n'a toujours pas rencontré son public ou…
Après des semaines d'incertitude et de crainte, un accord a été trouvé mardi 25 juillet…