vie des marques

Nissan : La deuxième mort de Datsun

Ressuscitée par Carlos Ghosn en 2013 pour devenir la division « low cost » de Nissan en Inde, en Russie et certains pays d’Asie, Datsun s’apprêterait à mourir une seconde fois… après sa première disparition en 1986.

Un plan d’économies drastique

Nissan est à la peine sur l’ensemble des marchés où la marque est présente. Depuis 18 mois et l’arrestation de Carlos Ghosn, la firme automobile japonaise est allée d’échecs en déconvenues mais aussi en pertes financières.
Les différentes tentatives de relance mises en place depuis fin 2018 n’ont mené à rien. Il n’est plus temps d’attendre et la direction de l’entreprise va devoir prendre des mesures difficiles et « tailler dans le dur ».
Si on en croit différentes sources, Nissan va dévoiler dans les prochaines semaines un important plan d’économie qui aura pour objectifs de limiter les pertes et de relancer l’entreprise automobile sur ses principaux marchés et avec les produits qu’elle maîtrise le mieux.
Le constructeur japonais devrait annoncer un plan qui comprend notamment entre 2.5 et 3 milliards d’euros de réduction des coûts à tous les niveaux et dans tous les secteur.

Datsun ne convainc pas

Nissan et ses marques vont en faire les frais. On parle d’une rationalisation de la gamme et des versions, du retrait de certains marchés (cf le retrait d’Infiniti d’Europe) mais aussi de la disparition de la marque Datsun qui parait à la peine pour s’implanter ou se ré-installer sur les marchés.
Bien qu’en évolution, Datsun et ses voitures low cost (au physique pas facile…) ne sont pas dans les objectifs assignés et cela a un coût financier non négligeable sur les finances du groupe industriel.
Si les bruits de couloir disent vrai, Datsun pourrait mourir une seconde fois (après le décès prononcé en 1986) après que les véhicules actuels aient effectué l’essentiel de leur parcours commercial.
La marque qui avait été ressuscitée en 2013 pour certains marchés émergents en Asie du est, en Inde mais aussi pour la Russie pourrait donc faire de nouveaux adieux au monde automobile dans les prochaines années (1 à 3 ans) afin de laisser un peu vivre les modèles les plus récents ou ceux qui ont été restylés.
La disparition de Datsun laisserait plus de place à Nissan sur les marchés automobiles concernés et surtout, permettrait à l’entreprise de faire de substantielles économies

Le sort de Datsun réglé, au tour de celui de l’Europe

Après avoir connu des années de bonheur sur le marché européen, Nissan est tombé très vite et rudement. Entre 2018 et 2019, la marque s’est effondrée par la faute d’une offre inadaptée, beaucoup trop axée sur deux ou trois modèles.
Les modèles « images » bien que réussis et fort agréables n’ont rien pu tirer vers le haut notamment du fait de l’absence de modernisation de la gamme, d’autos fades et sans charme (Micra, Pulsar), de motorisations intéressantes non proposées (moteur e-Power de la Note) et de normes européennes trop contraignantes.

Si on croit les derniers éléments,  le plan Nissan pour l’Europe viserait à ne plus vendre que des SUV et des VE comme le Juke, le Qashqai et l’X-Trail. Aucune décision ne semble prise pour le pick up Navara mais il pourrait être maintenu.
La Leaf, le van e-NV200 (VP et VU) et le futur Araya seraient donc de la partie dans l’Union Européenne ce qui n’est pas assuré du tout pour les futures GT-R et 400Z qui, si elles ne réalisent pas de gros volumes commerciaux, restent nécessaires pour l’image de la firme japonaise.
Finalement, le seul modèle dont Nissan aura surement la peau est la citadine Micra. Il faut reconnaître que le modèle ne séduit guère les acheteurs sauf s’ils sont loueurs de voitures ou gestionnaires de flottes d’entreprises.
Pour ce qui est de l’Europe de l’ouest, une réorganisation de la structure de Nissan Europe pourrait être au programme pour l’an prochain mais il faudra encore patienter pour en apprendre plus.

Le plan Nissan pour l’avenir ne concerne pas seulement Datsun et l’Europe puisqu’il semble que la direction de la marque a prévu des réductions financières pour les services administratifs, mais aussi marketing mais aussi en production ce qui signifie que des plans sociaux sont à prévoir dans les pays ou le constructeur est implanté.

Le dossier sera à suivre avec attention dans les prochaines semaines, notamment lors de la présentation du plan.
Les coupes et restructurations décidées par les dirigeants japonais pourraient fortement impacter Nissan au Japon mais aussi un peu partout dans le monde.

Via Nikkei, NHK, AP.

Frédéric Euvrard

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