Nissan n’est pas au mieux et ce n’est pas vraiment à cause de l’affaire Ghosn qui a seulement joué un « petit » rôle d’accélérateur ou d’amplificateur du marasme qui règne chez le constructeur depuis novembre 2018. Si la marque n’est pas encore au bord du gouffre, elle n’en est toutefois pas très loin et son avenir pourrait en être menacé si rien n’est fait.
Un gros coup « d’moins bien » et des milliers d’emplois menacés
Au 31 mars, fin de l’exercice comptable japonais, Nissan annonçait sur l’année écoulée un recul de ses ventes de 4.4% avec « seulement » 5.52 millions de véhicules livrés.
La chute des mises en circulation est sensible sur deux grands marchés, ceux d’Europe et des USA. Ainsi, la baisse est de 14.9% sur le vieux continent et de 9.3 % outre Atlantique ce qui est tout sauf anodin.
On ajoutera que depuis le début de l’année, le phénomène tend à s’amplifier sur ces deux marchés tout en étant renforcé par la baisse de marchés jusque là épargnés par la chute des ventes.
Si l’annonce de la prochaine suppression de quelques 10.000 emplois (7% des salariés de l’entreprise japonaise) n’est encore qu’officieuse, elle sera confirmée demain jeudi 25 juillet lors de la présentation des résultats pour le trimestre avril-juin 2019.
Ces 10.000 fermetures de postes concernent essentiellement des sites industriels jugés peu ou pas rentables. Ainsi, même si cela n’est pas encore confirmé par Nissan, les usines implantées en Amérique latine devraient payer un fort tribu à ce plan social.
Nissan profiterait aussi de l’occasion pour rationaliser sa production au Japon. Les usines installées dans l’archipel ne devraient ainsi pas être épargnées par ces suppressions d’emplois.
Un plan d’économie à la façon » Cost killer »
Ce gros plan d’économie est le plus important depuis 20 ans et celui mis en place par un cost-killer du nom de Carlos Ghosn en 1999 après la reprise de Nissan, au bord de la faillite, par Renault.
Le plan de redressement de 2009, au moment de la crise, toujours mis en place par Ghosn était plus ou moins similaire à celui qui s’annonce pour 2019/2020.
Si on peut s’étonner de l’ampleur d’un tel plan économico-social, on ne peut être réellement surpris car à la fin du printemps, M. Saikawa, le patron de Nissan, avait annoncé des réformes d’importance qui allaient notamment se matérialiser par la suppression d’au moins 4.800 postes et d’une réduction très rapide des dépenses de l’ordre de 30 milliards de yens (~248 millions d’euros).
Cette annonce, désormais amplifiée, est à considérer comme une étape majeure dans le redressement de la firme automobile et de ses filiales.
Saikawa n’est pas forcément l’homme providentiel
Si Hiroto Saikawa est toujours en place et à la tête de la marque alors qu’il s’était engagé il y a quelques mois à s’en aller, il est de plus en plus contesté dans l’entreprise pour ses décisions, ses choix de gouvernance.
Saikawa est aussi très attaqué à cause de l’actuelle image déplorable de Nissan un peu partout dans le monde du fait du lourd dossier Ghosn qui n’est pas prêt d’être refermé et de son impact. Saikawa se voit reprocher des agissements et une gestion bien trop personnelle (comme une vengeance) de cette affaire judiciaire.
On reproche de plus en plus à H.Saikawa sa grande proximité avec l’ex-patron de Nissan et de l’Alliance.
L’affaire est en tout cas d’importance puisque le patron sera présent demain à la présentation des résultats trimestriels alors que la coutume veut qu’il ne vienne qu’une fois par an, lors des résultats annuels.
Il faut rappeler que les chiffres sont mauvais puisque Nissan a fini l’exercice 2018/2019 avec une baisse de son bénéfice net de 57.3% (319 milliards de yens ou 2.5 milliards d’euros) qui n’avait pas été aussi faible depuis 11 ans.
Les affaires ne devraient pas s’arranger sur 2019/2020 puisque les services financiers de Nissan prévoient une net baisse des profits qui pourraient être quasiment divisés par deux d’une année à l’autre.
A revoir en fin de semaine pour découvrir les détails des mesures prises par Nissan.
Via Nissan, AP, Nikkei, LaTribune.
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