… mais elle risque surtout d’être son dernier souffle.
Avant de vous parler d’Emily, faisons un bref retour simplifié sur la vie mouvement de ce qui fut la marque Saab, puis NEVS depuis le milieu des années 1990.
1990 : GM entre au capital à hauteur de 50%
2000 : Saab est cédé à GM
2010 : GM cède Saab à Spyker Cars NV
2011 : Saab est en faillite / Saab signe un accord avec le constructeur chinois Youngman et le distributeur automobile chinois Pang Da
2012 : Saab est racheté par NEVS
2013 : Saab redémarre la production à l’usine de Trollhättan
2014 : Saab arrête sa production et est en cessation de paiement
2015 : Saab fait alliance avec Dongfeng MC
2016 : nouvelle identité car NEVS n’a plus le droit d’utiliser le nom Saab
2017 : Les quelques rares Saab encore produites sont vendues sous le nom de NEVS et production de la premiere berline NEVS électrique (une 9-3 relookée et rebadgée)
2023 : NEVS est mis en faillite. Le groupe chinois Evergrande, actionnaire principal, en grande difficulté financière en Chine abandonne le secteur de la mobilité électrique. 95% des 340 derniers salariés de l’entreprise sont licenciés. Officiellement, NEVS est mis en « hibernation », plus réellement NEVS est définitivement mort.
Dix années de galère et d’attermoiements
Alors que Saab a fait faillite en 2013, l’héritage de la marque s’est perpétué à travers National Electric Vehicle Sweden (NEVS). Bien que l’entreprise soit restée très discrètes ces dernières années, on a découvert ces dernières semaines que le personnel restant avait travaillé discrètement au développement d’une grande berline électrique qui aurait pu être dans le bon tempo si l’entreprise n’avait été pas mise en faillite en ce début d’année.
Suite à sa disparition prématurée des actifs, les actifs de Saab ont initialement été rachetés par NEVS qui est devenue par la suite la propriété du goupe chinois Evergrande, une des plus grandes société immobilières de Chine qui avait, en plus de l’immobilier et de la pharmacie, des aspirations à devenir un constructeur automobile. Certains diront, un de plus dans la méga galaxie automobile chinoise actuelle !
NEVS avait alors dans ses cartons plusieurs projets automobiles pami lesquels, un véhicule autonome, une voiture ou un SUV électrique basé sur l’ancienne Saab 9-3 et, comme nous le découvrons ici, un tout nouveau véhicule électrique « haut de gamme » appelé Emily. Une grande berline qui est clairement la descendance de la grande berline 9-5 NG qui a brièvement existé entre 2009 et 2011.
Ces trois véhicules électriques ont fait l’objet d’études et de projets puisqu’ils visaient à asseoir l’image de National Electric Vehicle Sweden (NEVS) comme entreprise de pointe dans la mobilité électrique « High Tech » dans un monde automobile actuel en plein chamboulement.
Un projet secret
Alors que tout n’allait pas pour le mieux, NEVS a mis en place un discret partenariat avec le constructeur suédois d’hypercars, Koenigsegg et bien évidemment Evergrande qui venait de racheter la britannique Protean Electric, un fabricant de moteurs électriques dans les roues. Pendant que se nouaient ces accords techniques autour de la R&D, Simon Padien, l’ancien patron du développement de Saab mais aussi designer de la Saab9-5 de deuxième génération prenait les commandes du projet Emily.
Avec une volonté de fer, une envie d’y arriver, l’équipe formée par S. Padien s’est mise au travail pour développer quasiment de A à Z et en dix mois, la berline NEVS Emily (ou Emily GT selon les sources).
Entre design, développement technique de la motorisation, de la plateforme destinée à accueillir la batterie et adaptation de quelques pièces de la 9-5 (pour gagner du temps probablement), toute l’équipe de NEVS a créé une nouvelle voiture qui, fin 2021, était totalement dans le coup tant d’un point de vue technique qu’esthétique.
Quand on regarde l’Emily on arrive facilement à deviner les gènes venus de la 9-5 mais l’ensemble à été modernisé, adapté à la plateforme électrique et lourdement modifié pour de dessin des parties Avant et Arrière. L’auto est certes un peu massive dans son apparence mais elle n’est pas dénuée de charme ainsi que d’une certaine solidité « visuelle ».
Phares et feux à leds, grandes roues aérodynamiques à 5 pétales qui masquent les moteurs électriques, toit panoramique et petits rétroviseurs exterieurs sont au progamme d’Emily qui est une berline tricorps d’environ 5.0 m de long.
A bord, on découvre une ambiance à la fois contemporaine et très suédoise avec des tissus chinés gris, des sièges qui font penser à des fauteuils, des matériaux dits « éco-responsables » et recyclable et une planche de bord classiquement épurée avec deux écrans. Le toit panoramique apporte de la clarté à l’habitacle.
Les saabistes apprécieront la « Saab Touch » qui est matérialisée par les appuies-tête en virgule qui sont une tradition chez Saab depuis la 900 au début des années 80.
Peu de données techniques et objectives
Nous disposons de peu d’éléments techniques détaillés, toutefois nous découvrons au fil des photos et des vidéos que cette NEVS Emily est propulsée par 4 moteurs électriques. Ceux-ci ne sont pas fixés directement sur le chassis de la grande berline puisqu’ils sont implantés dans chacune des roues. La batterie prend classiquement place dans le chassis et la voitre repose sur 4 roues indépendantes qui, associées avec l’abaissement du centre de gravité, devaient autoriser à une tenue de route sereine et stable.
Nous ne disposons d’aucune spécifications concernant les moteurs, la capacité de la batterie, les performances ou les consommations mais cette Emily annonçait une belle autonomie théorique en cycle WLTP puisqu’on évoque la possibilité de parcourir quelques 948 km avec une seule charge.
Les trois seules NEVS Emily ensemble sur la route
Christian von Koenigsegg était de la partie
Christian von Koenigsegg, le fondateur du réputé fabricant suédois d’hypercars était donc dans le secret et il a suivi le développement rapide et de qualité de cette NEVS Emily. Il explique que la première voiture d’essai était un véhicule remarquablement bien né et développé avec un vrai savoir faire. Selon son propos, l’auto ne demandait quasiment que des finitions et quelques réglages avant d’être « bonne pour la production ».
Bien qu’elle ne soit pas tout à fait prête pour la mise en fabrication, on apprend que cette berline était suffisamment proche de la finalisation pour avoir été récemment prêtée aux journalistes d’Auto Motor und Sport Sverige pour un premier essai routier.
Les avis sur ce modèle sont concluants pour une auto construite en 10 mois environ mais qui ne deviendra jamais une réalité sur la route.
L’aventure du projet Emily en trois vidéos
On gardera à l’esprit que ce projet qu’au delà de NEVS, cette voiture a été créée puis développée dans l’espoir de pouvoir vendre Emily à une entreprise qui voulait un véhicule électrique presque prêt à être fabriqué puis mis à la route. Hélas, la faillite de NEVS en mars dermier a enterré les espoirs qu’avaient les 350 personnes qui ont travaillé sur cette berline électrique qui aurait pu faire revivre l’esprit Saab. Il n’en sera rien. C’est dommage.
Via Plint Marketing, Saab Head, YouTube.
Photos : Magnus Fröderberg for mestmotor.se
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