L’affaire ne concerne pas (pour l’instant) la France mais le Royaume Uni et elle pourrait très vite prendre plus d’importance.
Les anglais viennent de découvrir que Mercedes-Benz via sa filiale Mercedes Benz Financial Services piste ses clients via la pose d’un tracker discrètement installé sur les voitures neuves.
Pour traquer le mauvais payeur
Toutefois, tous les clients de Mercedes-Benz ne sont pas mis sous surveillance puisque l’oeil du Big Brother stuttgartois ne surveille que ceux qui financent leur voiture (essentiellement LOA et LLD) via la captive du constructeur allemand.
Pris les doigts dans le pot de confiture, les dirigeants de Mercedes-Benz assurent que le système de géolocalisation n’est déclenché qu’au moment où la voiture n’est plus repérable (???) ou lorsqu’un locataire/débiteur rencontre des difficultés financières ou s’il refuse pertinemment de payer ses loyers ou mensualités.
Le système permet alors de localiser rapidement la voiture et de venir la récupérer.
Le constructeur allemand s’enfonce toutefois un peu en refusant de dire depuis combien de temps il utilise le système et si, seul le Royaume Uni est concerné par ces méthodes de surveillance.
Les députés et avocats britanniques sur le pont
Les plaintes à venir et les remarques des clients de la marque à l’étoile ont alerté les députés britanniques qui ont demandé l’ouverture dans les plus brefs délais d’une commission d’enquête puisque l’affaire touche à la protection de la vie privée et à la liberté de mouvement de chacun des britanniques.
Outre les politiciens qui pointent l’usage de plus en plus courant du tracker et de ses dérivés dans les grosses entreprises, plusieurs cabinets d’avocats londoniens sont en train de s’emparer de ce « nouveau » sujet de société.
Ils assurent, et nous le savons tous, que l’arrivée des technologies modernes dans nos vies signifie que notre capacité à préserver la confidentialité de nos informations personnelles est menacée comme jamais elle ne l’a été auparavant. Mais dans la majorité des cas, nous le « subissons » de plein gré comme c’est le cas, par exemple avec les réseaux sociaux ou certaines applications pour smartphone.
Avec cette affaire, les hommes de loi estiment que Mercedes-Benz et ses dirigeants n’ont aucune conscience de ce qu’ils ont fait en agissant de la sorte car il est illégal et punissable, en droit anglais mais aussi européen de pister une voiture à l’insu du conducteur.
Le constructeur se défend en assurant que l’installation de ce tracker est incluse dans les conditions générales du financement [ndla : les fameuses toutes toutes petites lignes que l’on ne lit jamais en bas de l’avant dernière page du contrat] lorsqu’un client achète une voiture à l’aide d’un produit financier Mercedes-Benz ou d’un partenaire de la marque.
Toutefois plusieurs acheteurs disent ne pas avoir eu connaissance de cette procédure ni ne l’avoir lu dans les contrats.
Pour le coup, seules quelques expertises judiciaires indépendantes, si elles sont demandées et autorisées, apporteront des éclaircissements sur le dossier qui sera à suivre dans les prochaines semaines.
L’affaire sera à surveiller notamment si la pratique de Mercedes-Benz s’est répandue en Europe continentale ou chez d’autres constructeurs qui l’ont fait en dehors d’un cadre défini par la loi.
Via The DailyMail, FleetPoint, SkyNews.
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