Mercedes-Benz 300 SLR Uhlenhaut Coupé : Elle fait oublier la Ferrari 250 GTO

L’affaire est née outre Manche puisque le 12 mai dernier, les anglais d’Hagerty lancent l’information et assure qu’une Silver Arrow serait devenue la voiture la plus chère du monde bien loin devant les Ferrari 250 GTO ou n’importe quelle Bugatti pour ne parler que de ces deux marques prestigieuses aux origines italiennes et italo-alsaciennes.

La Mercedes-Benz 300 SLR Uhlenhaut Coupé en quelques lignes

Le Mans 1955 voit le terrible accident de Pierre Levegh au volant d’une barquette Mercedes 300 SLR qui cause la mort de 84 personne (dont le pilote français) et fait 120 blessés. Dans la foulée de cet accident, Mercedes-Benz abandonne la compétition automobile. La marque ne reviendra officiellement sur les circuits que 43 ans plus tard, en 1998.
Cette décision de la marque a exclu les deux coupés 300 SLR de toute compétition et les voitures prennent la direction des garages de la firme à l’étoile. Toutefois, l’une d’elle devient la voiture de fonction de son créateur, un certain Rudolf Uhlenhaut, qui était alors le directeur du département du design de Mercedes-Benz. Il a donné son nom à cette 300 SLR « fermée » qui est devenu le Coupé Uhlenhaut.
Initialement les pilotes ne voulaient pas de cette voiture de course fermée car ils trouvaient qu’il faisait beaucoup trop chaud à bord et ils ont préféré la version ouverte baptisée « barquette » mais à l’époque Rudolf Uhlenhaut, sur de son idée a imposé la fabrication de deux exemplaires à carrosserie fermée. Comme sur les coupés 300 SL W194, la Mercedes-Benz 300 SLR conserve les portes papillon qui était quasi obligatoires à cause de sa structure faite d’un châssis tubulaire.
Fine du museau, étirée avec un profil fuyant et aérodynamique, posée sur des roues à rayons en 16 pouces et dépourvue de tout pare-chocs, la Mercedes 300 SLR fait partie des très belles autos créées par la firme à l’étoile. Et bien que n’ayant jamais couru ou remporté quel que titre que ce soit, ce modèle est devenu mythique parce que très rare et quasi invisible depuis sa création.
Cette Formule 1 carrossée est propulsée par un moteur L8 3.0 L OHC à injection Bosch qui développe la puissance de 320 ch pour un couple de seulement 218 Nm.
Ce bloc est associé à une BVM5 qui envoie la puissance aux roues arrière. Grâce à une aérodynamique optimisée, un chassis très rigide, un poids contenu de 880 kg, cette 300 SLR qui revendique un rapport poids/puissance très intéressant de 2.75 kg/ch, peut atteindre les 290 km/h. [ndla : Les 300 km/h ont même été atteints lors d’un essai en 1955]

La Mercedes 300 SLR W196S, en version fermée n’a été produites qu’à deux exemplaires sur les 8 autos du même type produites

Une affaire de sélection des acheteurs

C’est donc la très sérieuse et très compétente compagnie d’assurance américaine installée à Traverse City aux USA qui a révélé l’affaire au milieu de ce mois de mai.
Mercedes-Benz souhaitant vendre une de ses prestigieuses voitures se serait adressé à un mandataire sévèrement référencé. Ce dernier aurait eu pour tache ces derniers mois de choisir une dizaine d’acheteurs possibles aux gros moyens financiers. Si trouver des clients argentés n’est pas vraiment un problème, en trouver des passionnés, des compétents en matière d’automobile capables de prendre soin de l’auto mais aussi de pouvoir la montre lors de grands événements liés au monde de la voiture de luxe et de collection était déjà moins aisé. Enfin, le constructeur stuttgartois voulait un amateur de belles voitures, pas un businessman ou une businesswoman plus intéressés par les bénéfices potentiels que par la beauté de l’objet et capable de revendre très rapidement à presque n’importe qui l’objet d’art mécanique qu’est une 300 SLR Uhlenhaut Coupé. Pour que l’affaire soit bien menée, c’est la célèbre maison d’enchères RM Sotheby’s qui a géré la vente de la 300 SLR qui faisait partie de la collection privée de véhicules appartenant à Mercedes-Benz Classic.
Pour mémoire, cette collection compte plus de 1.100 automobiles qui vont de l’invention de l’automobile en 1886 jusqu’en 2022 et aux dernières nouveautés éléctriques de la firme allemande.

Une fois la selection des acheteurs potentiels effectuée, Mercedes-Benz les aurait invité au Mercedes-Benz Museum durant une période courant du 6 au 14 mai dernier. Les collectionneurs-acheteurs auraient été royalement invité par la firme à l’étoile puisqu’on parle de résidence de très grand luxe, de vols A/R en jet privé et de moments exclusifs. On imagine que durant ces journées, les invités ont du parler gros sous, plaisirs et conditions d’achat mais aussi de conservation de la belle et rare allemande.

Une Mercedes-Benz 300 SLR Uhlenhaut Coupé c’est bien mais à quel prix ?

Soyez surs d’une chose, faire l’acquisition d’une telle voiture n’est pas à la portée de tout le monde. Nous sommes ici bien au delà des prix de ventes des plus chères des Ferrari, essentiellement des 250 GTO qui se sont vendues aux enchères ou entre riches propriétaires dans des budgets compris entre 45 et 70 millions d’euros. Cette Mercedes-Benz 300 SLR a semble t-il tout explosé puisque nous sommes sur un budget qui est quasiment le double de celui de la plus chère des Ferrari puisque ce modèle exceptionnel à tout point de vue aurait été vendu pour la « modique » somme de 135 millions d’euros ou 144.3 millions de dollars ou encore 115 millions de livres sterling.

Qui a pu acheter une telle voiture ?

Si on en croit nos confrères de News d’anciennes, la voiture aurait été acquise par Simon Kidston mais… il ne serait qu’un intermédiaire dans cette affaire de vente et finalement une sorte de « prête-nom » pour une telle vente même si le suisse a une belle réputation dans le monde des voitures de prestige, de sport et de collection.
Nous sommes allés à la pêche aux informations notamment de l’autre coté du Channel et il se murmure assez fort que l’acheteur de cette Mercedes-Benz 300 SLR Uhlenhaut Coupé pourrait être Jim Ratcliffe, un milliardaire britannique.
Sir James Arthur Ratcliffe est l’une des personnes les plus riches de Grande-Bretagne avec fortume estimée à plus de 22 milliards de livres sterling (26.2 milliards d’euros). L’homme est le propriétaire du puissant groupe chimique INEOS mais aussi de la marque automobile INEOS [ndla : C’est lui qui a acheté l’usine Smart de Hambach en 2020) et il est détenteur d’un tiers du capital de Mercedes-AMG F1 Team.
Bien évidemment, l’affaire n’a pas été confirmée officiellement mais de nombreux éléments mènent à lui.
A suivre dans les prochaines semaines ou les prochains mois.

Quand Sir James Arthur Ratcliffe prend la pose.

Via Hagerty, News d’anciennes, Mercedes-Benz.