Marché automobile français mars 2023 : L’embellie se poursuit mais…

… il faudra toutefois pondérer l’enthousiasme du moment. Nous y reviendrons.
Depuis le début de cette année 2023 et même depuis le début de l’automne 2022, le marché automobile reprend des couleurs. S’il semble en meilleure forme depuis sept mois, mais il faudra se méfier des apparences et de la simple lecture des chiffres fournis par la PFA (Plateforme Automobile).
Ainsi en mars 2023, le marché français enregistre une hausse de 24.23% en données brutes du nombre de ses immatriculations ce qui représente un total de 182.713 unités. C’est bien mieux que ce que nous avons connu ces dernières années mais nous sommes encore loin des chiffres des années d’avant crise sanitaire.
Pour mémoire, entre 2017 et 2019, le marché automobile français oscillait entre 210.000 et 220.000 livraisons durant le mois de mars. Il en manque encore aux environs de 35.000 ce qui n’est pas rien.
Sur les trois premiers mois de l’année 2023, le marché français est en hausse de 15.20% ce qui correspond à 420.888 véhicules immatriculés si on en croit AAA Data.

Les groupes automobile français donnent le tempo

Si on se retourne sur le mois de mars 2023, on constate que groupe Stellantis affiche une solide progression de 31.36% et c’est un bon signe après plusieurs mois de recul important sur le marché. Ce retour en forme du groupe franco-italo-américain permet à Stellantis de voir sa part de marché remonter pour atteindre les 31.36% sur le territoire national.
L’ensemble des marques du groupe qui marquaient plus ou moins le pas depuis quelques temps sont toutes en progression. On note ainsi que les marques progressent de +4.97% à +220.00% sauf Jeep qui chute assez fortement.
Cela donne dans le détail :
Alfa Romeo : +131.00%
Citroën : +18.79%
DS Automobiles : +4.97%
Fiat : +20.56%
Jeep : -36.60%
Maserati : +220.00%
Opel : +28.74%
Peugeot : +35%.

Du coté de Renault Group, on est bien dans ses baskets et ses livraisons puisque les deux principales marques voient leurs bons résultats se poursuivre avec une hausse globale de +25,67% répartie entre Dacia qui progresse de +19.40% et Renault qui voit ses immatriculations augmenter de +30.19%. Par contre, c’est une fois encore un peu la déconvenue chez Alpine qui n’a livré que 99 coupés A110 et qui voit ses livraisons chuter de -48.97%.
La part de marché du groupe automobile de Billancourt est de 23.24% en mars dernier. On notera enfin et à la volée que la nouvelle marque Mobilize n’a rien immatriculé ou presque (5 immatriculations) depuis le début de cette année.
Si on prend en compte les deux principales marques, c’est à dire Peugeot et Renault, on constate que la marque au losange est leader du marché français en mars avec 25.601 véhicules mis à la route (pour une part de marché de 15.60%) contre 24.038 pour la firme sochalienne (avec une part de marché de 14.60%). Ainsi, le mois dernier, Renault a immatriculé quelques 1.563 voitures particulières de plus que Peugeot.

Les constructeurs étrangers sont dans le même mouvement

La tendance haussière du marché ne vaut pas seulement pour les groupes automobiles français puisque les marques étrangères profitent également de l’embellie du moment. Si globalement les livraisons progressent, certaines firmes automobiles marquent le pas ou un assez net recul.
Sans surprise, c’est le groupe Volkswagen qui tire les marrons du feu puisque l’ensemble des marques bénéficie d’une hausse de +22.12% des immatriculations. C’est le cas pour les marques Audi (+21.06%), Cupra (+108.00%), Lamborghini (+83.33%), Porsche (+35.20%), Seat (+29.40%), Skoda (+0.59%) et Volkswagen (+21.98%). Seul Bentley est en recul et voit ses immatriculations reculer de 60.00% (10 livraisons en mars 2022 contre seulement 4 en mars 2023).

On notera pêle-mêle les belles progression des marques BMW (+77.90%), MINI (+72.29%), Land Rover (+110.81%), Tesla (+79.59%), Mitsubishi (+44.54%) et Nissan (+32.92%), c’est aussi le cas des autres diverses marques (MG, Mazda, Honda et quelques autres) qui voient une belle hausse de leurs immatriculations en mars avec +75.51% et un nombres de voitures mises à la route qui passe de 2.425 à 4.256 unités. On découvre que Lynk & Co a bien profité du mois dernier avec un beau + 267.00%
Les marques Toyota (+5,41%), Hyundai (+14.46%), Jaguar (+3.13%) progressent sur le marché mais de manière moins importante.
Les perdants du mois de mars 2023 s’appellent Ford (-7.46%), Mercedes-Benz (-10.22%), Smart (-41.40%), Kia (-14.66%), Volvo (-6.05%) et Suzuki (-12%) qui est toujours un peu à la peine.

Quelques éléments sur la situation du marché automobile français en mars 2023

Les véhicules électrifiés taillent leur route et progressent

Au chapitre de la répartitions des immatriculations, on constate qu’en mars 2023, les voitures à essence ont vu leurs ventes progresser de 10.00% pour atteindre 38.60% du marché.
Les modèles hybrides (HEV et PHEV) progressent de +22.00% et ils représentent 21.80% du marché.
Du coté des voitures électriques (EV) la hausse des immats’ est de de 37.00% ce qui permet à ce type de motorisation de représenter 16.60% de part de marché du neuf. 
Le diesel poursuit son déclin puisque ce type de moteur perd encore 16.00% et il ne représenté plus que 10.80% de part de marché.
Sachez enfin que les ventes à particuliers représentent 47.60% des immatriculation et qu’elles sont en hausse de 13.00%, le solde se composant d’une part de 28,30% pour les ventes aux flottes d’entreprise et aux loueurs. Ce secteur du marché automobile progresse de + 20.00% en mars.

On jettera un oeil sur le marché du VU en mars pour constater que Renault reste très largement dominateur, loin devant Peugeot, Citroën, Ford, Fiat Mercedes-Benz, Volkswagen. Les deux constructeurs français Citroën et Peugeot payent depuis de très longs mois le passage à l’électrique pour leurs différents fourgons alors que Renault, avec l’arrivée de l’électrique a simplement élargi son offre et accru sa part de marché.

Le marché automobile va un peu mieux mais il n’est pas très solide

Si la hausse des ventes apparait comme bien réelle, il faudra toutefois se garder de toute euphorie car si les immatriculations repartent à la hausse, c’est parce qu’il y a notamment un léger mieux dans l’affaire de la crise des livraisons de semi-conducteurs et les marques automobiles livrent actuellement des voitures qui étaient attente de mise à la route depuis des mois et à l’effet d’aubaine financière dû aux remises, bonus et autres offres des constructeurs fin 2022.
Par contre, on tempérera ces résultats en constatant que le volume des prises de commandes depuis le début de l’année est en baisse de 9% ce qui n’a rien de négligeable dans un marché tendu où le mix prix a tendance à chuter ( voir ci dessus les ventes du TOP 100 et la prédominance de plus en plus importante du segment B sur le marché).
Enfin, si vous suivez l’actualité automobile, vous constaterez que l’essentiel des constructeurs automobiles baissent les prix de leur VE dont la tarification était au dessus de 47.000€ afin de récupérer une clientèle sensible à l’électricité et au bonus écolo de 5.000€.

Via PFA, AAA DATA, NGC-Data.