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Marché automobile français (juillet 2019) : Il baisse encore !

En ce mois de juillet 2019, 172.228 voitures particulières neuves ont été immatriculées en France. Bien qu’en 2019 nous ayons eu une journée ouvrée de plus qu’en 2018, il s’est moins vendu de voitures en France le mois dernier qu’un an plus tôt. Le marché français a donc baissé de 1.8% et « absorbé » 3.000 voitures de mois que l’an passé. Sur sept mois, ce sont donc « seulement » 1.338.670 véhicules qui ont été livrés en France.
Certes, la baisse est bien plus contenue en juillet qu’en juin mais la tendance baissière engagée depuis de très long mois perdure.

Merci qui ? Mer… Citroën !

Si la baisse est quasi globale, le Groupe PSA (Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Opel) a été bien plus en forme que la moyenne que la moyenne des autres groupes ou marques et notamment Renault SA qui a lourdement chuté avec une baisse de ses immatriculations de 9.8%.
Pendant que les trois marques du Groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine) reculait par rapport à l’année précédente, le groupe PSA a vu ses livraisons progresser de 4.1%.
Au bilan, le firmes automobiles françaises limitant la casse avec une baisse de -1.5% alors que dans le même temps, les marques étrangères plongeait de -2.2% sur le marché hexagonal.
PSA doit à sa bonne performance estivale à une marque, Citroën et plus particulièrement aux bonnes performances des C3, C3 Aircross et C5 Aircross qui sont au rendez vous puisqu’ils permettent à la firme automobile de progresser de 12.8%.
Dans le même temps, Peugeot augmentait ses livraisons d’un petit +0.3% alors que DS Automobiles et Opel reculent respectivement de -0.1% et -0.6%.
Ces scores plutôt favorables permettent désormais à PSA de tenir plus d’un tiers (33.9%) du marché automobile français du neuf depuis le 1er janvier dernier.

Renault SA toujours soutenu par Dacia

Du coté de Renault SA, l’affaire est plus tendue puisque la marque au losange perd 14.4%. Toutefois Dacia limite les dégâts pour le groupe en progressant encore de 1.5%. Sur 7 mois Renault perd du terrain face à PSA puisque le groupe automobile de Billancourt ne tient plus que 19.69% du MTM français, en baisse de 0.9% depuis début janvier.

Au final, les deux groupes français (avec leurs marques étrangères) représentent quelques 53.65% du marché automobile français soit un peu plus que l’an passé à la même période (53.48%)

Léger repli étranger sauf pour VW

Du coté des marques étrangères, il y a un grand gagnant en juillet. Il s’agit du groupe Volkswagen qui progresse de 2.5% par rapport à juillet 2018 notamment grâce au carton de Skoda ( +24.4%) et à la belle perf de Seat qui progresse de 9.1%).
Volkswagen est quasi stable avec un petit -0.3% compensé par le +0.3% d’Audi.
Bentley va très bien, Lamborghini aussi mais Porsche s’enfonce dans la crise et perdure dans les chiffres négatifs avec un lourd -34.9% et seulement 417 autos livrées. Pas sur qu’en 2020, la Taycan change la donne…
Du coté de Zuffenhausen, on doit se dire que l’abandon du diesel en Europe fut une belle erreur !
Au global, le groupe VW voit sa part de marché atteindre les 12.7% et progresser de 0.8% sur un an. Pas mal pour un groupe qui ne devait pas résister au Diesel gate si on en croit certains.

BMW repart de l’avant et soit ses livraisons augmenter de 13.5% notamment grâce à une grosse progression de Mini.
Daimler est aussi à la hausse (+19.3) grâce à Smart qui voit ses ventes croître de plus de 68.0% (y’aurait-il un effet collector à l’approche de la fin de production ?).
Les groupes Hyundai Motor (Hyundai et Kia), Volvo Cars et bien sur Toyota Motor Corporation (Toyota et Lexus) poursuivent leur progression au delà des 12.0%.
Suzuki est aussi en excellente forme avec un très beau +22.3% et 2.886 voitures livrées.
Ford chute avec -3.8% et seulement 6.002 autos mises à la route le mois dernier.
Au chapitre des gadins, on note celui de Nissan et d’Infiniti qui continuent à perdre pied sur le marché avec -54.8% pour la maison mère et -29.9% pour sa filiale luxe. L’affaire devient inquiétante pour Nissan qui ne séduit plus les acheteurs à cause du gamme vieillissante [ndla : qui veut des Micra à part les loueurs ?] et peu attractive et qui paye probablement un peu l’affaire Ghosn.
Le groupe FCA est lui aussi dans la tourmente avec un lourd -66.3% pour Alfa Romeo, -32.2% pour Fiat et -42.5% pour Maserati. Seul Jeep et Ferrari s’en sortent bien.
On notera anecdotiquement que FCA a immatriculé une Lancia neuve. Il s’agit surement d’une Ypsilon en stock oubliée chez un concessionnaire !
Subaru boit aussi lui le bouillon avec un terrible -41.3% et 54 autos livrées.
Enfin et sans surprise GM continue de plonger avec seulement 6 autos de livrées (-33.33%) et aucune Cadillac (-100%). Il est vrai que sans réseau de vente, une gamme n’est rien !

Retrouvez ci dessous tous les chiffres du mois de juillet 2019 ainsi que les cumuls depuis le 1er janvier de cette année

Le TOP 100 des ventes

Comme de coutume, les deux groupes automobiles français mais PSA y est plus présent que Renault SA puisqu’il y place 6 voitures (208, C3, 3008, 2008, 308 et C3 Aircross) contre 4 (Clio, Sandero, Captur et Duster). Deux Renault sont aux portes du Top 10 (Twingo et Mégane).
On notera qu’avec 10.638 livraisons en 7 mois (1520 immats/mois), la Zoé représente 0.8% du marché et occupe la 34eme place des ventes entre la Fiat 500X et le monospace Renault Gd Scenic. Pour rappel, au 31 juillet 2018, la Zoé était déjà 34eme vente sur le marché mais ne représentait alors que 0.6% des ventes et 8.724 soit une progression de 21.93% des ventes en un an.
La Tesla Model 3 (3527 ventes et 0.3% du MTM) se vend mieux que le Renault Espace.
Enfin, on notera que chez les « premium », seuls les SUV (à l’exception de l’Audi A1, de la BMW Serie 1 et des Classe A et B) sont présents dans le TOP 100 français depuis le début de l’année. Un signe qui témoigne de la prégnance du SUV sur ce que l’on peut considérer comme des véhicules « Haut de Gamme ».

Juillet 2019 ne change donc rien à la tendance amorcée durant le premier semestre 2019 et qui tend vers un repli assez marqué du marché automobile français mais aussi européen.
Les raisons en sont multiples et nous les connaissons. Elle touchent aussi bien l’ambiance générale qui se fait de plus en plus pesante dans la population. Il nous faut regarder en direction des problèmes sociaux ou climatiques qui pèsent de plus en plus sur le fameux « moral des ménages » tout comme de nombreuses incertitudes sur l’avenir (en général) de chacun mais aussi de tous.
Pour le marché automobile français, on ajoutera un nouvel élément ce 1er août 2019, la modification des conditions d’obtention de la prime à la conversion.
Celle-ci pourrait avoir un impact non négligeable sur le marché du VN mais aussi sur celui du VO récent (aussi bien diesel qu’essence).
On ajoutera la discrète obligation de la mise en place de la vignette Crit’Air dans les régions qui risque fort de pénaliser les familles peu aisées et utilisant des voitures anciennes mais souvent encore en bon état. Des reports d’achat sont attendus par milliers d’ici à la fin de l’année si on en croit les propos des professionnels.
On ajoutera le brouhaha organisé par le monde automobile qui est pris par la même frénésie pour la fée électricité que celle que nous avons connu dans les années 80 autour du diesel.
Du VE partout, pour tous mais hélas à des tarifs bien trop élevés et avec des performances en retrait de celles des « thermiques », il n’y a donc pas de raison pour que le marché des VE explose fin 2019 ou même plus tard.
Quand PSA se gargarise d’avoir reçu seulement quelques milliers de réservations pour ses e-208 et Corsa-e, on si dit que les VE (sauf à les rendre obligatoire via des lois étatiques et à développer les infrastructures de recharge) sur le marché ce n’est pas gagné.
On peut même remarquer que pour l’instant les véhicules électriques ne seront pas le moteur de la relance dans les prochains mois qui s’annoncent au moins aussi difficiles que ceux que nous connaissons depuis l’automne 2018.
Sans effort sur les prix, les performances (autonomie réelle mais aussi quand on utilise le chauffage, la clim ou le système audio), ce segment est voué à rester une niche du marché qui plaira à ceux qui ont des gros budgets dédiés à l’automobile.

On conclura donc que les 5 prochains mois ne seront pas plus faciles, que les incertitudes pour l’avenir ne vont qu’amplifier les phénomènes connus et que, malgré tous les discours, les VE ne sauveront pas plus le marché 2019 qu’ils ne nous sauveront du réchauffement climatiques et de la pollution.

Via CCFA, AAData.

Frédéric Euvrard

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