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Loi d’Orientation des Mobilités : Vers l’interdiction de la publicité pour les voitures thermiques

La Loi d’Orientation des Mobilités n’est pas encore votée que déjà ses objectifs sont contestés. Il y a bien évidemment la décision d’interdire à la vente les voitures à moteur thermique dès 2040 mais d’autres points sont désormais au coeur des débats qui se déroulent actuellement au Palais Bourbon.
Parmi ceux ci, plusieurs amendements ont été déposés qui veulent limiter, voire interdire la publicité pour les véhicules à moteur thermique.

Haro sur les VU

Les discussions acharnées qui ont lieu dans les commissions de la Loi d’Orientation sur les Mobilités concernent désormais la publicité pour les véhicules, qu’ils soient destinés aux particuliers ou aux professionnels.
Ainsi depuis quelques jours, plusieurs amendements ont été déposés concernant la publicité des véhicules de moins de 3.5 tonnes à moteurs thermiques, autrement dit les VU/VUL.
Ainsi, des députés venus de La République En Marche mais aussi de la France Insoumise ont proposé de concert d’imposer aux marques automobiles qui vendent des véhicules de moins de 3.5 T, l’obligation de promouvoir en même temps des mobilités propres et actives dans le cadre de leurs campagnes de promotion ou de s’abstenir de faire la publicité s’ils n’ont pas d’offre alternative.

Au tour des VP

Pour les voitures particulières et leur promotion commerciale, le groupe La France Insoumise a déposé un amendement qui a pour objet d’interdire purement et simplement les messages publicitaires en faveur des véhicules fonctionnant au diesel ou à l’essence.
Si on se réfère au texte proposé par le groupe des insoumis, il faudrait interdire à partir du 1er janvier 2021 toute communication mettant en avant les véhicules 100% thermique puis à partir du 1er janvier 2025, la publicité pour les hybrides essence ou diesel.

Toujours dans la même veine, des députés LREM souhaitent interdire la publicité pour l’ensemble des véhicules soumis au malus écologique.
Toutefois pour faire passer la pilule, ces députés de la majorité disent vouloir laisser passer un délai de carence d’un an à compter de la promulgation de la loi qui pourrait se faire avant la fin de cette année.

Dans le groupe des députés LREM, on justifie ces propositions de loi en expliquant que chaque année quelques 34 milliards d’euros sont dépensés dans la publicité dont 10% vont uniquement à la publicité automobile.
Avec un budget de l’ordre de 3.5 milliards d’euros dépensé chaque année pour promouvoir l’achat de voitures, on pourrait par exemple couvrir le budget annuel du CNRS. Le coût publicitaire est ainsi évalué à 1.500€ par voiture vendue et il pourrait ainsi être affecté à d’autres postes… comme certains services de l’état par exemple !
Il n’est pas sur que les constructeurs automobiles soient décidés à financer directement les activités étatiques déjà financés par les impôts et taxes.

« Court termisme » et absence de recul

En agissant de la sorte les députés espèrent réorienter les choix des acheteurs vers des solutions de transport qui sont à leurs yeux plus propres, plus écologiques et peut être meilleures pour notre santé ou l’avenir.
C’est aller une fois encore bien vite en besogne mais aussi ne pas vouloir voir l’intégralité de la chaîne économico-industrielle dédiée aux VE ainsi que les dégâts causés sur l’environnement et les humains.
N’oublions pas que les progrès accomplis 30 ans par les constructeurs en matière de pollution, d’efficience des moteurs et de recyclage des automobiles ont participé à l’actuelle très bonne situation de l’Europe en matière d’émissions liées aux transports.
Bref, une fois encore, nos élus et dirigeants agissent sous le coup de l’émotion, de la communication mais d’une certaine pression « verte » pour préparer un avenir qui aurait besoin de sérénité et de concertation pour se dessiner. L’affaire n’est pas française, ni même européenne, elle est mondiale.

Reste qu’en agissant de la sorte, les élus, hommes politiques et autres « bien pensant » semblent voir agir de la même façon avec l’automobile qu’ils l’ont fait depuis plusieurs décennies avec le tabac, l’alcool mais aussi la vitesse ou la puissance dans les publicités automobiles.

L’affaire sera à suivre dans les prochaines semaines car ces amendements et projets de loi ne sont encore qu’en commissions. Il faudra rester attentif car c’est toute la filière automobile qui pourrait être impactée à court terme si de telles mesures venaient à être prises sans recul ni concertation avec toutes les parties concernées par ce dossier.

Mais au fait que font nos puissants constructeurs face à ces décisions ? Pas grand chose a priori et c’est bien dommage.

Via A.N, AP, Journal Auto.

Frédéric Euvrard

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