L’affaire a été révélée ce week end par le quotidien britannique Financial Times et elle date de plus de 18 mois puisqu’elle se serait déroulée quelques semaines après l’arrestation de Carlos Ghosn à Tokyo.
Le Japon voulait une fusion
Si on en croit les éléments rapportés par des sources toutes proches du dossier, le gouvernement japonais, dirigé depuis 2012 par Shinzo Abe, aurait poussé, pour ne pas dire fait pression, sur le constructeur automobile Nissan et un de ses concurrents nationaux, en l’occurrence Honda, pour qu’ils discutent, négocient et mettent en place un plan de fusion qui aurait pu devenir une « réalité japonaise » en 2020
Hélas pour le Japon, les deux constructeurs automobiles auraient toutefois refusé l’idée.
Toutefois, cette idée trotte dans l’esprit de certains analystes économiques et financiers nippons puisque certains disaient il y a quelques mois que si Nissan souhaitait un partenaire pour faire alliance et remplacer Renault, Honda ne serait pas, (en théorie) contre l’idée même si aucun élément objectif vient le prouver.
Ces mêmes économistes japonais justifient leur idée en soulignant qu’il faut aujourd’hui un groupe automobile national concurrent et fort face au géant qu’est Toyota Motor Corporation.
Une chose est sure, les crises économiques et sanitaires du moment ainsi que les résultats catastrophiques de Nissan auront eu raison de ce projet de fusion.
L’Alliance plus forte que Honda ?
Du coté japonais, on semble vouloir un peu noyer le poisson et on tente d’expliquer que ce projet de fusion était surtout pensé pour répondre à une inquiétude vis à vis de Nissan qui aurait pu se trouver en difficulté si l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi n’avait pas tenu.
Chez Honda, le refus aurait été rapide et argumenté à cause de la complexité de la structure financière mais aussi juridique en place chez Nissan.
On gardera à l’esprit que Carlos Ghosn, avant son arrestation, avait préparé Nissan à une possible fusion avec Renault ce qui avait eu pour effet d’entre-mêler les liens entre les entreprises de l’Alliance, rendant tout velléité de séparation de la part du constructeur japonais quasi impossible.
La direction de Honda appréciant les décisions « carrées » et bien bordées, cet hypothétique dossier de fusion n’avait que très peu de chance d’aboutir.
Cette affaire est du passé puisqu’elle date de la fin de l’année 2019 mais c’est un élément de plus à porter au dossier de plus en plus obscur.
En effet, celui-ci semble impliquer de plus en plus de monde au Japon et ce, au nom de l’orgueil et de la fierté économique mais aussi nationale même si cela ne doit pas conduire au succès.
ndla : on rappellera que Renault déteint 43.4% du capital de Nissan.
Via FinancialTimes, AP.
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