Carlos Ghosn revient et il n’a peur de rien.
Carlos Ghosn, l’ex-patron de l’Alliance Renault-Nissan vient de déposer un recours devant la justice libanaise contre le constructeur japonais Nissan.
Il réclame plus d’un milliard de dollars à Nissan qu’il accuse d’avoir inventé les accusations à son encontre et créé de fausses preuves.
Ghosn contre attaque
Carlos Ghosn, toujours confortablement installé au Liban a déposé un recours en mai dernier devant la Cour de cassation au Liban contre Nissan mais aussi certains de ses employés, essentiellement des cadres et des dirigeants. L’an boss de l’Alliance affirme que ceux-ci ont inventé des accusations à son encontre au Japon, ce qui a entraîné son arrestation, les poursuites judiciaires que nous connaissons tous et sa détention dans la fameuse prison de Kosuge à Tokyo.
C. Ghosn estime que les conséquences de cette rocambolesque et médiatique affaire se feront sentir durant plusieurs années et pourraient lui porter un préjudice durable.
La plainte déposée par C. Ghosn énonce une longue liste de reproches qui sont notamment l’association de malfaiteurs en bande organisée, la fabrication de fausses preuves, les faux témoignages, la violation de domicile, le vol et le recel de documents, la diffamation et le dénigrement. Cela vaut aussi bien pour les personnes impliquées que pour le constructeur japonais.
Dans sa plainte déposée devant la justice libanaise, Carlos Ghosn met en cause les personnes suivantes :
- Hari Nada* : un salarié, juriste, haut placé de Nissan qui est considéré comme l’un des principaux instigateurs du complot et celui qui a géré et créé le dossier Ghosn
- Hidetoshi Imazu : un cadre supérieur du constructeur impliqué très tôt dans les actions de Nissan contre Ghosn
- Hitoshi Kawaguchi : un cadre proche de la direction de Nissan qui a très vite oeuvré contre Carlos Ghosn
- Toshiaki Onuma : un cadre du bureau du PDG, ancien responsable du CEO Office qui, avec Nada, a accepté de coopérer avec la justice japonaise et de « balancer » aux procureurs japonais en charge du dossier afin d’éviter les poursuites judiciaires
- Masakazu Toyoda : un membre du conseil d’administration de Nissan
- Motoo Nagai : un autre membre du conseil d’administration du constructeur
Si on en croit Carlos Ghosn et ses avocats, les personnes citées ci dessus ont pris part activement au complot fomenté au sein de Nissan. Cette action hautement nuisible avait pour but de ternir son image et de transformer les démarches entreprises par Nissan pour le rémunérer afin qu’il ne cède pas aux sirènes qui portaient les doux noms de Ford, General Motors ou Volkswagen.
A ce titre, l’ancien patron de l’Alliance demande quelques 588 millions de dollars en indemnités et frais perdus et 500 millions de dollars sous forme de sanctions ce qui porte la demande à très exactement 1.088 milliard de dollars, ce qui est tout sauf négligeable. Il parait d’ailleurs que parfois en justice plus c’est gros, plus ça passe.
L’affaire sera examinée par le justice libanaise sur sa recevabilité et pour les suites à donner dans le courant du mois de septembre prochain.
Ghosn persiste et se présente toujours comme une victime d’un complot ourdi par des cadres dirigeants de Nissan
Carlos Ghosn, tout triste mais apparamment en forme, a déclaré :
« Mon arrestation avait pour but de justifier mon licenciement ce qui a causé un préjudice substantiel à mes revenus ainsi qu’à ma réputation Les accusations graves et délicates portées à mon encontre resteront dans les esprits pendant des années. J’en souffrirai jusqu’à la fin de sa vie, car elles ont des effets persistants et durables, même si elles sont fondées sur de simples soupçons et non une réalité tangible. »
Au delà de sa rocambolesque évasion du Japon caché dans une malle destinée au transport d’instruments de musique, on oubliera pas toutefois que Carlos Ghosn reste sous le coup de plusieurs poursuites pénales au Japon toujours en instance au tribunal de Yokohama. Il est notamment accusé d’avoir fomenté un complot visant à sous-déclarer sa rémunération, ainsi que d’une action au civil portée par Nissan obtenir des dommages et intérêts. Tout ça expliqué par le fait que les japonais craignaient ses projets de fusion avec FCA.
On notera que cette affaire Ghosn/Nissan continue a avoir des effets dans le vie de Nissan puisque le constructeur a annoncé le départ de son numéro 2 Ashwani Gupta et qu’il s’apprête à renouveler une partie son conseil d’administration ce qui entrainera le départ de Masakazu Toyoda.
L’affaire sera à suite avec l’arrivée de l’automne mais d’ici là, Carlos Ghosn aura le temps de profiter de sa retraite dorée sur ses terres libanaises.
De la grandeur et de puissance à la chute, Carlos Ghosn dans tous ses états !
ndla : Hari Nada* qui est le juriste qui a joué un rôle central dans cette affaire continue aujourd’hui d’occuper un poste clef à la direction de Nissan, notamment dans la mise en place de sa stratégie japonaise vis-à-vis de Renault Group.
Via AP, L’Orient Le Jour, Boursorama, Les Echos.