Nous aurions pu aussi titrer « De Billancourt en banlieue parisienne à Solihull dans la verdure » ou même « Du Kadjar dCi 115 Bose au Range Rover V8 Autobiography »…
Après son pénible départ de chez Renault, il y a neuf mois, Thierry Bolloré rebondit après quelques mois durant lesquels il s’est fait discret puisqu’il vient d’être nommé directeur général de Jaguar Land Rover.
Un retour en grâce après avoir été lâché
L’ex bras droit de Carlos Ghosn revient donc par la grande porte dans le monde merveilleux de l’automobile.
Le français prendra ses fonctions de l’autre coté du Channel le 10 septembre prochain.
Il remplacera Ralf Speth qui n’a pas sollicité le renouvellement de son contrat de travail comme PDG des deux marques automobiles britanniques qu’il a relancé depuis une dizaine d’années.
R.Speth ne s’en va pas pour autant puisqu’il va devenir dès vice-président non exécutif de Jaguar Land Rover dès la prise de fonction de Thierry Bolloré. Par ailleurs, il continuera de siéger au conseil d’administration de Tata Sons.
Plus ou moins balancé ou lâché par Jean-Dominique Senard pour sa gestion des affaires liées à Carlos Ghosn et pour ses relations avec Nissan, Bolloré a payé cash ses positions sur les affaires.
T. Bolloré s’était alors défendu dans entretien accordé au médias Les Echos et dans une longue lettre mise en avant par Le Monde qui parlait de la sale ambiance, de nombreux conflits d’intérêts et des tentatives de prise chez le constructeur japonais.
Moins lisse et consensuel que JD Senard, cette sale affaire Nissan a coûté à Thierry Bolloré sa place de directeur général de Renault.
JLR, a big challenge
Après plusieurs années de succès aussi bien pour Jaguar que pour Land Rover, le constructeur britannique a connu la crise bien avant le second semestre 2019 puisque depuis deux bonnes années, les choses sont devenues difficiles chez JLR, qui a vu ses ventes régresser sur les marchés depuis la même époque.
Thierry Bolloré prend donc la direction d’un constructeur automobile qui est en quasi perpétuelle restructuration et toujours sur le fil du rasoir dans le domaine financier, ceci bien avant la crise sanitaire de l’hiver et du printemps 2020.
Une fois en fonction, Thierry Bolloré va devoir adapter Jaguar et Land Rover aux changements en cours dans le monde de l’automobile et de la mobilité.
Pour cela il va devoir pousser les marques vers le monde de l’électrification (EV et PHEV) tout en renforçant ou en développant les partenariats avec l’extérieur (BMW Group notamment) mais aussi en faisant évoluer les gammes.
On pense notamment à la « baby Jaguar », au retour d’un petit Land accessible financièrement à la façon Freelander tout en faisant perdurer et évoluer des modèles emblématiques comme la XJ, le Defender ou le Range Rover (le vrai).
Les réactions officielles
Natarajan Chandrasekaran, le président de Tata Sons et de Tata Motors a déclaré :
« Je suis ravi d’accueillir ce dirigeant établi et expérimenté, qui a fait preuve de sa capacité à gérer au mieux des transformations complexes. »
De son coté T. Bolloré a dit :
« Je suis heureux. C’est un privilège de diriger ce groupe automobile fantastique. »
C’est donc un gros challenge qui attend Thierry Bolloré dès la rentrée prochaine mais pour le coup, il n’aura pas les japonais de Nissan « dans les pattes ».
Via AP, LeMonde, JLR.
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