Après les eurodéputés en juin dernier, c’est au tour de la commission environnement du parlement européen dirigée par le français Pascal Canfin de trouver un accord destiné à rendre obligatoire les voitures sans émission de CO2 en 2035 et d’interdire la vente de modèles thermiques.
Encore treize années !
L’accord final a donc été trouvé tard hier soir et il a finalement été validé par les 27 membres de l’Union Européenne.
Cette décision finale entérine donc la mort du moteur thermique au seul profit de la voiture électrique ou de celle à hydrogène si cette technologie monte en puissance et se développe dans les treize prochaines années.
Le lobbying, la méconnaissance du dossier par les femmes et hommes politiques, l’absence d’une vraie concertation entre les différents acteurs du dossiers « transport », le mépris des citoyens européens mais aussi d’un tissu économique qui représentent des millions d’emplois directs et indirects ont finalement conduit à une décision « définitive » sans vrai recul ni analyse de tous les éléments.
Parmi ceux-ci on pourra citer, le méthane dans l’atmosphère, les micro particules pas seulement dues aux moyens de transports ou les moyens réels de garantie d’une mobilité et d’une liberté de déplacement pour tous sans revenir au début du XIXeme siècle sauf plus les plus riches.
On notera toutefois que cet accord définitif laisse, semble t-il, une petite place aux modèles qui fonctionnent avec des carburants neutres en carbone » et aux PHEV ou véhicules hybrides rechargeables.
P. Canfin s’est dit satisfait par ce consensus entre les pays de l’union autour d’un accord politique provisoire entre le Conseil de l’Europe et le Parlement européen sur les normes d’émission de CO2 pour les voitures et les camionnettes.
Il rappelle par ailleurs que ce texte est la première proposition approuvée du paquet « Fit for 55 » qui est le nouveau cycle de politiques européennes pour le climat qui vise à atteindre la neutralité climatique en 2050 et tenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% au moins en 2030 par rapport à 1990.
Le protocole entérine l’objectif de réduction des émissions de CO2 pour 2030 de 55% pour les nouvelles voitures et de 50% pour les nouveaux VU/VUL par rapport à 2021.
Une dérogation quasi inutile
Dans l’accord on trouve une dérogation qui est accordée aux constructeurs dits de « niche » c’est à dire ceux qui fabriquent moins de 10.000 véhicules neufs par an, qui leur permet d’être équipés d’un moteur thermique jusqu’en… 2036. Cette clause, appelée à tort « amendement Ferrari », devrait bénéficier à certains petits constructeurs de voiture de sport ou de luxe même s’il est peu probable que l’année supplémentaire accordée serve vraiment à quelque chose. On est ici plus dans la com’ et l’effet d’annonce que dans une réalité tangible ou économique et industrielle.
Le président de la commission environnement de préciser :
« C’est une décision historique de l’UE pour le climat qui confirme définitivement l’objectif de 100% véhicules zéro émission en 2035 avec deux étapes intermédiaires en 2025 et 2030 ».
Le dossier est désormais à suivre durant les 12-13 prochaines années, autant dire que les choses peuvent encore évoluer, non pas dans le sens de suppression de l’offre électrique mais peut être vers un peu plus de souplesse dans la mise en place de la loi ou le maintien d’une certaine pluralité dans les systèmes de motorisations des véhicules légers qu’ils soient particuliers ou utilitaires.
Sur ce dernier point, on portera notre attention vers le monde du transport routier et les Poids Lourds qui auront droit à leur proposition de la commission dans le courant de l’année prochaine pour permettre la décarbonation des flottes de véhicules des grandes entreprises et notamment celles de camions.
Sachez enfin que la commission préconise de développer rapidement les bornes de recharge, pour qu’elles soient installées « tous les 60 kilomètres ».
Via Union Européenne, Pascal Canfin, AP.